Titre Original : 28 Years Later
2025 – Angleterre / Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h55
Réalisation : Danny Boyle
Musique : Young Fathers
Scénario : Alex Garland
Avec Alfie Williams, Jodie Comer, Aaron Taylor-Johnson, Ralph Fienes, Edvin Ryding, Chi Lewis-Parry, Christopher Fulford et Strella Gonet
Synopsis : Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Lorsque l’un des habitants de l’île est envoyé en mission sur le continent, il découvre que non seulement les infectés ont muté, mais que d’autres survivants aussi, dans un contexte à la fois mystérieux et terrifiant…
On l’aura attendu longtemps, ce troisième opus, après 28 Jours Plus Tard début 2003 et 28 Semaines Plus Tard quelques années après. Oui, 2025. Quasiment 20 ans d’attente, ce qui a forcé le projet autrefois appelé 28 Mois Plus Tard à devenir donc 28 Ans Plus Tard. Un film qui débarque dans un contexte plutôt particulier vu l’état du cinéma actuel. En effet, voir une suite tardive débarquer en 2025, ça ne sent jamais bon. Qui a pensé à Scream 5, Souviens-toi… l’été Dernier et autres suites très tardives qui ne font que surfer sur la nostalgie du public en proposant, en gros, exactement la même chose qu’à l’époque ? Une prise de risque proche du néant absolu donc, qui se remarque autant dans le cinéma de genre qu’en général, à coup de suites, reboot, legacyquel et que sais-je ce que l’industrie va inventer dans quelques temps pour justifier de nous prendre encore pour des cons. Seulement 28 Ans Plus Tard a pour lui quelques arguments de taille. Le retour de Danny Boyle à la mise en scène et d’Alex Garland au scénario, soit l’équipe du premier film, mais aussi de Sunshine par exemple. Pas des films parfaits, mais des films qui tentent des choses, ne font pas que bêtement reprendre une formule établie. Et Boyle, que l’on aime ou pas son style depuis ses débuts (et le génial Petits Meurtres entre Amis), il aime expérimenter, toujours tenter de nouvelles choses avec sa caméra, et avec son montage. Il y avait donc de quoi être enthousiaste pour cette suite tardive. Et en effet, le film tente des choses. Beaucoup de choses. Beaucoup trop de choses. Si bien qu’une fois sur deux, il se plante. Mais ça veut aussi dire qu’une fois sur deux, il brille. Et rien que pour ça, le métrage fait du bien, surtout en 2025. Même si après coup, on se demande comment le studio derrière le film a validé un tel scénario, un tel découpage technique, un tel montage, le tout pour un budget de tout de même 60 millions de dollars, et avec une suite déjà tournée qui débarque en Janvier 2026.
Alors oui, heureusement pour lui, 28 Ans Plus Tard a fonctionné au box-office en rapportant pour le moment 150 millions, et son accueil, autant public que critique, est favorable. Dans le fond, ça aussi ça tient du miracle d’ailleurs. Car la vision proposée par Boyle et Garland, si elle n’est pas nouvelle dans les grandes lignes narratives (un gamin veut sauver sa mère et traverse une terre peuplée d’infectés), s’avère osée pour tout le reste. Déjà, il y a un scénario qui accumule les idées, quitte parfois à s’éparpiller un peu trop. Et des idées parfois très bonnes, mais parfois aussi beaucoup moins. En fait, on peut même dire qu’à certains moment, ironiquement aux extrémités du film, son ouverture et sa fermeture donc, le métrage plonge presque dans le nanar. Le nanar à gros budget, qui tâche, démembre, se veut punk à coup de hard rock et de messages subversifs sur la religion. Sauf que le côté punk, il est au final, assez raté, voire risible, avec ce final qui pourrait plus faire penser aux pires moments de Doomsday qu’à la suite de 28 Jours et 28 Semaines Plus Tard. Et son côté faussement subversif lors de l’ouverture, il paraît tout simplement affreusement daté en 2025, et donc, totalement ridicule. Car oui, taper sur la religion (chrétienne évidemment), c’est devenu tellement facile que ça en devient presque un cliché gênant. Voilà, c’est dit, 28 Ans Plus Tard commence mal, et finit mal, très mal. Pour autant, et bien oui, le métrage vaut le coup. Car autant le scénariste que le réalisateur se font plaisir. Ça part dans tous les sens, ça a parfois un aspect très jeu vidéo (les différents infectés), la caméra qui a tant fait de pub à Apple (oui, c’est filmé avec un iphone, sans doute armé d’accessoires coutant plus cher qu’une caméra 4K normale) est libre et fait un peu tout et n’importe quoi, le montage n’hésite pas à insérer des images d’archives, à utiliser des filtres surréalistes, à nous sortir des bullet time augmentant l’aspect violent des actions… et ce chaos, il fonctionne.
28 Ans Plus Tard, la plupart du temps, en tout cas si l’on retire son ouverture un brin risible et son final totalement risible, est un chaos permanent qui se permet tout, et se montre parfois d’une radicalité rafraichissante, dans son gore outrancier, dans ses idées qui vont loin (l’accouchement, les infectés alphas à grosse…. Bref), dans sa caméra libre et excitée, mais aussi, étonnement, dans ses moments plus contemplatifs. L’arrivée tardive de Ralph Fienes dans le film lui est en tout cas totalement bénéfique, puisqu’il rajoute au métrage un élément qui lui manquait justement pour être marquant, pertinent, émotionnel même, un discours sur la mort, sur la perte. Ce qui est donc assez ironique donc, vu la quête de notre jeune héros pour sauver sa mère, et qui, finalement, ne trouvera son cœur émotionnel qu’une fois la quête accomplie. Ce qui précède n’est que cri, sang, rage, une course permanente pour la survie qui ne laissait jamais une seule seconde au récit pour se poser et réfléchir plus introspectivement à ses thématiques. Cet élément fait que le film en ressort grandit, et prouve que le film a bien plus à proposer que les apparences, exactement au final comme 28 Jours Plus Tard à l’époque. Encore plus dommage du coup dans le fond que le métrage se termine sur cette scène totalement risible qui semble venir d’un autre film, comme si un Miike Takashi était venu en cours de route sur le tournage pour surprendre le spectateur avec un final en rupture de ton total avec tout ce qui précédait. Au moins, ce final, qui continue l’aspect totalement foutraque du métrage, rend au moins curieux pour la suite. Ce qui est pas mal, pour ce qui est donc le début d’une trilogie. Bancal, imparfait, mais ça fait quand même du bien.
Les plus
Un gros bordel
Une mise en scène qui se permet tout
Une ambiance particulière
Un ton extrêmement libre, violent
Un film qui ose, rare en 2025
Les moins
L’ouverture un brin ratée
Le final ridicule
Un trop plein d’idées
En bref : 28 Ans Plus Tard, au final, c’est du pur Danny Boyle, c’est un film qui ose, qui ne joue pas la facilité, ni sur la nostalgie. C’est violent, crade, quasi expérimental parfois, quitte à se planter aussi à plusieurs moments.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Often a beautiful mess ♥ A visual style trying everything ♥ A particular atmosphere ♥ The ton, free, violent ♥ The film dares a lot, rare in 2025 |
⊗ The opening, a bit ridiculous ⊗ The ending, totally ridiculous ⊗ Too many ideas |
28 Years Later, it’s simply a Danny Boyle’s film, a film that dares to try, doesn’t just deliver the same thing again. It’s violent, crude, almost experimental, even if at times, it fails too. |