Titre original : Cell
2016 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h38
Réalisation : Tod Williams
Musique : Marcelo Zarvos
Scénario : Stephen King et Adam Alleca d’après le roman de Stephen King
Avec John Cusack, Samuel L. Jackson, Isabelle Fuhrman, Clark Sarullo, Ethan Andrew Casto, Stacy Keach et Owen Teague
Synopsis : Un étrange signal circule de téléphone portable en téléphone portable à travers le monde, transformant les usagers en zombies assoiffés de sang. Des survivants de Nouvelle Angleterre s’organisent pour faire face au fléau.
Cell, ou Cell Phone pour son titre français (qui débarquera en DTV dans quelques mois), se traîne une bien mauvaise réputation, du à quelques soucis de distributions qui ne sont jamais bons signes (deux ans dans un carton) mais également au fait qu’il adapte un roman de Stephen King, et en ne faisant apparemment pas les bons choix. N’ayant pas lu le livre, datant déjà de 2006, ce sera rapide de mon côté, et la comparaison sera impossible. Avec Cell, je voulais juste une série B pas prise de tête. Et le générique d’ouverture (plutôt moche visuellement ceci dit) m’a fait dire « non mais avec tous ces noms devant et derrière la caméra, ils ne peuvent pas se planter » ! John Cusack que j’adore dans le rôle principal, Samuel L. Jackson (bien que se reposant trop souvent sur ses lauriers) dans le second rôle important, Isabelle Fuhrman (la révélation de Esther) dans un autre rôle important, Stacy Keach dans un second rôle, Stephen King lui-même en coscénariste, un paquet de producteurs dont John Cusack et Xavier Gens (Frontière(s)) en producteurs exécutifs et Tod Williams (bon ok, Paranormal Activity 2…) en réalisateur. Honnêtement, même si on n’aime pas le boulot ou la carrière de tout le monde, il y a de la compétence là ! Malheureusement, Cell va souffrir de pas mal de défauts. Alors certes, je n’ai pas lu le roman, mais quelques survivants qui s’allient pour trouver la source d’un fléau qui contamine le monde et change les habitants en zombies/fous furieux, ça me fait un peu penser au Fléau, clairement… Mais bref, passons, car ici, le fléau n’est pas un virus créé par l’homme ou quoi que ce soit, mais… un truc chelou qui se propage par téléphone portable.
Ouais, c’est dans l’ère du temps au moins. À l’heure où de plus en plus de monde reste collé à son téléphone en permanence : sms, appels, appels vidéos, applications et j’en passe, Cell frappe donc tous les utilisateurs. Ils sont donc pris de convulsions, puis se mettent à agir bizarrement, et à tuer les non infectés. Forcément, à la source du mal (ou pas), un personnage imaginaire, un personnage créé par le héros lui-même, faisant des romans graphiques. Oui, King aime bien mettre des artistes dans ses personnages principaux (l’écrivain, le peintre, tout ça). Ici, dessinateur donc. Bien qu’un peu tirée par les cheveux à de nombreux instants, l’intrigue part donc d’un bon postulat de base, actuel. Et surtout, l’intrigue ne perd pas de temps. 2 minutes après le générique, et ça y est, ça se propage, tout le monde devient fou, ça charcute de tous les côtés, et ça a un gros cachet de série B un peu coconne qui veut tacher (le prouve le caméo de Lloyd Kaufman ha ha). Pourquoi pas, j’admets que cet aspect m’aura fait plaisir. On suit donc nos héros, au départ deux (Cusack et Jackson), dessinateur et conducteur de train, rapidement rejoint par Alice (Isabelle Fuhrman), traumatisée puisqu’elle a du tuer sa mère, puis d’autres au fur et à mesure, et le but, au départ, est de retrouver la femme et le fils de Clay (Cusack). Traversée à pieds de l’Amérique donc. Classique dans le traitement donc. Mais en soit, Cell aurait pu être un divertissant bien troussé, si on ne remarquait pas dés le départ deux gros défauts bien gênants qui ne vont jamais laisser l’œuvre.
Premier point, la mise en scène de Tod Williams. Alors certes, de lui on ne connait que Paranormal Activity 2 et un found footage n’est pas l’idéal pour juger des capacités de mise en scène de quelqu’un, mais là, il faut avouer que sa mise en scène manque de punch, il nous filme le tout caméra à l’épaule et ce n’est pas l’idéal, il enchaîne parfois les scènes bien rapidement, trop rapidement, si bien qu’on a l’impression d’avoir loupé quelques moments (ou alors les deux ans dans un carton auront permis au distributeur de charcuter le film, on ne sait pas). À ce niveau d’ailleurs, la fin est précipitée un max, comme si l’équipe s’était rendue compte que merde, il reste que 5 minutes, il faut amener la fin. Niveau mise en scène, on pourra reprocher également le ridicule de certaines scènes avec les infectés, peu crédibles à l’écran. Voir des pseudos zombies devenir fou, rigoler, puis ouvrir la bouche pour émettre un son de modem 56K, faut avouer que ça passe peut-être en roman, mais qu’à l’écran, comment dire… Deuxième gros point noir, le numérique. Oui, le film a du être finalisé à l’arrache, car dés que le film utilise le numérique, ça pique bien les yeux. Et dés le début avec un crash d’avion low cost… Dés qu’il y a des explosions ou des effets de flammes en fait, on dirait une vieille cinématique de jeu datant d’il y a bien 10 ans… Et comme il y en a assez souvent, du moins dans les scènes importantes !
Donc Cell, c’est mauvais et ça mérite sa mauvaise réputation, ses sales notes, ses mots de fans énervés ? Oui et non. Il a clairement été quelque peu torché, et Tod Williams prouve bien qu’il n’est pas le réalisateur de la situation. Il y a des scènes qui ne passent clairement pas, les infectés ne sont pas toujours convaincants, le numérique est bien naze. Mais à côté, il y a également pas mal de bonnes choses. Comme dit plus haut, tout débute vite, l’intrigue va relativement vite d’ailleurs. En 2 minutes, l’infection commence, les personnages se mettent en route rapidement, font vite des rencontres, sont poursuivis plusieurs fois. Ça va vite, ça va à l’essentiel, malgré des gros trous scénaristiques. Mais finalement, ce qui fonctionne le mieux dans le métrage, malgré le jeu de certains acteurs faisant le minimum, ce sera la relation entre Clay et Alice, Cusack et Fuhrman donc. Les deux personnages ont une relation sympathique, et la scène du bar où Clay va s’ouvrir à elle et dessiner son portrait est même plutôt jolie. Moralité : quand on rate ces infectés, on essaye de se concentrer sur les personnages pour un meilleur résultat final. Ce qui amène donc Cell a être une œuvre bien bancale, parfois attachante mais parfois ridicule. Pas la honte annoncée, mais pas non plus un bon film. Dommage.
Les plus
Sur le papier, beaucoup de noms prestigieux
La relation entre Clay et Alice
Un scénario qui ne perd pas de temps
Quelques éléments bien sanglants
Les moins
Des infectés parfois ridicules
Des trous dans le scénario
Le numérique assez hideux
Le côté série B lorgne parfois vers le Z
En bref : Cell s’est fait descendre, et on comprend facilement pourquoi, tant certaines scènes et effets ne permettent pas de prendre le film vraiment au sérieux. Mais il subsiste pourtant encore de bonnes choses, comme son côté généreux ou encore la relation de certains persos.