HISTOIRES DE FANTÔMES CHINOIS 2 (倩女幽魂 II:人間道) de Ching Siu Tung (1990)

HISTOIRES DE FANTÔMES CHINOIS 2

Titre original : 倩女幽魂 II:人間道
1990 – Hong Kong
Genre : Fantastique
Durée : 1h44
Réalisation : Ching Siu Tung
Musique : Romeo Diaz et James Wong
Scénario : Kan Keito, Lam Kei-To et Lau Tai-muk

Avec Leslie Cheung, Joey Wong, Michelle Reis, Jacky Cheung, Wu Ma, Waise Lee, Ku Feng, Lau Shun et Lau Siu-Ming

Synopsis : Ning Tsai-shen fait la connaissance de Zhi-tsao. Ils rencontrent des brigands près d’un temple et se joignent à eux pour délivrer le seigneur Fu, leur maître, d’un démon.

Histoires de Fantômes Chinois 2, c’est comme le premier, un film de ma jeunesse, une perle rare, mais un film finalement beaucoup moins marquant, ayant en tout cas remporté le prix des effets spéciaux à Avoriaz lors de sa sortie en France, en Août 1992, avec deux années de retard, le film débarquant à Hong Kong en 1990. On ne change en tout cas pas une équipe qui gagne, Ching SIu-tung rempile à la mise en scène, Tsui Hark est toujours présent à la production, voir bien plus présent vu son influence bien visible sur le métrage, Leslie Cheung, Wu Ma mais également Joey Wong dans un nouveau rôle reviennent devant la caméra, cette fois-ci épaulés par d’autres acteurs bien connus de l’amateur. Jugez plutôt : Michelle Reis qui débutait au cinéma d’ailleurs (Swordsman 2, The Wicked City, Les Anges Déchus, The City of Lost Souls pour Miike), Jacky Cheung (Tiger Cage, As Tears go By, Une Balle dans la Tête), Waise Lee (Le Syndicat du Crime, Gunmen, Une Balle dans la Tête également) ou encore Ku Feng à la filmographie ayant plus de 300 titres, rien que ça.

L’équipe ne fait pas semblant pour cette première suite. Alors, qu’est ce que cette suite peut bien raconter, vu le final du premier métrage ? Et bien nous suivons à nouveau le parcours de Ning (Leslie Cheung), qui après les expériences du premier métrage, prouve qu’il n’a toujours vraiment pas de bol, et se retrouve enfermé en prison par des brigands plus enclin à encaisser de l’argent qu’à délivrer une justice fiable. Heureusement, il parvient à s’évader avec l’aide de son codétenu, et va se retrouver impliqué dans une histoire qui le dépasse, à base d’humour, de quiproquo envahissants, de moines, de pouvoirs magiques, de démons et autres monstres géants, mais également d’un brin de romance pour rappeler l’original, et d’un sous texte politique bien plus présent que dans le premier. Le premier opus trouvait un équilibre juste entre ces différents éléments, pour livrer tout simplement un beau film, une romance, teintée de fantastique, d’action, de mythes et légendes. Ce second opus doit faire ce que tout suite fait. Multiplier les enjeux et les ingrédients pour être une suite qui en donne pour son argent au spectateur.

Et cette générosité, alliée à la folie du cinéma de Hong Kong, on ne pourra pas lui reprocher, mais l’ensemble semble néanmoins moins bien pensé, et les éléments se marient ensembles, mais ne parviennent pas pour autant à obtenir un ensemble homogène comme le premier métrage. La romance est énormément en arrière plan et semble être juste là pour faire le lien avec le premier film. L’humour est bien plus présent, l’action et les créatures fantastiques également, et du coup forcément, les effets spéciaux explosent à l’écran. De ce côté là, on sent la patte de Tsui Hark, tant ça part dans absolument tous les sens, à coup de combats à mains nues, au sabre, de fantômes qui volent, de monstres géants, de formules magiques, d’explosions et bien plus. Un vrai festival, un peu foutraque il est vrai. Mais qui se regarde néanmoins dans la bonne humeur, et qui parvient à quelques moments à marquer la rétine, et à d’autres, à décevoir. Parlons déjà de ce qui fâche, à savoir l’équilibre entre les différents genres. La relation entre Ning et le nouveau personnage joué par Joey Wong fonctionne beaucoup moins bien, et surtout, a souvent recours à un humour qui ne peut s’empêcher d’aller toujours plus loin. Parfois, on en rigole, il est vrai, et à d’autres moments, non. Pour ce qui est de l’action, Wu Ma est un peu en retrait, ne revenant que tardivement dans le métrage, et c’est donc Jacky Cheung qui prend le rôle d’un moine pour remplir le côté niveau action. Face à lui, beaucoup de brigands, des monstres littéralement géants, et un parti politique corrompu par le démon. Là aussi, le film part un peu dans tous les sens, le personnage ayant le pouvoir de se balader sous terre, de figer ses adversaires grâce à une formule sur sa main, et même d’utiliser son esprit pour bouger des objets. Ça va bien plus loin, et si par moment, il est impossible de ne pas sourire, ça ne fonctionne pas toujours.

L’action est doublée comparée au premier opus, voir triplée, le spectateur n’a jamais le temps de souffler, c’est un festival d’action et d’effets spéciaux, et là aussi, on pourra retrouver la patte de Tsui Hark, avec un mélange d’effets spéciaux sur le plateau (des monstres géants, des explosions, du latex, tout ça), et d’autres effets d’incrustations qui piquent un peu les yeux aujourd’hui (les sabres volants, des ennemis invisibles, des effets de morphing). Généreux, mais du coup plus bancal. Une démesure visuelle constante, et parfois bien kitch. Plus intéressant par contre, l’aspect politique du métrage, qui porte un regard résolument sombre sur le sujet, à base de démon qui contrôle littéralement le parti et ses membres, les remplaçant, et voulant donc augmenter son pouvoir sur les humains en prenant l’apparence de leur icône, de bouddha. Quelques réflexions intéressantes, bien que souvent rattrapées à la vitesse de l’éclair par le déluge d’effets spéciaux et d’action que le métrage nous vend. Mais il est difficile de bouder, malgré ses défauts, malgré ses quelques ratages et moments kitchs, Histoires de Fantômes Chinois 2 reste un métrage bourré d’énergie, et bourré à raz bord d’idées. Et puis même si la romance du métrage fonctionne beaucoup moins bien, elle livre malgré tout quelques jolies scènes, et Joey Wong, ici accompagnée de Michelle Reis, est comme toujours magnifique à l’écran. En fait, les deux sont très charmantes. Quand à la musique, toujours signée par le duo Romeo Diaz et James Wong, elle est à l’image du premier opus, dans les mêmes tons, avec quelques thèmes marquants. Une suite classique dans le fond, bigger than life, sympathique en tout point, mais pas du niveau de l’original (comme souvent).

Les plus
Plus d’action et d’effets spéciaux
Plus de monstres
Généreux en tout point
Retrouver certains personnages et acteurs
Des idées pas inintéressantes
Les moins
Moins magique que l’original
La romance fonctionne moins
Quelques moments bien kitch

En bref : Une première suite inégale, qui part rapidement dans tous les sens, mais parvient à être un agréable moment, qui ne laisse jamais le temps de souffler.

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