BUNSHINSABA (분신사바) de Ahn Byeong-Ki (2004)

BUNSHINSABA

Titre original : 분신사바
2004 – Corée du sud
Genre : Fantastique
Durée : 2h
Réalisation : Ahn Byeong-ki
Musique : Lee Sang-ho
Scénario : Ahn Byeong-ki

Avec Kim Gyu-ri, Lee Se-eun, Lee Yu-ri, Choi Seong-min et Choi Jeong-yun

Synopsis: Dans un petit village, Yu-Jin est maltraitée par ses camarades. Elle et deux de ses amies invoquent alors un fantôme pour mettre une malédiction sur ses camarades. Le jour suivant, une élève est retrouvée morte, brûlée.

Après le réussi et finalement plus dramatique que fantastique Phone, le réalisateur coréen Byeong-ki Ahn revient au film de fantôme jouant une nouvelle fois sur ce qui a été déjà vu et revu dans le genre depuis Ring en 1998. Mais Bunshinsaba s’avère être au final un film du genre hautement recommandable, d’excellente qualité malgré son manque d’innovation. Là où les The grudge se cassent la gueule au fur et à mesure des suites (remakes) et où le spectateur commence à être habitué, et à en avoir marre de voir des filles aux cheveux longs, Bunshinsaba relève l’exploit, dés les premiers instants, de poser une ambiance prenante, ce qui se révèle, il faut le dire, de plus en plus rare (Les remake américains de The grudge, The eye 3 et la mort en ligne 2, encore inédit en France, sont la preuve que le genre rame sérieusement).

Le film mise donc son ambiance sur les fameuses apparitions du fantôme, et ces scènes s’avèrent réussis, alors qu’elles sont assez fréquentes. Dés l’introduction, avec l’invocation de Bunshinsaba, on se retrouve à avoir quelques frissons dans le dos. En ouvrant les yeux pendant la séquence d’invocation, Yu-Jin se fera possédée par le fantôme, qui se servira de son corps tout d’abord pour répondre à la demande, c’est à dire tuer quatre personnes, puis pour assouvir sa propre vengeance. Cela veut bien sûr dire que l’on verra le passé du fantôme, comme dans tous les films de ce genre, mais on ne lâche pas l’écran des yeux grâce à la solide réalisation. La réalisation est parfois astucieuse dans ses angles, et la photographie du film vraiment soignée, usant de couleurs chaudes tels le rouge ou le orange, donnant un cachet différent à chaque séquence. Et pour les flash-back, les couleurs sont très froides, voir dénaturées, ce qui donne encore un plus bel effet. Le réalisateur ne s’est pas trompé, puisque ce procédé, il l’avait déjà utilisé dans Phone, avec ses éclairages et la météo changeait en fonction de l’ambiance de la scène et du ressenti des personnages.

Mais outre sa réalisation, vu son manque d’originalité, l’autre qualité de Bunshinsaba est de nous faire sursauter, voir de nous faire stresser dans certaines séquences, avec des idées pourtant simples. Le film nous balance souvent des images, dont certaines restent gravées dans notre tête, ce qui constitue vraiment la force première du film. A force de vouloir jouer en permanence sur les mêmes sursauts, le même type d’apparitions, les films de fantômes oublient maintenant de nous donner des images fortes, comme le furent à l’époque les Ju-On avec la scène de l’escalier, et j’en passe. Bunshinsaba parvient à s’inscrire dans cette ligne, sans s’élever au dessus, la faute à son scénario. Dommage bien entendu, vu la qualité générale de l’œuvre, que ce soit l’interprétation, ou tout simplement, la direction artistique du film. Bunshinsaba reste un bon moment, et Byeong-ki Ahn un réalisateur à suivre, malgré l’accueil assez froid que reçu Bunshinsaba à Gérardmer.

Les plus

La psychologie des personnages

Techniquement parfait

Quelques scènes effrayantes

Les bons acteurs

Les moins

Toujours trop classique

En bref : Classique, mais rondement mené, belle mise en scène, le film touche à son but : il fait peur et possède de très belles images, marquantes.

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