Titre original : Warlock : The Armageddon
1993 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h38
Réalisation : Anthony Hickox
Musique : Mark McKenzie
Scénario : Kevin Rock et Sam Bernard
Avec Julian Sands, Chris Young, Paula Marshall, Joanna Pacula, Steve Kahan, R.G. Armstrong et Charles Hallahan
Synopsis : Tous les 600 ans, Satan a l’opportunité de s’échapper et de provoquer l’Armageddon. Cinq pierres runiques ont le pouvoir de libérer le Mal ou, au contraire, de le bannir pour 600 nouvelles années. Une jeune femme portant l’une de ces runes à la pleine lune redonne naissance au Warlock qui tue la malheureuse et s’empare de sa rune. Il part ensuite en quête des quatre autres runes alors qu’un ancien ordre de druides va tenter de l’arrêter.
Warlock aura galéré à arriver sur les écrans suite à la faillite de sa boite de production, passant d’une finalisation en 1989 à une sortie en 1991. Mais le succès fut là, et à peine deux ans plus tard, voilà que les producteurs nous offrent une suite, intitulé Warlock : The Armageddon. Steve Miner (les opus 2 et 3 de Vendredi 13, House) ne rempile pas à la mise en scène, ni David Twohy (Pitch Black) au scénario. Finalement, seul Julian Sands revient, dans le fameux rôle du Warlock. Oui, juste lui, car même la base de l’intrigue voir sa mythologie change radicalement. Rappelez-vous, le Warlock, ce sorcier du XVIIème siècle qui se retrouvait de nos jours à chercher les pages d’un livre satanique afin de révéler le vrai nom de Dieu. Et bien ici, on oublie tout ça et on repart quasi de zéro. Tous les 600 ans, le Warlock peut revenir, et doit récupérer 5 pierres afin de permettre à Satan de revenir. Anthony Hickox, sortant tout juste de Hellraiser 3, récupère le film, et on s’en doute, même visuellement, ce second Warlock sera bien différent du premier opus. Car oui, Hickox n’est pas un réalisateur faisant dans la demi-mesure, ni même faisant preuve de tact et subtilité. Ses deux métrages précédents, Waxwork 2 et Hellraiser 3, le prouve. Pour autant, son Warlock : The Armageddon, n’est pas à jeter, loin de là, même s’il cultive les extrêmes. De bonnes idées à côté de mauvaises idées, du gore qui tâche et fait plaisir à côté d’effets risibles.
Passé un prologue assez inutile venant nous rappeler que Hickox aime les chevaliers et les combats à l’épée après le final de Waxwork 2, Warlock : The Armageddon se déroule de nos jours. Le Warlock, toujours joué par Julian Sands, revient à la vie de manière bien crade, puisqu’une femme accouche de lui. S’ensuit d’un côté la quête du sorcier pour récupérer les cinq pierres qui permettront à Satan de revenir sur Terre lors de la prochaine éclipse, et de l’autre l’entraînement de Kenny (Chris Young) et de Samantha ensuite (Paula Marshall) afin de tuer le Warlock. Et pour pouvoir rivaliser, ils vont devoir mourir pour revenir avec des pouvoirs, et surtout s’entraîner à fond. Le Warlock, ce sorcier dénué d’humour dans le premier opus, emprunte ici une voix différente. Il tue, il récupère des pierres en marchandant, exauce des vœux de manière détournée. Le personnage emprunte beaucoup plus la voie du classique slasher, tout en étant dans un sens précurseur d’un autre personnage qui arrivera des années plus tard : le Wishmaster. Et comme nous sommes dans un film d’Anthony Hickox, le gore est outrancier et parfois amusant. Une fille se plaint de ses cheveux et le Warlock lui arrachera carrément le haut du crâne. Il fera s’envoler une fille en l’air, façon Superman, avant de la lâcher tomber dans le vide. On plonge même parfois dans le grotesque lorsqu’il change un homme d’affaire en œuvre d’art façon Picasso. Que ce soit dans les errements du Warlock ou dans l’entraînement de nos héros, le film a beaucoup à proposer.
En bon comme en mauvais donc, puisque Warlock : The Armageddon enchaîne les moments intéressants tout comme les quelques ratages. Si certaines scènes gores sont réussies et saisissantes, d’autres sont beaucoup trop grotesques pour interpeler. Si les effets sanglants sont réussis, on ne pourra également pas en dire autant des inserts numériques du film, dés qu’un objet est censé voler. Une balle de baseball, des personnages qui s’envolent, un duel de couteau par la pensée. Tous ces éléments sont proprement ratés, affichant une texture baveuse et des couleurs pas forcément raccord avec les autres éléments alentours. Oui, ça fait mal aux yeux, et c’est moche tout simplement. Certaines scènes fonctionnent, d’autres moins. Dans son final, le film retrouve quelque peu l’énergie et l’ambiance du premier film, avec plus de gore bien entendu, lorsque les personnages doivent affronter enfin frontalement le Warlock, mais là, les ambitions du metteur en scène sont sans doute trop hautes pour le budget du film (aux alentours de 3 millions). Jamais l’impression de voir un film autant partagé entre ses bonnes idées et ses mauvaises, ses réussites et ses échecs n’aura été aussi forte. Reste un bon divertissement.
Les plus
Bien gore
Bien rythmé
De bonnes idées
Les moins
Certains effets bien ratés
Tout ne fonctionne pas
En bref : Un film qu’il est difficile de détester tant il a à proposer, mais difficile à vraiment aimer tant certains aspects sont bancals.
Effectivement tout ne fonctionne pas, mais franchement, j’ai passé un super bon moment. Je vais rapidement parler de ce que je n’ai pas aimé : les jeunes druides-guerriers, c’est pas logique en plus, pour combattre un Warlock il faudrait plutôt avoir des guerriers expérimentés, par exemple les vieux druides du film (quel plaisir de retrouver toutes ces vieilles gueules tant aimées d’Hollywood). En plus on se tape un entrainement de Jedi en 3 jours trop chrono un peu minable (effets spéciaux…) et j’ai même entendu des notes de John Williams pour illustrer tout ça !
Mais j’ai beaucoup aimé tout le reste. Julian Sands/Warlock qui s’en donne à cœur joie (de superbes mises à mort, parfois hors champ > l’ascenseur ahah), je l’ai déjà dit mais j’ai adoré le groupe de vieux druides, l’ambiance, etc. Bon petit film d’horreur d’une époque révolue.
Oui, surtout quand tu vois au final que les vieux druides se font exploser en moins de deux quasi, et que les jeunes formés à l’arrache s’en sortent. Les incrustations numériques m’avaient un peu choqués la rétine quand j’avais revu le film, c’est vrai qu’à l’époque ça choquait moins en plus les technologies étaient nouvelles, et peu utilisées dans le cinéma horrifique, mais maintenant, aie.
Mais oui, comme je te disais, c’est un film de ma jeunesse, c’est bancal, Hickox n’est pas un réalisateur subtil (mais passionné par contre, oui, dommage qu’il ai chuté dans les DTV et autres téléfilms après 4 longs métrages), ça part dans le grotesque a plus d’une occasion (l’oeuvre d’art haha), mais oui, j’aime beaucoup malgré tout. J’avais peur que la direction plus horreur/gore/grotesque te rebute, mais non, ça va ^^ C’est ce qui m’était arrivé quand Hickox avait signé HELLRAISER 3 perso, j’ai toujours rejeté ce film, et encore aujourd’hui, je n’y arrive pas. Mais bon, la mythologie HELLRAISER est plus fouillée que celle de WARLOCK aussi, ça doit pas aider. Si tu ne les as jamais vu, tu n’as plus qu’à te faire les deux WAXWORK du même réalisateur, avec un sacré casting aussi.
WAXWORK, je les ai globalement oubliés (je les ai). Moi par contre j’aime bien HELLRAISER 3, mais je crois qu’on en avait déjà parlé !
Me referai bien les WAXWORK d’ailleurs, ou peut-être les HOUSE…
Je te rejoins pour Hickox, je viens d’aller voir sa filmo sur IMDB, et pfffiou c’est super décevant, malgré un début en fanfare…
WAXWORK, pareil, ce sont des films de ma jeunesse, encore plus que WARLOCK 2. Même si le second est moins bon, je l’ai vu un nombre incalculable de fois en VHS, et dès que je suis passé au dvd, je m’étais procuré un (mauvais) dvd zone 1 qui regroupait les deux films, en 4/3.
HOUSE, j’aime bien les trois premiers…. puis il y a le 4, que je n’ai jamais réussi à voir en entier. Un jour, il faudra. Mais la vie est courte…
Hickox, direct après HELLRAISER 3 et WARLOCK 2, il était déjà dans les téléfilms avec le mauvais FULL ECLIPSE, avec Mario Van Peebles, Patsy Kensit (miam) et Bruce Payne (tiens, tout est lié !). Je pense qu’il a débarqué soit trop tard (fin 80/début 90, le cinéma de genre n’allait pas bien), soit trop tôt, avant le revival plutôt récemment du genre et du gore à l’ancienne.