Titre Original : 狙撃 THE SHOOTIST
1989 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h36
Réalisation : Ichikura Haruo
Musique : Ohno Yuji
Scénario : Oka Yoshirô
Avec Nakamura Toru, Minegishi Toru, Natori Yûko, Nakaya Noboru, Uchida Minoru, Naruse Mosataka, Aoki Yoshirô et Chûjô Shizuo
Synopsis : Hiroshi Matsuhita est un ancien policier travaillant à présent dans l’ombre, acceptant avec un ancien collège des contrats où il doit éliminer des cibles. Une vie solitaire, un fusil sniper, une cible, un prix, et forcément, une femme et des complications.
Sorti en 1989 par Toei, The Shootist est le premier film d’une saga de V-Cinema, débutée donc alors que le genre connaissait ses premiers pas, parvenant à la fois à attirer de nouveaux venus qui voient une chance de débuter avec une grande liberté malgré des budgets et délais serrés, et des vétérans, sans doute contents de retrouver une liberté dans le fond ? Qu’importe. En 1989, le V-Cinema débute vraiment, et si on ne pourrait pas parler non plus d’heures de gloire, autant dire que les films distribués directement en vidéo club sont variés, entre polar, horreur, érotisme, et que malgré les conditions de tournage, la qualité est, elle, présente. The Shootist, c’est l’un des premiers métrages de Ichikura Haruo, qui par la suite signera les trois opus suivants de la saga, et reprendra la saga Be-Bop High School (enfin, la seconde saga) pour les quatre derniers opus (3, 4, 5 et 6). Le tout est scénarisé par Oka Yoshirô, qui se spécialisera dans les polars à bas budget (et donc, forcément, dans les années 90, souvent avec Aikawa Shô et Takeuchi Riki), tandis que la musique est signée Ohno Yuji, loin d’être inconnu ou débutant, ayant déjà officié sur bon nombre d’animés, mais aussi sur quelques films comme Never Give Up en 1978. Et devant la caméra, nous n’avons pas un inconnu, mais le charismatique Nakamura Toru pour jouer le sniper, que l’on a découvert pour beaucoup dans les Be-Bop High School au milieu des années 80 (la première saga donc), mais aussi The Gentlemen’s Alliance ou le génial Shinjuku Love Story en 1987. Encore actif aujourd’hui, on a pu le voir dans Shin Kamen Rider par exemple. Et The Shootist donc, découvert plus de 30 ans après sa sortie, et bien ça reste une belle découverte, mais aussi une découverte étrange.
Car si je vous dis un ancien flic, reconverti en tueur, travaillant pour un ancien collègue qui tient maintenant un garage, exécute quelques contrats, va craquer pour une femme qu’il va finalement choisir de laisser partir quand ses propres employeurs vont le traquer après un contrat qui tourne mal, ça ne vous rappelle rien ? Mais si, changez la donnée « ancien flic » et « tueur » par « ancien cascadeur » et « conducteur », et vous avez là exactement le scénario du film Drive de 2011. Les similitudes sont il est vrai assez énormes. Alors, inspiration non avouée du scénariste de Drive ? Allez savoir. Mais The Shootist, à part évidemment dans les détails, dans la vie de son personnage, est le même film que Drive, avec ce contrat d’ouverture tout en silence qui prend son temps, l’ami qui tient un garage et lui donne des contrats, et qui va finir par en payer le prix fort, le héros qui va craquer pour une femme sérieuse, un peu paumée dans sa vie amoureuse mais qu’il va finalement choisir de laisser partir, et ce jusqu’au final. Alors oui, il y a de grosses différences entre être un conducteur magistral dans Drive et être un tireur hors pair dans The Shootist, mais voilà. Heureusement, le film est finalement propre, fait avec le plus grand sérieux, rythmé malgré son manque d’action (car oui, comme dans Drive, au final, les scènes d’action sont très rares), et le casting est hautement charismatique pour nous donner envie de les suivre. Et oui, The Shootist sait aussi quand il doit se faire grave, violent. Bref, du V-Cinema simple, mais bien rodé, facile à regarder, très facile à apprécier pour le fan. Sur certains aspects, si l’on devait continuer de comparer, on pourrait même dire que The Shootist est meilleur que Drive, notamment lorsque notre héros, Matsushita, est traqué. Moins marquant, mais avec plus de suspense. Pas de tête fracassée, mais une longue poursuite, en voiture, puis à pied, une tension alors que le héros se sait observé mais doit malgré tout décider de sortir de sa tanière.
Ajoutez par-dessus tout ça un beau verni visuel, une musique au synthé (bien qu’un peu vieillotte par moment, nous l’admettrons), et vous avez là un polar plutôt rondement mené, si vous acceptez de connaître un peu le héros, puisqu’entre le premier contrat d’ouverture et le second, il s’écoulera bien 50 minutes de film. Ce qui, justement, vient décupler la violence des rares coups de feu, avec d’ailleurs un plutôt beau headshot. La violence est rare mais sèche, impactante pour les personnages, la tension fonctionne, et Nakamura Toru fait un héros charismatique, un peu trop sûr de lui, mais totalement convaincant. Un bon choix de casting donc. Autour de lui, pareil, ça fonctionne bien, avec Minegishi Toru (Departures, Fudoh, Door 2) en tueur froid à la poursuite de notre héros, Natori Yûko (The Discarnates) en intérêt sentimental et pas mal d’autres têtes connues pour le reste du casting. Un bon petit polar donc, qui n’a pas à rougir de ce qui sortait sur les écrans de cinéma, efficace, court (enfin, 1h36, long pour du V-Cinema). A voir si les suites sont dans la continuité, en qualité, tout en sachant se renouveler.

Les plus
Drive avant l’heure, mais avec un sniper
Une violence rare mais brutale
Un sacré bon casting
Une technique propre
Les moins
Mais oui, 50 minutes entre deux contrats
Un score musical parfois vieillot
En bref : The Shootist, c’est du bon V-Cinema, bien rodé, sérieux, violent. Un polar avec un casting convaincant qui se suit avec grand plaisir.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ Drive way before Drive, but with a sniper ♥ The violence is rare but raw ♥ A great cast ♥ Technically, it’s well done |
⊗ But yes, 50 minutes between two contracts ⊗ The soundtrack may feels a bit… « old » |
| The Shootist is some good old V-Cinema, well made, serious, violent. A thriller with a convincing cast and an easy watch. | |


















