Titre original : Sunshine
2007 – Angleterre
Genre : Science Fiction
Durée : 1h47
Réalisation : Danny Boyle
Musique : John Murphy et Underworld
Scénario : Alex Garland
Avec Cillian Murphy, Chris Evans, Rose Byrne, Cliff Curtis, Michelle Yeoh, Sanada Hiroyuki, Troy Garity, Benedict Wong et Mark Strong
Synopsis : 2057, le soleil s’éteint petit à petit. Un vaisseau avec un équipage de huit astronautes est envoyé dans l’espace pour tenter de le rallumer.
Danny Boyle a toujours été un réalisateur intéressant, malgré quelques petites erreurs de carrière, notamment avec La Plage, sympathique mais bien en dessous de ces capacités. En 2002, il donnait sa vision du film d’horreur, en particulier de contamination, avec l’excellent 28 Jours plus Tard, écrit par Alex Garland. Cinq ans plus tard, voilà qu’ils retravaillent ensembles, sur un film portant un peu les même thèmes (la survie de l’humanité), mais cette fois-ci transposés dans un film de science fiction. Et autant le dire, pendant la première heure, on a l’impression que Danny Boyle nous lance un film de science fiction unique, un film magique, magnifique, intéressant, sonnant juste à condition d’accepter son point de départ, qui consiste à envoyer une bombe dans le soleil pour le réactiver (soit, je ne suis pas scientifique mais bon…). Si l’on adhère à ce point de départ, nous suivons le vaisseau Icarus avec intérêt, en faisant connaissance avec les différents membres de l’équipage. Du classique certes, mais plutôt bien mené, avec le capitaine, le scientifique, la forte tête, le docteur, l’ordinateur de bord qui parle. Danny Boyle livre des images saisissantes, et alors qu’il ne se passe rien d’exceptionnel durant la première demi-heure (présentation des personnages, de la situation, de beaux plans de l’espace), on se prend au jeu.
Forcément, en film se déroulant loin de la Terre, tout va mal tourner, et les premières catastrophes, d’ordre naturel, comme un panneau mal orienté qui va mettre la mission en péril, la perte d’oxygène, les réparations qui iront avec, vont arriver. Encore une fois, Danny Boyle nous scotche à l’écran, à coup d’images impressionnantes, et grâce au score musical dense et épique de John Murphy (dont un morceau sera reprit par la suite dans Kick-Ass) et l’ensemble se fait même par moment sublime. Mieux, l’ensemble se fait crédible tout en n’oubliant pas de nous divertir. Pari réussi donc pour cette excursion dans le domaine de la science fiction pour le réalisateur qui touche décidemment à tous les genres, quasi toujours avec grâce et originalité, dans sa mise en scène. Malheureusement, Sunshine ne va pas garder ce même cap sur toute la durée. Boyle aura beau s’appliquer, les acteurs, Cillian Murphy (Batman Begins, Inception) et Chris Evans (Captain America, Snowpiercer) en tête, auront beau être toujours juste, le film dérape un peu plus d’une heure après son démarrage, alors qu’il entre dans son dernier acte et devrait monter en puissance.
Pour son dernier acte, Danny Boyle et Alex Garland changent leur fusil d’épaule et mixent alors la science fiction pure qui avait précédée avec… le slasher. Alors oui, l’essai se montre malgré tout bien mieux réalisé et palpitant qu’un Jason X, mais le changement de cap est regrettable et rend alors le métrage, original et prenant, en slasher basique, prévisible et malvenu. On suit nos quelques personnages déambuler dans des couloirs, mourir pour certains, courir un peu plus pour d’autres. C’est bien dommage, car Danny Boyle a l’intelligence de terminer son film par un sublime plan final, calme et intéressant, sans trop en faire. Sunshine déçoit donc, tout en proposant une première heure quasi sans faute, et malgré cette déception, certains passages ou plans resteront gravés dans les mémoires pour longtemps, et c’est également pour cela que sa dernière demi-heure arrive comme une amère déception. L’essai vaut totalement le coup d’œil malgré tout.
Les plus
Excellente mise en scène
De très bons acteurs
Quelques passages mémorables
Une très bonne première heure
Les moins
Une dernière demi-heure ratée
En bref : Danny Boyle s’essaye à la science fiction. Sans la dernière partie, son film touchait au génie, dommage !