DANGEROUS FLOWERS (Chai Lai) de Poj Arnon (2006)

DANGEROUS FLOWERS

Titre Original : Chai Lai – ฉไล
2006 – Thaïlande
Genre : Action
Durée : 1h42
Réalisation : Poj Arnon
Musique : Giant Wave
Scénario : Poj Arnon

Avec Jintara Poonlarp, Bongkoj Khongmalai, Supakson Ruengsomboon, Kessarin Ektawatkul, Bunyawan Pongsuwan, Kris Srepoomseth, Petchtai Wongkamlao, Salani Chachacha, Sarinee Kaewtanong et Nawarat Techarathanaprasert

Synopsis : Cinq drôles de dames, Rose, Lotus, Hibiscus, Poysien et Spadix, des espionnes de charme, sont chargées de protéger une petite fille, Miki, et son secret…

C’est beau quand un réalisateur admet les dessous de son film. Poj Arnon, réalisateur et scénariste, avoua que le production du film lui avait demandé de tout simplement faire une copie de Charlie’s Angels, le film de McG qui avait cartonné. Charlie’s Angels d’ailleurs, le premier, c’est un de mes plaisirs coupables. Le second, beaucoup moins. Mais revenons donc à Dangerous Flowers. Car le réalisateur, il se défend tout de même, en indiquant que la différence de budget (en gros, en convertissant, le budget de Dangerous Flowers tourne autour d’un millions de dollars, contre 93 pour le film de McG) et de style de combat faisaient toute la différence. Alors, le budget, nous sommes d’accord, surtout qu’ici nous sommes face à un film écrit après une forte exposition à l’alcool, et possiblement à des UV ayant rendu le scénariste aveugle durant l’écriture, filmé n’importe comment, monté à la truelle par quelqu’un ayant Parkinson, mais pour le reste, ça ne change rien. Seule différence majeure, ici nous n’avons pas 3 anges qui travaillent pour Charlie, mais 5 anges bossant pour Chai Lai. Original hein ? Et dans les faits, c’était du tout bon, car 5 belles créatures au lieu de trois, et bien ça fait deux bonnes raisons de plus de regarder le film. Surtout que, copie oblige, le film ne va pas chercher ses idées bien loin, sa scène d’ouverture se situe… oui dans un avion, comme la scène d’ouverture de Charlie’s Angels. Sauf que dans cette intrigue avec une enfant kidnappée à récupérer, le réalisateur et scénariste s’est lâché. Trop lâché. Enfin non, c’est bien qu’il se lâche, mais s’il avait pu au moins s’appliquer sur la mise en scène, ainsi que le montage, ça aurait été mieux. Et peut-être aussi embaucher un chorégraphe plus compétent, et des actrices qui savent se battre surtout, ça aurait fait toute la différence.

Pourtant, les cinq actrices, dont certaines sont fort charmantes il est vrai, elles sont motivées, elles donnent de leur personne clairement, et évidemment, un plus gros budget, un meilleur réalisateur et un meilleur montage aurait pu sauver le tout, puisqu’en Amérique également, les miss ne sont pas de vrais combattantes. Mais quand ici quasiment chaque coup doit être monté en deux plans différents, ça nuit clairement à la qualité de l’action. Ce qui est dommage, car en parti, Dangerous Flowers est un film d’action. En partie seulement, car de l’autre côté, Dangerous Flowers, c’est une grosse bouffonnerie qui tente tout et n’importe quoi. Donc, des combats partout, des poursuites, des cascades improbables, une gamine d’à peine 8 ans qui met KO tous ces poursuivants, des ladyboy, des bruitages de cartoon, des twists totalement débiles, des personnages qui sont d’ailleurs eux aussi totalement débiles, des filles qui gesticulent, un méchant très méchant (et pas bien crédible), et au milieu de tout ça, un long combat où les cinq anges ne sont vêtues que de serviettes, pour augmenter le côté sexy de l’œuvre. Bon, dans la théorie seulement, car si une des actrices a elle-même révélée qu’elles portaient toutes des bikinis en dessous pour éviter de possibles accidents, et bien, pas besoin de le dire, ça se remarque dans les très (trop ?) nombreux plans où le casting lève la jambe et nous offre donc des plans culottes. Le contraire aurait ceci dit fait tache dans un divertissement tout public. Ah, et à ce large programme, n’oublions pas de rajouter un peu de rose, de paillettes, de niaiseries, de déclaration d’amour et proposition de mariage en sortant les violons, tout de même.

Poj Arnon devait se dire qu’il n’était plus à ça près, et que quitte à aller dans la girl’s power touch et à copier ce qui se fait ailleurs, autant y aller encore plus à fond. Alors pourquoi s’infliger un tel spectacle ? Serait-ce pour la débilité ambiante ? Pour cette scène de danse filmée n’importe comment, montée n’importe comment et qui abuse de gros plans sur les boobs et le cul de son actrice ? Ou serait-ce car avec ses 1h42 débordant à en vomir de tout ce qu’il était possible d’empiler dans le film, on a limite le contenu de 5 films de McG ? Peut-être au final pour les trois à la fois. Même si, au terme de la vision, on a l’impression d’avoir un peu perdu de notre intelligence. Et dans le fond, c’est dommage que l’ensemble du métrage baigne dans une certaine incompétence technique, et possède une écriture qui ne peut camoufler ses défauts sous le prétexte que c’est débile. Il est toujours possible de faire sérieusement et en s’appliquant quelque chose de débile, tout en étant drôle volontairement, et pas car ça va trop loin ou que c’est raté. Dans les faits, ça aurait pu vraiment être l’alternative Thaïlandaise à Charlie’s Angels, mais c’est souvent trop con, trop mal fichu, trop bancal pour être le cas. Bourré au whisky avec des potes bien macho par contre, ça pourrait faire un sacré nanar en soirée.