LE SORCIER ET LE SERPENT BLANC (白蛇傳說) de Siu-Tung Ching (2011)

LE SORCIER ET LE SERPENT BLANC

Titre original : The Sorcerer and the White Snake – 白蛇傳說
2011 – Hong Kong / Chine
Genre : Fantastique
Durée : 1h40
Réalisation : Siu-Tung Ching
Musique : Mark Lui
Scénario : Charcoal Tan, Tsang Kan Cheung et Szeto Cheuk Hon

Avec Jet Li, Huang Shengyi, Raymond Lam, Charlene Choi, Wen Zhang et Vivian Hsu

Synopsis : Serpent Blanc décide de prendre l’apparence d’une très belle femme après être tombée amoureuse du jeune herboriste Xu Xian. Avec l’aide de Serpent Vert, elle s’aventure dans le monde des humains et se marie à Xu Xian. Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu’à qu’elle croise la route de Fa Hai, un sorcier du Temple Jin Shan dont le seul et unique but est d’éradiquer tous les démons sur Terre. Une bataille épique est sur le point de commencer…

C’est avec peu d’enthousiasme que je me suis lancé dans cette nouvelle adaptation d’un conte populaire Chinois, qui avait déjà été mis en image à la perfection en 1993 par Tsui Hark avec son Green Snake mettant en scène Joey Wong et Maggie Cheung. Près de 20 ans plus tard, un nouveau réalisateur se frotte à la légende, et se casse les dents. À première vu, je ne connaissais pas Tony Ching, le réalisateur indiqué au générique du film, mais après seulement quelques scènes, il est alors devenu évident que le réalisateur était pourtant bien connu. Et pour cause, lorsque le serpent blanc rencontre pour la première fois Xu Xian, venant de chuter dans l’eau alors qu’il ne sait pas nager, et qu’elle vient le sauver en lui faisant du bouche à bouche au ralenti, l’hommage est bien trop grand, bien trop appuyé pour passer inaperçu. Tony Ching Siu-Tung, nom un poil plus américanisé pour l’exportation, n’est autre que Ching Siu-Tung (oui, il a juste rajouté Tony devant, et moi ça m’a perturbé), réalisateur du culte Histoires de Fantômes Chinois en 1987, justement produit par Tsui Hark. Après un Naked Weapon très décevant de la part du réalisateur chorégraphe en 2002, le voilà donc aux commandes d’une adaptation de ce conte, avec pour optique d’en mettre plein la vue, et ce dés la scène d’ouverture. Le souci, même si on a vu tellement pire à Hong Kong, avant comme après ce film, c’est que le numérique ne passe toujours pas.

Le métrage a beau se dérouler dans un monde fantastique peuplé de créatures extraordinaires, on ne voit que le grotesque des effets (bien que parfois collant au grotesque de certaines situations). Pour ne pas aider, c’est Jet Li qui récolte le rôle d’un sorcier qui veut tuer les démons, et il est assez transparent, peu concerné. Entre un numérique pas fameux et des acteurs le plus souvent transparent, le réalisateur n’a que très peu de choses pour rebondir. Je serais tenté de dire qu’il possède un conte à la base intéressant, mais il semble uniquement vouloir livrer un grand spectacle visuel dénué de substance et sans âme, ce qui rend la vision du métrage non pas pénible, mais anecdotique, puisqu’on ne ressentira rien à la vision de celui-ci, et qu’on l’oubliera assez rapidement. Le côté action proposé est souvent gâché par du numérique au mieux passable, au pire ridicule, et les chorégraphies finalement peu nombreuses ne marqueront pas les esprits. Quand à la partie romance, elle n’a aucun impact. S’il nous refait la scène du bisou sous l’eau dés le début de son film, la scène ne fonctionne absolument pas, puisqu’en débarquant dés le début, nous n’avons aucun attachement pour les personnages concernés. Ne parlons même pas de son final, qui comme le film de Tsui Hark, tente d’en faire trop et se plante.

Qu’on le compare à la précédente version de Tsui Hark ou non, le métrage ne tient jamais totalement debout, et se fait boiteux. Certaines scènes grotesques évitent le ridicule total en allant à fond dans le grotesque, certains effets sont un poil supérieur aux autres et l’ensemble n’ennuie pas vraiment (quoi que…). Les deux actrices restent somptueuses à l’écran, mais la romance est souvent reléguée tellement en arrière plan qu’elle laisse indifférent. L’emballage reste sérieux et agréable à l’œil lorsqu’il n’est pas numérique (les décors, les costumes), mais c’est bien peu, surtout quand on arrive en fin de parcours sur le combat entre Jet Li et les deux serpents, qui s’il évite le désastre de l’eau numérique (comme dans certains plans de Green Snake) se plante totalement, la faute à un manque de dynamisme certains et aux deux serpents, numériques, hideux, ignobles. Une bien belle déception de la part d’un réalisateur autrefois sérieux et intéressant à bien des niveaux, qui avait su filmer de telles histoires avec talent.

Les plus

On ne s’ennuie pas vraiment

Les moins

Les CGI
La romance en arrière plan
L’action pas si sympa que ça

En bref : Le Sorcier et le Serpent Blanc est une immense déception de la part de Ching Siu-Tung. Parfois embarrassant, parfois hideux, on n’est jamais concerné par les personnages.

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