Titre Original : Bone Lake
2025 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h34
Réalisation : Mercedes Bryce Morgan
Musique : Roque Baños et Ben Cherney
Scénario : Joshua Friedlander
Avec Maddie Hasson, Marco Pigossi, Alex Roe, Andra Nechita, Clayton Spencer et Eliane Reis
Synopsis : Sage et Diego, un couple, passe ses vacances dans un manoir isolé sur un lac et se voit contraint de le partager avec un autre couple, Will et Cin, qui a aussi loué l’endroit. Dans la maison, ils découvrent des pièces verrouillés qui renferment d’étranges secrets.
Présenté au départ en festival à Austin en 2024, puis dans quelques pays d’Europe toujours en festival durant l’été 2025, c’est finalement en Octobre que Bone Lake débarqua dans pas mal de pays, France exclus, comme souvent. Un film qui me faisait plutôt de l’œil, réalisé par une femme semblant aimer l’horreur, avec un lieu unique, un casting minimaliste de quatre acteurs (six si l’on compte les deux acteurs faisant office de victimes lors de la scène d’ouverture), et qui semblait vouloir mélanger sans complexe et surtout sans trop se poser de questions l’horreur et le cul. Moi, je signe tout de suite, vous me connaissez. Et sans être un spectacle déshonorable, Bone Lake a malheureusement été une déception. J’en attendais peut-être trop, les quelques retours de festivals me vendaient sans doute du rêve, mais Bone Lake m’a semblé être un métrage qui prenait beaucoup trop son temps pour au final pas grand-chose. Nous suivons donc deux couples, d’un côté Diego et Sage, et de l’autre Will et Cin, qui débarquent pour un weekend dans une maison louée. Evidemment, chaque couple était supposé avoir la maison pour eux seul, et ils décident finalement, étant au milieu de nulle part et avec une gigantesque demeure à disposition de partager l’endroit. Rapidement, mais pas trop quand même, des doutes se posent, des pièces secrètes avec des cadenas intriguent, et les apparences sont trompeuses. Un pitch simple, mais qui pouvait être efficace, surtout que devant la caméra, le casting est loin d’être honteux, tout comme la mise en scène de Mercedes Bryce Morgan d’ailleurs. Si l’on ajoute en prime que la scène d’ouverture plutôt fun et méchante annonce du tout bon, avec ce couple prenant la fuite à poil en forêt avant de se faire abattre à coup d’arbalète, dont un coup là où ça fait mal, oui, Bone Lake avait de sacrés arguments.
C’est donc en réalité plutôt dommage que le film se la joue pendant quasi une heure entière, sur 1h30, thriller paranoïaque où le doute s’installe, avec nos personnages souvent un peu trop passifs malgré tout, écoutant avant tout leur libido. Dommage oui car les doutes sont beaucoup trop énormes pour n’être que des coïncidences, si bien que n’importe qui de normalement constitué se serait posé bien plus de questions bien plus tôt à leur place. Et dommage car avec sa scène d’ouverture, le film vend un peu la mèche, même si on ne sait pas le pourquoi du comment, on sait forcément que soit nos quatre personnages vont être traqués, soit que parmi ses deux couples se cachent un ou deux psychopathes. Du coup sans être désagréable, la tension que le métrage voudrait installer ne fonctionne finalement que moyennement, et on suit les petites mésaventures, en particulier de Diego et de Sage de manière plutôt détachée. Encore plus dommage que passé son introduction explosive, le film introduisait ses personnages principaux en nous montrant des personnages réactifs, et qui en prime, ont un petit discours sur la société actuelle qui fait plaisir (celle où les livres et films ont peur de choquer qui que ce soit, et du coup, se brident). Chose finalement dont le film ne fera pas grand-chose, suivant son petit bonhomme de chemin et s’avérant au final plutôt gentillet donc passé l’ouverture, avec ses secrets de couples, la découverte de pièces qui feraient presque rougir monsieur Gray de la célèbre mauvaise saga aux 50 nuances. Même quand des personnages montrent clairement aux spectateurs qu’ils détiennent des informations qu’ils ne devraient pas détenir, rien ne bouge réellement, et le film suit son petit bonhomme de chemin.
Ce que l’on attendait réellement de Bone Lake, il faut attendre la dernière demi-heure pour y avoir enfin droit. Là en effet, les personnages se bougent enfin, ont un peu plus de jugeotes, réagissent, se foutent sur la gueule, et sortent les haches et autres tronçonneuses. Là on a enfin notre mélange de tripailles et de culs à l’air qu’on voulait voir depuis le début. Mention d’ailleurs aux échanges entre Will (Alex Roe) et Sage (Maddie Hasson, aperçue en sœur de l’héroïne dans Malignant de ce chez James Wan), qui jouissent alors d’un second degré salvateur, qui vient en quelque sorte rajouter une petite cerise sur le gâteau ensanglanté de cette seconde partie, et du coup, qui permet aux spectateurs de quitter le métrage sur une note positive. Et heureusement. Bone Lake est donc un métrage qui ne tient pas toutes ses promesses, tout en étant finalement tout à fait regardable, mais bien décevant. Une poignée de scènes amusent, certaines sont réjouissantes, mais le tout se traine trop en longueur pour être véritablement conseillé. Sans doute que le métrage aurait mieux fonctionné en moyen métrage, où en se la jouant Psychose et en étirant son ouverture sur une demi-heure, changeant ainsi une partie de sa structure. Mais bon, il est sorti, il est ainsi.

Les plus
Une scène d’ouverture amusante (aie)
La dernière demi-heure se bouge
Un casting convaincant
Les moins
Ça se traine trop en longueur
Des personnages longtemps trop passifs
Beaucoup d’éléments trop évidents
En bref : Bone Lake est une petite série B qui voulait mixer cul et gore. Au final, ce n’est pas désagréable, bien qu’assez sage, et parfois longuet.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ A fun opening (ouch) ♥ The last 30 minutes are finally moving ♥ A convincing cast |
⊗ Too slow and too long ⊗ The characters need to act quicker ⊗ Many elements are too obvious |
| Bone Lake wanted to mix sex and blood. In the end, it’s not bad, but a bit too shy, and a bit too long too. | |




















