DON’T BREATHE – LA MAISON DES TÉNÈBRES (Don’t Breathe) de Fede Alvarez (2016)

DON’T BREATHE – LA MAISON DES TÉNÈBRES

Titre original : Don’t Breathe
2016 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h28
Réalisation : Fede Alvarez
Musique : Roque Banos
Scénario : Fede Alvarez et Rodo Sayagues

Avec Stephen Lang, Jane Levy, Dylan Minnette, Daniel Zovatto et Franciska Töröcsik

Synopsis : Rocky, Alex et Money, trois petits cambrioleurs, espèrent tomber sur le jackpot leur permettant de quitter leur petite ville lorsqu’ils pénètrent dans la maison d’un vieil homme aveugle.

Depuis la sortie de son remake d’Evil Dead en 2013, on n’avait plus entendu parler du réalisateur Fede Alvarez, si ce n’est sa maigre participation d’un épisode à la première saison de la série Une Nuit en Enfer. Son remake avait été bien reçu (et il n’était pas mauvais, bien que perfectible), et il aura fallut attendre 2016 pour voir débarquer son nouvel opus, renommé en France sobrement (ironie…) La Maison des Ténèbres. Un thriller bien tendu en huis clos, avec trois cambrioleurs pénétrant dans la maison d’un vétéran de l’armée, aveugle, et devant détenir une belle somme d’argent en cash. On retrouve d’ailleurs Robert Tapert et Sam Raimi à la production, ainsi que Roque Banos à la musique et Jane Levy au casting. Casting complété par Dylan Minnette (Chair de Poule, Prisoners), Daniel Zovatto (le petit film d’horreur Beneath, It Follows) et Stephen Lang (le militaire stéréotypé d’Avatar). Du solide donc. Et d’ailleurs, c’est ce que l’on se dira durant la vision de ce Don’t Breathe ! Que c’est un film solide, reposant certes sur une base simple, mais fonctionnant pleinement dans un seul but : maintenir la tension tout le long ! Car oui, Don’t Breathe, s’il est finalement plus un thriller qu’un film d’horreur, est dans la veine de ces films récents (comme Green Room) misant beaucoup sur leur ambiance pour poser une tension palpable.

Et ça marche du tonnerre, tout le long. Une petite introduction de 20 minutes pour situer les personnages, leur donner un peu d’âme et une motivation, et dés qu’ils rentrent dans la maison, avec rapidement leur première rencontre avec son occupant, la tension débarque et ne lâchera plus le film jusqu’à la dernière minute, rendant l’ensemble éprouvant, mais terriblement jouissif. Pas parfait bien entendu, mais des films de ce genre là, j’aimerais en voir beaucoup plus souvent. L’idée pour rendre le tout appréciable et différent des autres films du genre, c’est de faire de l’antagoniste du film un aveugle. Un homme donc habitué à vivre dans le noir, sachant le tourner à son avantage, et sachant se déplacer et se repérer aux sons. L’opposé de nos trois cambrioleurs, qui perdent immédiatement tous leurs moyens lorsqu’ils sont plongés dans le noir, et devront apprendre à avancer sans un bruit pour survivre, même sans respirer ! D’où le tire original, Don’t Breathe, car il n’est aucunement question ici de Maison des Ténèbres… Le scénario plutôt malin, malgré quelques facilités et incohérences, parvient à maintenir la tension tout le long en nous offrant des scènes parfaitement réussies.

Ou alors est-ce plutôt la mise en scène de Fede Alvarez ? Celle-ci dans tous les cas transcende le scénario, très simple, pour être diablement efficace. Le travail sur les lumières, sur l’obscurité forcément, et certains plans sont tout simplement sublimes. Certaines scènes sont incroyablement bien trouvées également, assez malsaines, et si l’on ne pourra jamais reprocher quelque chose à Alvarez, malgré certains screamers sur la fin, c’est clairement son amour pour le cinéma de genre à l’ancienne. C’est-à-dire sans CGI, avec un montage classe qui sait prendre son temps, et n’enchaînant pas les plans toutes les secondes et demi, rendant ainsi l’action lisible, mais surtout permettant à la tension de s’installer. Car s’il y a bien quelque chose que l’on verra immédiatement dans Don’t Breathe, c’est la volonté du réalisateur de ne jamais lâcher prise, de ne jamais nous laisser le temps de souffler. Les confrontations sont nombreuses, les personnages sont toujours en fuite, toujours dans la peur, le doute, et comme eux, nous n’avons pas le temps de souffler. S’il n’est pas le film d’horreur ultime (mais est-ce vraiment de l’horreur ? Pas pour moi), et peut-être pas non plus le plus terrifiant de ces 20 dernières années, force est de reconnaître que le métrage reste foutrement efficace, et l’une des bonnes surprises de cette fin d’année.

Les plus

Une très bonne tension
Mise en scène intéressante
Excellent montage
Un film efficace sur toute la ligne

Les moins

Un scénario au final simple et pas dénué de défauts

En bref : Fede Alvarez revient et signe un huis clos bien tendu du début à la fin, aidé par une mise en scène maitrisée.

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