BULLET BALLET (バレット・バレエ) de Tsukamoto Shinya (1998)

BULLET BALLET

1998 – Japon
Titre original : バレット・バレエ
Genre : Drame
Durée : 1h27
Réalisation : Tsukamoto Shinya
Musique : Ishikawa Chu
Scénario : Tsukamoto Shinya

Avec Tsukamoto Shinya, Mano Kirina, Murase Takahiro et Igawa Hisashi

Synopsis: Jeune cadre, Goda apprend un jour en rentrant de son travail que son amie s’est suicidée a l’aide d’un revolver. Errant ivre mort dans un quartier mal famé de Tokyo, il rencontre Chistato, jeune femme énigmatique attirée par la mort. Elle est membre d’un gang qui humilie Goda et le passe a tabac. Pour lui, l’obtention d’un revolver devient alors une véritable obsession. Mais ses tentatives maladroites ne lui apportent qu’humiliations et coups, jusqu’au jour ou le hasard met entre ses mains un revolver.

Bullet Ballet est le grand retour de Tsukamoto Shinya au noir et blanc en 1998, après son premier film, Tetsuo, qui était un chef d’oeuvre. L’homme maîtrise-t-il toujours autant son sujet et le noir et blanc? La réponse s’impose dés les premiers instants: OUI. La première partie du film traite du personnage de Goda, prêt à tout pour s’emparer d’un pistolet, allant jusqu’à essayer de s’en fabriquer un lui même. Ses tentatives désespérées ne lui apporteront pas grand chose. Tabassé par un gang de jeunes dont fait partie Chisato, une jeune femme qu’il a rattrapée au bord des rails quelques temps plus tôt, et qui l’a mordue à la main comme remerciement. La première partie est donc clairement la quête de cet homme, qui recherche ce qui est pour lui un élément fondamental, un élément de survie, de supériorité, mais également de compréhension pour le monde qui l’entoure. Tsukamoto dépeint ici la jeunesse Japonaise actuelle, qui l’effraie, avant de changer de direction dans la seconde partie du film, pouvant laisser croire que le film ne trouve pas sa voie.

Dans la seconde partie, Goda a enfin un revolver, mais rien ne se passera comme prévue. Se faisant voler le revolver par un des membres du gang, les actions de celui ci vont entraîner la faillite du gang. Chisato demandera alors l’aide de Goda en lui remettant le revolver. Si la fin est légèrement moins bien structurée que la première partie du film (la réalisateur le dit lui même), cela n’empêche en rien le film d’être une réussite totale. Tsukamoto, également scénariste, acteur, monteur et directeur de la photographie, filme ses scènes avec une intensité rare, donnant un cachet unique à ses scènes de violence, rappelant d’ailleurs parfois dans ses mouvements de camera et ses éclairages son fameux Tetsuo. Cette seconde partie, avec l’alliance entre Goda et le gang de jeunes, contre un ennemi quasi invisible, change un peu le fond du film. Tsukamoto montrait sa peur de la jeunesse actuelle au départ, et maintenant, son personnage s’allie avec eux pour lutter contre un ennemi plus ancien, dont les apparitions et les motivations peuvent sembler confuses.

Les scènes sont accompagnées de la musique de Ishikawa Chu, déjà auteur de la plupart des musiques des films de Tsukamoto, et ce depuis Tetsuo. Toujours dans la même style, la bande son ne fait qu’accentuer les émotions et la folie qui se dégage de la bobine, que ce soit dans ses passages en boite de nuit, ses scènes de violences en pleine rue, ou bien la fin, triste et magnifique, dans un style très différent.

Les plus
Tsukamoto revient au noir et blanc
L’ambiance visuelle et sonore unique
Une claque
Les moins
Parfois confus dans son message

En bref : Bullet Ballet est un des plus grands films de Tsukamoto, vraiment un génie dans le paysage cinématographique Japonais, tenant pratiquement tous les postes. Un génie du noir et blanc, et un génie tout court.

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