CONJURING : L’HEURE DU JUGEMENT (The Conjuring: Last Rites) de Michael Chaves (2025)

CONJURING : L’HEURE DU JUGEMENT

Titre Original : The Conjuring Last Rites
2025 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 2h15
Réalisation : Michael Chaves
Musique : Benjamin Wallfisch
Scénario : Ian Goldberg, Richard Naing et David Leslie Johnson-McGoldrick

Avec Patrick Wilson, Vera Farmiga, Mia Tomlinson, Ben Hardy, Steve Coulter, Rebecca Calder, Elliot Cowan, Beau Gadsdon, Kila Lord Cassidy, John Brotherton, Shannon Kook et Paula Lindblom

Synopsis : Alors qu’ils espéraient une nouvelle vie, Ed et Lorraine Warren se voient impliqués dans une dernière enquête…qu’ils n’auraient jamais dû accepter. Dans la maison de la famille Smurl, un mal ancien les attend. Un ennemi qu’ils croyaient à jamais enfoui… Découvrez comment les Warren ont affronté le cas le plus maléfique de leur carrière, inspiré de faits réels qui ont terrorisé l’Amérique.

Après avoir signé les deux premiers films Conjuring, James Wan s’est très rapidement éloigné de l’univers qu’il a créé, laissant le « soin » à d’autres réalisateurs de poursuivre l’univers étendu voulu par la New Line, et donc par extension, par la Warner, car Conjuring, ça rapporte de l’argent, beaucoup d’argent. Alors oui, Wan reste crédité comme producteur, mais entre ses propres réalisations (parfois de gros blockbusters) et les autres films qu’il produit, pas sûr qu’il soit si présent que ça sur les tournages, sauf peut-être des Conjuring, les films principaux de l’univers, dont il fait d’ailleurs un petit caméo dans ce dernier métrage. Un métrage ici vendu comme le dernier, en tout cas comme le dernier avec Patrick Wilson et Vera Farmiga. Mais assurément pas le dernier de la franchise, car Conjuring 4 Last Rites a cartonné, rapportant environ 477 millions dans le monde… pour un budget de 55. Il faut dire que le vendre comme le dernier opus a dû attirer du monde en salles, des curieux. Mais revenons donc à cet univers étendu. Rapidement, il y a eu par exemple Annabelle, La Nonne, et parmi tout ça, beaucoup de faux pas. Le premier Annabelle, par le réalisateur du mythique pour de mauvaises raisons Mortal Kombat 2, est sans doute l’un des pires de l’univers, mais Wan a rapidement confié beaucoup de pouvoirs à Michael Chaves. Si bien qu’il réalisa d’abord La Malédiction de la Dame Blanche (titre stupide), une catastrophe, puis Conjuring 3, pas si mauvais que certains le disent, bien que ne tenant pas la distance avec les précédents, puis La Nonne 2, film avec du potentiel qu’il n’utilise absolument jamais. Le revoir sur ce dernier Conjuring ne mettait pas en confiance, tant jusque-là, il semblait plus préoccupé par les jumpscares que par poser une réelle ambiance. Et c’est sur ce point que ce dernier Conjuring surprend.

Michael Chaves se calme avec les jumpscares, et essaye de placer la plupart du temps une ambiance, de prendre son temps, de développer ses personnages, ses enjeux, des dilemmes familiaux pour les Warren. Ce qui prouve bien qu’à défaut d’être un réalisateur avec un style, il peut s’adapter à ce qu’on lui demande, Conjuring 4 étant donc à l’opposé des autres métrages qu’il a réalisé jusque-là. Meilleur ? Pas forcément malheureusement. Enfin si, meilleur que La Nonne 2, mais ça, ce n’était pas si difficile. L’histoire se déroule en 1986, les Warren ont arrêtés les frais et donc leurs affaires, leur fille compte bien se marier avec Tony, tout va bien dans le meilleur des mondes si ce n’est la santé défaillante d’Ed et les doutes de Lorraine. Sauf que non loin de là, une entité se servant d’un miroir a décidé de mener la vie rude aux Smurl, et que ce fameux miroir et l’entité à l’intérieur, ils connaissent les Warren, et aimeraient bien s’occuper d’eux des années après leur première rencontre. Reconnaissant donc quelque chose au film, il prend son temps. Le réalisateur essaye de poser une ambiance, et par moment, ça fonctionne, justement car le film ne nous abreuve pas de jumpscares toutes les 2 minutes, montre en main (coucou La Nonne 2), et aussi car Patrick Wilson et Vera Farmiga connaissent à présent leur rôle par cœur, après tant de films et tant d’années. Ils sont censés être le cœur émotionnel, avec leur fille Judy (Mia Tomlinson), du métrage, et comme l’histoire met en scène leur toute dernière affaire, ça a clairement du sens. Même si le gigantesque succès du film fait clairement craindre un nouveau Conjuring où leur fille prend le relais, mais bon… L’horreur se fait plus rare, plus diluée dans le récit, et les premières apparitions de l’entité clef du film fonctionnent très bien. De manière surprenante, même lorsque le récit se sent obligé de nous remettre Annabelle (censée après tout être un trauma pour Judy), il le fait avec une scène qui fonctionne bien.

Du tout bon donc ? Oui et non. Oui car le film semble avoir appris de la très longue liste d’erreurs de cet univers, se calme donc sur les jumpscares et essaye de réellement raconter un récit. Il tente de placer ses personnages en avant, du moins le couple vedette, et pour ça, il a à la fois les moyens de ses ambitions (55 millions de budget, on est loin des 20 millions du premier), et la durée nécessaire, en étant le film le plus long de l’univers, 2h15 au compteur. Malheureusement, tant d’ambitions, c’était sans doute un peu trop pour le film et pour le réalisateur. Car le film a le cul entre deux chaises, et s’il nous laisse sur un spectacle pas forcément désagréable, il échoue finalement sur d’importants tableaux. Il veut être un film d’horreur mais en diluant tout ça, et ce malgré des premières apparitions qui fonctionnent, il se fait parfois un peu radin et manque d’horreur, si bien que son final paraît bien timide et expéditif. Quant à ce qui constitue donc le cœur du récit, le récit familial, si l’ensemble est plus que louable et pas inintéressant, jamais l’émotion voulue par le scénario ne prend vraiment, ne fonctionne, alors qu’encore une fois, nous sommes finalement face à un adieu des personnages. Du coup le spectacle laisse un peu indifférent. Honnête sur beaucoup d’aspects, loin d’être le bas de l’horreur grand public, mais décevant. Un retour de James Wan pour conclure n’aurait sans doute pas fait de mal à la saga.

Les plus

Du budget, et ça se voit
Wilson et Farmiga, très bon
Le film a des ambitions narratives
Des apparitions au départ qui fonctionnent

Les moins

Une horreur trop diluée et timide
Un cœur émotionnel qui peine à convaincre
Un final décevant

En bref : Le dernier Conjuring, Last Rites (ou L’heure du Jugement chez nous) n’est pas le pire film du Conjuringverse, mais son plus décevant, vu l’ambition du film. Pas mauvais, mais jamais totalement convaincant. Au moins, on est loin de La Nonne 2 ou Annabelle.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Budget on screen
♥ Wilson and Farmiga, very good
♥ The film has narrative’s ambitions
♥ At first the jumpscares work and are rare
⊗ The horror is too shy, diluted
⊗ The emotional core of the film is not always convincing
⊗ Disappointing finale
The last The Conjuring, Last Rites, is not the worst of the Conjuringverse, but probably the most disappointing, despite its ambitions. Not bad, but never really convincing. At least, we are far from The Nun 2 and Annabelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *