LADY VENGEANCE (친절한 금자씨) de Park Chan-Wook (2005)

LADY VENGEANCE

Titre original : Chinjeolhan geumjassi – Lady Vengeance – Sympathy For Lady Vengeance – 친절한 금자씨
2005 – Corée du Sud
Genre : Vengeance
Durée : 1h55
Réalisation : Park Chan-Wook
Musique : Choi Seung-Hyun
Scénario : Park Chan-Wook et Jeong Seo-Kyeong

Avec Lee Young-Ae, Choi Min-Sik, Kwon Yea-Young, Kim Shi-Hoo, Oh Dal-Su et Lee Seung-Shin

Synopsis : Injustement accusée du kidnapping et du meurtre d’un enfant, Lee Geum-ja se retrouve incarcérée dans une prison pour femmes et y prépare une vengeance envers le vrai coupable, qu’elle mettra en application 13 ans plus tard.

Park Chan-Wook voit sa carrière catapultée avec le succès public et critique de Old Boy en 2004, Grand Prix du festival de Cannes présidé par Quentin Tarantino. œuvre totalement surestimée bien que sympathique à bien des égards, et surtout œuvre souvent gratuite, il s’agissait donc du second opus d’un triptyque sur la vengeance entamé en 2002 avec l’excellent Sympathy for Mr Vengeance. En 2005, Lady Vengeance débarque pour venir clore ce triptyque, en adoptant un ton noir, sombre, mais également plus second degré par moment, qui lui sera par moment salvateur, sans pour autant faire du film une œuvre aboutie, loin de là. Car Lady Vengeance, bien que s’ouvrant de manière magistrale, souffre de défauts bien gênants, notamment un gros problème de rythme mi-parcours, et un personnage arrivant subitement qui casse quelque peu le métrage. Bref, aucune surprise, Lady Vengeance parle encore une fois d’une… oui, d’une vengeance, mais cette fois-ci, au lieu de nous faire une longue présentation comme dans son premier film de la trilogie ou de démarrer sur les « chapeaux » de roue comme Old Boy, Park Chan-Wook prend son temps tout en nous donnant le sujet principal de son film. Geum-Ja (sublime Lee Young-Ae) sort de prison, et elle veut accomplir sa vengeance. Pourquoi ? Sur qui ? On ne le saura que bien plus tard, car Park Chan-Wook s’amuse avec son montage et en distillant des notes d’humour fonctionnant étonnement bien.

La première partie du métrage est donc extrêmement prenante, entre le parcours de Geum-Ja et les nombreux flashbacks venant nous expliquer le pourquoi du comment et nous montrant ses années de prison et ses amies détenues (parfois proche de La Femme Scorpion). Ils sont nombreux, mais arrivent au compte goutte. Park Chan-Wook soigne comme souvent sa mise en scène, et l’habillage de son film en général. La mise en scène est ainsi à tomber, chaque plan est magnifique, tout comme la musique accompagnant le métrage, assez baroque. Les acteurs (on en retrouve pas mal de ses précédents métrages) sont également très bons. Oui, c’est du bon boulot, et l’humour qui ne semble pas forcé vient donner une dimension divertissante au métrage, mais également une dimension un peu plus humaine aux personnages, ce qui manquait cruellement à Old Boy. Pour autant, Park Chan-Wook reste Park Chan-Wook, et tout ne fonctionne pas. S’il livre un film plus calme et aux personnages plus humains et plus définis, certains passages se plantent, et c’est encore plus flagrant dans la seconde partie du métrage où il fait intervenir la fille de Geum-Ja, arrivant un peu de nulle part. Ces passages sont assurément les moins bons du métrage. On pensera à quelques idées visuelles ratées (l’inscription dans le ciel) et à quelques scènes bien trop longues (la scène où mère et fille se parlent, traduit ensuite en anglais) pour ce qu’elles représentent.

Pourtant, Park Chan-Wook fait preuve d’un peu plus de maturité dans ce film, en prenant le temps de raconter son histoire, malgré ses longueurs. La vengeance finalement n’arrive que bien tardivement, et ne prend pas forcément la forme que l’on attendais dès le départ, grâce à quelques idées bienvenue mais également assez choquantes. Car oui, sans pour autant en montrer trop (oui, on en voit peu finalement), Park Chan-Wook touche à quelques sujets qui dérangent (ah, les enfants !) et le fait avec moins de complaisance qu’autrefois. Il clôt donc son métrage sur une note plutôt positive, dans un noir et blanc très beau (pour la version du réalisateur sur le Blu Ray), après quelques moments bien moins réussis mi-parcours. Lady Vengeance dans ce sens fait mieux que Old Boy, en se montrant plus mature bien que toujours par moment trop inégal. Parfois magnifique, parfois trop long, parfois gratuit, parfois nuancé, un film qui divise même les fans du réalisateur, et donc, un film intéressant, dans lequel surnage une magnifique actrice aux yeux maquillés en rouge ! Dommage que l’ensemble du métrage ne garde pas le cap de sa première partie et les quelques éclairs de génie qui parsèment son final.

Les plus

Une excellente et longue ouverture

Des personnages plus humains

De très bonnes idées par moment

De l’humour discret qui fonctionne

Les moins

Le personnage de la petite fille

Des longueurs

Des scènes inutilement longues pour rien du tout

 

En bref : Lady Vengeance clôt la trilogie de manière étrange, mais pas désagréable. Dans le fond plus intéressant qu’un Old Boy, Park Chan-Wook ne réprime pas tous ces effets d’esbroufes mais se calme quelque peu et se pose.

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