Titre Original : Black Phone 2
2025 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h54
Réalisation : Scott Derrickson
Musique : Atticus Derrickson
Scénario : Scott Derrickson et C. Robert Cargill
Avec Mason Thames, Madeleine McGraw, Miguel Mora, Ethan Hawke, Jeremy Davies, Arianna Rivas, James Ransone, Anna Lore, Simon Webster, Shepherd Munroe, Chase B. Robertson et Demian Bichir
Synopsis : Depuis son enlèvement, Finney, aujourd’hui âgé de 17 ans, éprouve beaucoup de mal à reprendre le cours d’une vie normale, alors que rien ni personne ne saurait arrêter Gwen, sa sœur de 15 ans. Mais le sinistre téléphone se met à sonner dans les rêves de l’adolescente, où elle voit sans cesse trois garçons se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake. Déterminée à mettre fin à ces cauchemars et à en percer le mystère, Gwenn persuade son frère de se rendre sur place, malgré le blizzard qui frappe la station. C’est là qu’elle découvre l’horrible vérité derrière le lien entre l’Attrapeur et sa propre famille. Les deux adolescents vont alors devoir affronter un tueur que la mort a rendu presque invincible et à qui leurs destins sont beaucoup plus liés qu’ils n’auraient pu l’imaginer.
Depuis qu’il a doucement été éclipsé de la production de Doctor Strange 2, où il garde un crédit de producteur exécutif, Scott Derrickson est revenu à ses premiers amours, l’horreur. Avant, on lui devait Hellraiser Inferno et Sinister, des films pleins de bonnes intentions, mais jamais pleinement convaincants à mes yeux. Mais oui, depuis son passage chez Marvel, il n’aura pas chômé, avec un épisode de Snowpiercer, un court métrage et le premier Black Phone en 2021. Film dont le film du jour est la suite, en toute logique. Et le premier Black Phone avait réussit à conquérir le cœur du public. Mais pas le mien. Encore une fois, j’y voyais de belles intentions, de belles promesses, mais en fixant quasiment toute son intrigue sur un unique enfant kidnappé, Ethan Hawke n’était pas le menace que j’attendais (passant le film assit sur une chaise à attendre que Finney ne fasse une bêtise pour pouvoir le punir), même s’il était imposant et jouait bien, et le coup du téléphone permettant à Finney de parler avec les précédentes victimes du tueur, c’était au final aussi génial qu’anecdotique, vu que les appels ne lui donneront pas de vrais indices, mais plutôt viendront confirmer ce qui ne fonctionne pas. En 2025, Derrrickson revient donc avec deux métrages. The Gorge chez Apple TV en Avril, de l’horreur très grand public tout à fait potable malgré ses défauts, et ce Black Phone 2 en Novembre. Comment faire une suite alors que le tueur est mort dans le premier film ? On ne se pose pas trop la question, chez Blumhouse, quand un film cartonne, il aura une suite, c’est tout, n’est-ce pas M3Gan 2 ! Pour l’intrigue, Derrickson a été demander à Joe Hill, fils de Stephen King et auteur du livre adapté avec le premier film, des pistes.
Le Grabber (non, je ne dirais pas son nom en VF) est bel et bien mort, mais comme ses victimes, il se sert du téléphone pour contacter Finney et sa sœur Gwen, et à la manière d’un Freddy Krueger, il va se servir des rêves de cette dernière pour influencer la réalité et continuer ses méfaits. Et contre toute attente, j’ai été bien plus séduit par la proposition de ce second film, qui délaisse donc l’approche terre à terre pour foncer dans le fantastique pur et dur, avec ce tueur revenu d’entre les morts. L’influence de la saga de Wes Craven est évidemment énorme, jusqu’à des passages où dans la réalité, les personnages verront Gwen léviter (en réalité donc, soulevée par le tueur dans le monde des rêves), et le fait que notre tueur était de son vivant un tueur d’enfants et qu’il cherche ici à se venger de ceux responsables de sa mort est un lien de plus. Avec la petite touche Derrickson comme on ne l’avait pas revu depuis Sinister, avec des scènes parfois très violentes (pour un film à destination des salles j’entends), et un tournage en 8mm pour les scènes de rêve, leur donnant un cachet particulier, qui certes, permet de différencier immédiatement si l’on est dans le rêve ou non, mais aussi rappelle le meilleur de Sinister. Ce rapprochement, il se fait d’ailleurs jusqu’à la bande son, signée par le fils du réalisateur, Atticus Derrickson, qui livre une partition rappelant l’atmosphère lourde et dérangeante de Sinister, et tout ça mit bout à bout, ça fonctionne, du moins sur moi. On n’échappe pas par contre, niveau écriture, aux facilités et clichés habituels, aux moments attendus, et bien évidemment, un bodycount finalement assez limité, les moments les plus violents étant des rêves ou hallucinations. Le Grabber est donc finalement tout aussi peu mortel que dans le premier film, alors qu’il a un plus grand buffet devant lui, entre Finney et Gwen, leur ami Ernesto, et le personnel réduit du camp de vacances où se déroule l’aventure, coupé du monde par une grosse tempête de neige, ce qui pourrait en plus ramener à un certain Shining.
Ce qui est sans doute tout à fait volontaire, vu qu’encore une fois, Black Phone était à la base l’adaptation d’un roman de Joe Hill, donc pourquoi ne pas mettre un petit clin d’œil au père. Et d’ailleurs, son cadre, parlons-en, puisque là aussi, c’est une des réussites du métrage. La neige au cinéma, et en particulier dans le cinéma horrifique, ça a toujours été un plus non négligeable, pour installer une ambiance, à la fois générale et visuelle, et pour isoler les personnages dans des lieux qui peuvent facilement se salir de rouge, sang. Dès l’arrivée dans le camp d’ailleurs, sur Another Brick in the Wall des Pink Floyd (Derrickson, homme de goût), j’étais conquis. Alors oui, le scénario au final n’est pas d’une grande originalité, piochant ces idées ci et là, et ayant une dernière ligne droite où tout s’emboite avec une facilité déconcertante et convenue. Mais voilà, pour moi, c’est véritablement l’ambiance générale du film et son travail sur l’image, ainsi que le son, qui auront étés les éléments me faisant aimer le métrage, et donc, me l’ayant fait clairement préférer au premier métrage, plus classique, plus terre-à-terre, mais aussi plus sage, plus prévisible. On pourrait aussi bel et bien argumenter que comme souvent ces derniers temps (M3gan 2, Smile 2), le film dure 2h et que cela reste un peu trop pour une simple petite série B, qui aurait donc mérité un bon 20 minutes de moins. Ceci dit, c’est encore à relativiser, puisque Black Phone 2 reste efficace, intéressant, et a au moins le mérite, malgré son écriture simpliste, de ne pas forcément passer sous silence l’après Black Phone premier du nom, et donc, le trauma des personnages et leur environnement familial. Maintenant, vu le four de leurs dernières productions et le succès de Black Phone 2, il ne faudrait pas que Blumhouse tire sur la corde et ne fasse encore revenir le tueur pour une nouvelle vengeance inutile. Black Phone 2 n’est pas le choc horrifique de cette fin d’année, mais vu le peu d’attente, il peut être la surprise par contre de cette fin d’année.

Les plus
Une mise en scène plutôt solide et élégante
Les scènes de rêves en 8mm
Un bon travail sur la bande son
Pas parfait, mais ludique et divertissant
Les moins
Un scénario facile et prévisible
Toujours peu de victimes
Malgré tout un poil trop long
En bref : Sans être un grand film, et avec son lot de défauts, certains attendus d’ailleurs, Black Phone 2 parvient pourtant à être un plutôt solide divertissement horrifique grâce à son sérieux dans sa mise en image et son ambiance.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ Visually strong and surprising ♥ The dream’s sequences in 8mm ♥ A good work on the sound design ♥ Not perfect, but entertaining |
⊗ The script is yes, predictable and not always great ⊗ Not a lot of victims once again ⊗ A bit too long |
| It’s not a masterpiece or a great film, but Black Phone 2 is a strong entertaining horror film thanks to the serious of the visuals, sounds and atmosphere in general. | |




















