Titre original : BLUE DROP ~天使達の戯曲~
2007 – Japon
Genre : Animation
Durée : 13 épisodes de 24 minutes
Réalisation : Masahiko Ôkura
Musique : The Kintsuru
Scénario : Ohkura Masahiko et Yoshitomi Akihito
Avec les voix de Sawahiro Miyuki, Yajima Akiko, Orikasa Ai, Gotô Yûko, Nakata Jouji et Asagami Yôko
Synopsis : 1995. Les 800 habitants de l’île Kamikakushi ont disparu. Tous. Sauf une fille, Wakatake Mari, qui a perdu la mémoire juste après l’incident. Ce mystérieux cas n’a jamais été résolu. Cinq ans plus tard, la grand-mère de Mari l’envoie dans une école exclusivement féminine où elle y rencontre Hagino. Après lui avoir serré la main, Mari remarque que les yeux de Hagino ont pris une couleur bleue assez singulière. Hagino semble dans un état second : elle prend le cou de Mari dans ses mains et tente de l’étrangler. Ce soir-là, Mari a surpris Hagino en train de quitter l’Académie. Elle la suit et trouve Hagino devant un immense vaisseau spatial…
Inédit en France, Blue Drop est une série d’animation en 13 épisodes tirée comme souvent d’un manga, inédit lui aussi dans notre petit pays. Attiré par un simple visuel et l’histoire de base nous promettant de jeunes lycéennes, beaucoup de mystères, et probablement de l’action et des aliens, c’est finalement face à un produit déséquilibré, ambitieux, parfois prenant, parfois décevant que je me suis retrouvé. Une curiosité intéressante, avec un fond intéressant, mais des choix parfois décevants au vu du potentiel général de l’œuvre. Quand tout commence, après une courte scène énigmatique dont on ne comprendra la signification que… 13 épisodes plus tard, nous faisons la connaissance de Mari, une jeune lycéenne amnésique qui part vivre dans une école pour étudier et y vivre. Elle a perdue ses parents cinq ans plus tôt et n’en garde aucun souvenir. Élevée par sa grand-mère, elle part dans le milieu scolaire pour la première fois, à contre cœur donc. Première constatation après seulement quelques instants, Blue Drop bénéficie d’un emballage sérieux et mystérieux qui donne forcément envie d’en savoir plus. Les plans mélangent la 2D et une 3D de très bonne facture, l’animation est réussie, les décors et différents personnages sont soignés et surtout gardent tout le long le même style (aucun délire où le style devient plus enfantin). La musique, douce et discrète, va dans la même direction. L’ensemble reste sobre, agréable à l’œil et à l’oreille, sérieux, et une ambiance assez particulière se dégage de cette ouverture, alors que Mari fait son trajet en voiture jusque l’école. Immédiatement, elle croisera Hagino (dans un superbe plan en 3D), et arrivera à l’école. Surprenant, alors que tous les personnages féminins (soit 98% des personnages) abordent un style prenant, et même attachant, le directeur de l’école fait immédiatement preuve d’un manque de goût avec sa grosse moustache de couleur pas très naturelle… Qu’à cela ne tienne, le personnage sera finalement peu présent et peu important, et l’épisode continue sur sa lancée, en nous présentant mieux Hagino.
Et là, la suite du premier épisode met les bouchées doubles, en enchaînant deux scènes énigmatiques et très prenantes, avec la première vraie rencontre entre Mari et Hagino (où elle tentera de l’étrangler) et l’apparition d’un vaisseau spatial, venant conclure le premier épisode. L’envie d’en voir et d’en savoir plus est là, et c’est à partir de là que malheureusement, la série va alterner le bon, voir le très bon, et le beaucoup moins bon, et ce à tous les niveaux. Si la qualité graphique et sonore du film est plutôt intéressante, certains personnages vont aborder (oui, comme le directeur de l’école) un style qui va un peu trancher avec le côté sérieux et réaliste de l’ensemble des personnages. Heureusement, pour le reste, c’est du tout bon, la série sera même plutôt impressionnant à certains niveaux. Là n’est pas le vrai soucis. Au niveau de son scénario, Blue Drop se fait plutôt ambitieux, ne voulant se révéler que tardivement. Les mystères s’accumulent, tous comme les non dit, mais malheureusement, ça ne va pas toujours marcher, pour plusieurs raisons. Certains rebondissements sont totalement prévisibles, bien que bien amenés. Le début très mystérieux pourra pourtant rebuter certains spectateurs qui voudraient un spectacle plus simple et classique. Non, au niveau de l’histoire, le vrai problème, c’est bel et bien qu’en se focalisant sur l’amitié entre Mari et Hagino, deux personnages très intéressants en soi, celle-ci va se scinder en deux parties.
Il y aura donc l’histoire de base, intéressante, lorgnant vers la science fiction pure et simple, à base de vaisseaux, d’être venus d’ailleurs, de dimensions, de guerres, et l’histoire se déroulant à l’école. Dans cette seconde partie, permettant de développer l’amitié entre les deux personnages principaux, le scénario va ajouter quelques petites intrigues secondaires, vouloir développer quelques autres personnages, comme la fille du directeur, ou bien encore une jeune fille timide qui va devoir écrire une pièce de théâtre. Tout cela est bien sympathique, mais ne va pas faire avancer l’histoire principale. Pire, elle va ralentir l’histoire, le rythme, et donner alors des épisodes bancals et déséquilibrés. C’est fort dommage, vu le traitement plutôt juste des personnages et de la mythologie qui les entoure. Sur 13 épisodes, on pourra dire qu’il y en aura bien 3 ou 4 qui seront dispensables, en partie ou dans leur intégralité, et c’est bien dommage, puisque le rythme faiblira alors et donnera envie de passer certains passages en accéléré. Fort dommage, mais Blue Drop, pour les patients, mérite le coup d’œil, pour son ambiance et le soin apporté à son visuel.
Les plus
Visuellement intéressant
Bonne ambiance
Deux personnages principaux attachants
Les moins
Des intrigues secondaires inutiles
Des cassures de rythme
Parfois prévisible
En bref : Beaucoup de bonnes choses, et d’autres beaucoup moins bonnes malheureusement. Blue Drop commence fort, puis nous propose un scénario un peu déséquilibré, mais pas désagréable.