KINKI SPIRITUAL AFFAIRS BUREAU
Sortie : 4 Octobre 2024
Genre : Pétons la gueule à Sadako
Studio : Noto Muteki
Éditeur : Noto Muteki
Joué et testé sur : Playstation 5
Existe sur : Playstation 5, PC, Xbox Series
Synopsis : Shirakawa Mizuki est un exorciste du Kinki Spiritual Affairs Bureau. Elle se rend au village de Saiga, à Nara, au départ pour se plaindre puisqu’elle n’a pas reçu le cadeau promis par un concours, et va rapidement se rendre compte que le village est vidé de ses habitants, et habité par les esprits.




Sorti au départ sur PC en Octobre 2024, puis l’année suivante durant l’été sur consoles Playstation 5 et Xbox Series, Kinki Spiritual Affairs Bureau m’a tout de suite fait de l’œil lorsqu’il est apparu sur le PS Store. Oui, car on aura beau dire qu’il y a bien plus de choix et de prix intéressants sur PC (c’est le cas), il y a tellement de jeux sur Steam que ce genre de petits jeux, ici développé uniquement par Muteki Noto, ils sont invisibles, à moins vraiment de tomber dessus totalement par hasard. Alors que sur consoles, forcément, il y a moins de sorties, et on peut donc, en étant un poil curieux, jeter un coup d’œil chaque semaine aux diverses sorties. Bref, Kinki Spiritual Affairs Bureau, si l’on ne regarde qu’en surface, on pense déjà connaître ça, vu que le nombre de jeux horrifiques sur PC se déroulant dans un petit coin paumé du Japon avec quelques esprits sont ultra nombreux, reprenant chaque légende connue (Hanako, Sadako, Inunaki Village, Teke Teke, tout existe sur PC). Sauf qu’ici, il ne faudra pas survivre face à l’attaque d’un esprit… Enfin si, mais pas en courant, pas en se cachant, mais en sortant la batte cloutée et le M16 et en dégommant Sadako, puis en allant faire un tour aux toilettes du lycée pour foutre un coup de fusil à pompe dans la tête d’Hanako. Oui, le jeu tient finalement plus du TPS à tendance un poil horrifique qu’au vrai jeu d’horreur. Malgré l’illusion de l’ouverture, fortement réussie, puisque l’on prend le contrôle de Mizuki alors qu’elle pénètre dans le village de Saiga. Il fait nuit, nous n’avons qu’une petite lampe torche, les lampadaires déconnent dans la rue, on rentre dans le premier bâtiment, pour ne trouver rien d’autres que des traces de sang.


Quelques apparitions spectrales plus tard, et le jeu nous révèle alors enfin son gameplay, son genre, et de quoi il retourne. Mizuki est un exorciste, elle fait partie d’une organisation, elle trimbale une mitrailleuse dans son sac, et elle est habitée à botter le cul à des esprits divers et variés. Et elle va avoir du travail durant les 3 à 4 heures que durent le jeu, puisque pour une raison au départ inconnue, Saiga n’a quasiment plus d’habitants, et que les esprits se baladent par milliers dans les rues. On avance donc, suivant le fil narratif assez simple du jeu (un complot entre organisations, des traitres, pleins d’esprits et un humour qui fait souvent mouche), zigouillant tout ce qui apparait dans notre écran et qui bouge, traversant des niveaux attendus du genre, comme un cimetière, un lycée abandonné, un temple, puis le village entier, la Mairie. Et le jeu commence fort. En fait non, il est incroyablement divertissant et amusant durant sa première moitié. Et moins surprenant et un peu plus convenu et bavard durant sa seconde moitié. La première moitié du jeu met en effet en avant pas mal d’esprits que l’on connait bien, et s’amuse à les parodier, à les moquer.




On affronte par exemple des clones de Sadako avant de voir la vraie, en mode géante, sortir d’un écran géant en plein milieu d’un cimetière, juste parce qu’on a osé détruire les puits du coin. On n’a plus d’armes ? Tant pis, on attrape une pierre tombale et ça servira d’arme. On se rend dans un lycée et on apprend qu’Hanako est là ? On va allez détruire les portes des toilettes à coup de pied avant de faire les toilettes de chaque étage pour botter le cul à plusieurs Hanako, avant de se retrouver littéralement dans les plus grandes toilettes du Japon, face à une armée d’Hanako, avant de se retrouver face à la vraie, l’unique, qui… tombe en un coup de poing. Mizuki est un personnage grande gueule, un peu vulgaire, attachante en tout cas, qui dit ce qu’elle pense, et cette première partie, qui met en avant pas mal d’esprits différents, des lieux différents, en entrecoupant le tout de courts dialogues avec notre équipe, ça fonctionne du tonnerre. Et pour un jeu en plus développé par uniquement une personne, et bien ça tient la route. Pas de ralentissements, des graphismes certes simples mais propres, des effets de lumières, de la brume, et un gameplay TPS qui, bien que parfois manquant un peu de finesse et de précision, fonctionne pour dégommer des esprits qui nous foncent dessus. Par contre oui, on regrettera l’absence totale de doublage pour les dialogues. Ce qui au début, ne dérange pas tant que ça, puisque les dialogues restent amusants à lire, et pas vraiment longs. Mais ça devient plus embêtant lorsque l’intrigue doit se révéler, et que les discussions s’éternisent alors.




Car le jeu a une certaine ambition, c’est tout à son honneur. Mais oui, dans sa seconde partie, le jeu perd de son charme, devenant alors un TPS plus basique, où les esprits que l’on affronte sont tous les mêmes, sans particularité, et sont équipés d’armes à feu eux aussi, ce qui donne vraiment un côté convenu à ce qui était jusque-là un TPS différent. Et puis oui, dans sa seconde moitié, entre longs dialogues (à lire donc uniquement), flashbacks, cinématiques, le rythme prend un petit coup et c’est dommage. Pas désagréable, mais un poil laborieux, moins surprenant, surtout lorsque le dernier niveau intervient et nous envoie à présent affronter des humains. Narrativement évidemment, ça a du sens, mais manette en main, c’est bien moins prenant. On n’ira pas jusqu’à parler d’une occasion manquée, car Kinki Spiritual Affairs Bureau reste un petit jeu, développé par une personne, sans doute un projet de passion, qu’il reste jouable, terminé, sans bugs majeurs (à quelques soucis de hitbox près), vendu à bas prix et qui ne kidnappe pas le joueur plus de 4 ou 5 heures. Juste, on aurait sans doute préféré qu’il garde son ton irrévérencieux et original en nous balançant d’autres légendes urbaines en pleine face plutôt que de partir dans la direction qu’il choisit. Mais c’est un choix pour le coup. Un petit moment sympathique, pas prise de tête, qui aurait pu être mieux, être plus.

Les plus
Impressionnant, pour un jeu développé seul
Le début, prenant
Les légendes urbaines bien connues
Péter la gueule à Sadako et Hanako
Court
Les moins
Quelques soucis de hitbox
Une visée pas toujours précise
Une seconde partie plus convenue
En bref : Kinki Spiritual Affairs Bureau, c’est un TPS qui permet de péter la gueule à des légendes connues, littéralement. Un petit jeu durant une poignée d’heures, sympa comme tout, bien que décevant sur la fin.