THE BLACK CAT (Il Gatto Nero) de Lucio Fulci (1981)

THE BLACK CAT

Titre original : Il Gatto Nero
1981 – Italie
Genre : Fantastique
Durée : 1h32
Réalisation : Lucio Fulci
Musique : Pino Donaggio
Scénario : Lucio Fulci et Biagio Proietti

Avec Patrick Macnee, Mimsy Farmer, David Warbeck, Al Cliver et Bruno Corazzari

Synopsis : Dans un village de Grande-Bretagne, la photographe Jill Travers rencontre un inquiétant individu précédé d’une réputation sulfureuse, Robert Miles. Passionné de sciences occultes, Miles hante les cimetières et les lieux de sépulture, communiquant avec l’au-delà par l’intermédiaire d’un chat noir dont les apparitions constituent autant de rencontres mortelles. Alertés par une cascade de morts violentes, Jill Travers et l’inspecteur Gorley mènent l’enquête sur les activités réelles de Miles et de son sinistre animal de compagnie…

The black cat est, comme vous vous en doutez tous, une adaptation libre de la nouvelle de Edgar Allan Poe, par le maître du gore de l’époque, Lucio Fulci. On peut donc se mettre à attendre, vue l’équipe et l’époque, à un film policier avec de nombreux débordements sanglants qui feront le plaisir des spectateurs. Mais Fulci prend une direction toute autre. Au lieu de faire ce que le spectateur attend de lui, il va plutôt calquer sa mise en scène sur une intrigue policière assez construite, où les débordements gore habituels de ces dernières années seront remplacés par une teinte de fantastique. Et finalement, tout fonctionne très bien, on se retrouve très vite, et l’absence d’effets gore ne gêne pas, à partir du moment où l’on accepte certains partis pris du film. Adapté de manière libre sur la nouvelle de Poe, il faudra donc accepter rapidement le fait que les personnages se retrouvent perpétuellement effrayés dés qu’il croise le fameux chat noir du titre. Mais Fulci, en (encore en 1981) bon artisan du cinéma, sait filmer ce qu’il a à filmer. Ainsi, il filme avec une certaine classe le chat noir, et n’hésite pas à adapter sa réalisation sur ce personnage. Les zooms sur les yeux, si fréquents dans son œuvre, ne vont pas s’arrêter en mettant en scène un chat. Le chat aura donc droit lui aussi à de nombreux zooms, et autant le dire, à l’écran, le félin est magnifique.

La première prestation de notre chat sera d’ailleurs excellente, prenant l’emprise du conducteur d’une voiture, qui perdra le contrôle de son véhicule et perdra la vie dans un accident. Par sa technique de réalisation simple, Fulci fait passer le message et créé une certaine tension dans sa scène, qui sera comblée par l’ajout de la bande son, signée Pino Donnagio, auteur la même année de la bande son du chef d’œuvre Blow out. Le thème musical sera très agréable à écouter, et donnera encore plus d’envergure au chat du titre, déjà magnifique sous la caméra du maître. Enfin, il n’éclipse pas la reste du casting, heureusement, puisque l’on retrouve Patrick Magee, qui faisait pile 10 ans plus tôt Orange mécanique, et David Warbeck, qui jouera la même année dans un autre film de Fulci, L’au-delà. L’intrigue du film, beaucoup plus « cousue » et « linéaire » que sur d’autres titres de Fulci (comme L’au-delà ou Frayeurs) se suit facilement, malgré un manque de surprise et parfois, il faut l’avouer, de rythme. Rien de bien passionnant et original malheureusement, mais de très belles scènes et des meurtres interviennent à intervalles réguliers pour nous faire oublier ce petit défaut. Ainsi, certaines scènes dans le cimetière nous rappelleront Frayeurs par son ambiance unique.  L’intrigue devient donc en quelque sorte secondaire pour laisser le spectateur, pour peu qu’il soit fan du metteur en scène, se délecter de séquences particulièrement réussies.

Mais malheureusement, un autre petit défaut fera son apparition, faisant perdre crédibilité à certaines scènes tant attendues. Certaines attaques du chat se voient donc gâchées par certains effets spéciaux assez rudimentaires, voir même lors de certains plans, une absence de maquillage assez flagrante. Voir le chat attaquer un homme en pleine rue, pas de problèmes, mais voir juste du sang sur son visage, aucune coupure, alors que dans les précédentes attaques, ses blessures s’avéraient un indice important sur les corps des victimes pour faire avancer l’enquête, cela peut surprendre, voir choquer. Il faudra donc accepter The black cat pour ses défauts et ses qualités, passer outre quelques erreurs de réalisation pour se laisser plutôt guider par l’ambiance, la musique, et l’excellente prestation du chat. Une œuvre peut être trop inégale et par moment bâclée, mais un bon Fulci tout de même, avec d’excellents scènes et des clins d’œil à ses propres films.

Les plus
Relativement bien emballé
Certaines séquences bien faites
Le chat
Les moins
Manque de surprises
Manque de rythme
Des effets spéciaux dépassés

En bref : Sympathique, on attendait mieux, mais l’histoire se laisse suivre, et Fulci filme son film avec assurance, faisant du chat un personnage à part entière.

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