Titre Original : Libidine
1979 – Italie
Genre : Erotique
Durée : 1h27
Réalisation : Raniero Di Giovanbattista
Musique : Stelvio Cipriani
Scénario : Raniero Di Giovanbattista et Benedetto Conversi
Avec Cinzia De Carolis, Marina Hedman, Luigi Casellato, Francesto Parisi, Mauro Vestri et Ajita Wilson
Synopsis : Le professeur Vaser, un savant fou, tente une expérience scientifique : introduire le métabolisme des reptiles dans les êtres humains. Selon lui, cela garantirait la fin de la faim dans le monde, puisque les serpents ont besoin de très peu de nourriture pour survivre. L’expérience échoue et plusieurs personnages meurent, dont sa femme et son amant, tandis que sa fille Anna revient vivre dans leur résidence et se livre à des relations érotiques avec des serpents.
On a beau être cinéphile et avoir vu à la fois un bon paquet de très bons films et un paquet de très mauvais films, on arrive toujours malgré tout à être surpris des fois. Dans tous les sens du terme. Libidine, c’est un film d’exploitation étrange sorti en Septembre 1979 en Italie, et seulement en Italie. Ensuite, il fut distribué en VHS, en Italie, et seulement en Italie, et seulement en VHS. Autant dire que pour voir le film, il faut vraiment le vouloir, mettre sa vie en jeu, ses yeux en jeu, ses oreilles en jeu, et oser se lancer pendant 1h27 dans l’inconnu, un inconnu fait de corps dénudés, de serpent, et heureusement, de la très belle musique de Stelvio Cipriani (La Baie Sanglante). Libidine, on le doit à Raniero Di Giovanabattista, réalisateur et coscénariste, qui n’est d’ailleurs pas vraiment actif dans ses deux professions, Libidine étant la première de ses quatre réalisations étalées sur 7 ans. Une courte filmographie qui ne semble pas voler bien haut, et qui semble apprécier les corps, dénudés de préférence. Pour Libidine, c’est Cinzia De Carolis qui se retrouve dans l’un des premiers rôles, alors âgée de 19 ans. Nous l’avions découvert au début des années 70, enfant, dans Le Chat a Neuf Queues et La Nuit des Diables. L’année précédente, elle posait pour Playboy, et l’année suivante, elle tentera de draguer John Saxon dans Pulsions Cannibales. Une carrière donc souvent tournée vers le bis. Et peu importe ce que l’on pensera de Libidine (même si j’ai ma petite idée), on se souviendra du film pour elle. Car elle fait preuve d’un jeu extraordinaire ? Qu’elle est parfaitement mise en valeur par la caméra ? Car le scénario lui donne un rôle d’exception ? Non, car elle a une scène de sexe avec un serpent… Bienvenue dans Libidine.
Alors, au milieu de tout ça, il y a vaguement un scénario. Vaguement hein. Un scientifique fou qui étudie les serpents. Sauf que le serpent principal du film, il ne se laisse pas faire, et il va buter le casting. Alors, calmez-vous, nous n’avons pas là Anaconda avant l’heure. Les meurtres sont rares, soft, peu impressionnants voire parfois ridicules, et constituent une toute petite portion du film, qui lui se focalise donc sur Anna, la fille du professeur, qui revient vivre dans le coin, et qui aime bien les serpents elle. D’ailleurs, ils doivent se lier d’amitié, Anna et le serpent, car dès qu’Anna sera en danger, la faute à Franco Parisi qui rode (le majordome), et veut se taper tout ce qui bouge et a un vagin, le serpent viendra protéger la demoiselle et buter le casting. Et pendant une bonne heure, basiquement, le métrage se limite à ça. Un majordome pervers, des scènes de sexe avec Marina Hedman, et la pauvre et mignonne Cinzia De Carolis qui se retrouve dans un film clairement pas à la hauteur de son talent. Car sans être une actrice parmi les meilleures, elle a toujours dégagé quelque chose, que ce soit adulte, ou enfant, même dans des rôles macabres (on se souvient tous d’elle dans La Nuit des Diables par exemple). Mais ici, à part déambuler dans un manoir, caresser un serpent et subir les assauts de Franco Parisi, elle n’a pas grand-chose à jouer la pauvre. Et pendant une heure, voilà le programme. Des scènes peu palpitantes, des scènes de sexe bien trop longues et en plus filmées sans génie, ce qui leur donne un côté vulgaire et gratuit, comme si le réalisateur aurait dans le fond préféré filmer un porno.
Si l’on ajoute à ça la qualité d’image VHS qui abime les yeux, avec le son qui va avec, et le fait que c’est Italien sans sous-titres, et vous pouvez comprendre que la vision de Libidine n’est pas de tout repos. La plupart du temps, le film ennuie. A de rares moments, il fera rire, face à des attaques de serpent peu crédibles, avec des acteurs qui semblent vouloir aider le serpent à les attaquer, et la très jolie Cinzia De Carolis qui traverse le récit. Et puis, il y a, sans prévenir, sa scène finale. La fameuse scène érotique entre Cinzia et le serpent, qui va loin, dure longtemps, et pour le coup, chapeau à l’actrice, car bien que n’ayant pas peur des serpents personnellement, tourner ce genre de scènes avec l’animal, l’avoir contre notre peau à des endroits sensibles, c’est quelque chose d’assez osé certes, mais surtout quelque chose qui a dû demander un minimum de courage et de patience. Et puis sans prévenir, pendant une poignée de plans, 20 secondes avant la fin, Libidine pète un plomb, littéralement, avec un plan vulgaire (un insert, je rassure, donc ce n’est pas la vraie actrice) qui laisse songeur, avant un plan final qui pourra faire éclater de rire, surtout après quasiment 1h30 calmes et peu intéressantes. Mauvais, oui, mais par contre, je ne regrette pas d’avoir découvert la musique, très bonne. Et puis, découvrir ces raretés à présent introuvables, c’est toujours excitant, même quand la vision l’est beaucoup moins.
Les plus
La musique
Cinzia De Carolis est mignonne
Le final WTF
Les moins
Un film vide
Souvent gratuit, vulgaire et moche
Une histoire prétexte
Longuet, peu intéressant
Il faut survivre à la VHS sans sous-titres du film
En bref : Libidine est rare, oublié, dur à trouver, et pour le voir, il faut accepter de s’abimer les yeux et les oreilles. Tout ça pour un film d’exploitation longuet, vulgaire, où il ne se passe quasiment rien, où les attaques de serpents sont ratées, et où Cinzia De Carolis fait l’amour à un serpent.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The soundtrack ♥ Cinzia De Carolis is cute ♥ The crazy finale |
⊗ An empty movie ⊗ Often gratuitous, vulgar, ugly ⊗ A story? ⊗ Long and not interesting ⊗ You have to survive the VHS without subtitles |
Libidine is rare, hard to find, and to see it, you have to accept to challenge your eyes and ears. All that for an exploitation movie that is too long, too vulgar, where almost nothing happens, where the snake’s attacks are bad and where Cinzia De Carolis is making love with a snake. |