HALLOWEEN 4 : LE RETOUR DE MICHAEL MYERS
Titre original : Halloween 4: The Return of Michael Myers
1988 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h28
Réalisation : Dwight H. Little
Musique : Alan Howarth
Scénario : Alan B. McElroy
Avec Donald Pleasence, Danielle Harris, Ellie Cornell, George P. Wilbur, Michael Pataki et Beau Starr
Synopsis : Dix ans après avoir ravagé la ville de Haddonfield lors de la nuit d’Halloween, le psychopathe Michael Myers est dans le coma, toujours sous haute surveillance dans un hôpital psychiatrique fédéral. La nuit où il doit être transféré dans un hôpital d’État, Michael Myers parvient à s’échapper en tuant les infirmiers. Décidé à le rattraper, le docteur Loomis va suivre une piste jonchée de cadavres qui le conduit tout droit à la petite ville d’Haddonfield. Cette même ville où habite Jamie Lloyd, la fille de Laurie Strode et la nièce de Michael Myers, avec sa famille d’adoption, les Carruthers, qui s’apprêtent à fêter Halloween.
Halloween 3 s’était soldé par un échec. Un bon gros échec, financier, critique et public. Le métrage faillit mettre un terme à la saga, puisque passé sa sortie en 1982, Moustapha Akkad, producteur de la saga et détenteur des droits, n’envisage plus de suite. C’est alors qu’un autre producteur entre en jeu : Paul Freeman. Débutant dans le cinéma après de nombreux produits télé, autant en films qu’en série, il lance l’idée du retour de Michael Myers, pour lui la base du succès de la saga. Il sera d’ailleurs producteur sur tous les épisodes suivants jusqu’au triste Halloween Resurrection en 2002. Son idée plait, et Moustapha Akkad fait appel à John Carpenter pour écrire et faire le film, et à Debra Hill pour aider la production. Malheureusement, ils quittent très rapidement le projet, et c’est à Alan B. McElroy, qui n’a encore rien écrit, que le script revient. Grève de scénaristes oblige, il livrera le script en même pas deux semaines. Un script pour un banal slasher, qui sera accepté, et la production commence. À noter que par la suite, on le retrouvera aux scénarios de Rapid Fire (hmmm), Spawn (…) ou encore le premier Détour Mortel et Tekken, l’adaptation du jeu vidéo signée Dwight H. Little. Choix peu anodin, puisque le réalisateur signera également Rapid Fire, et ce Halloween 4, qui est son troisième film. Avec un budget de 5 millions et le retour de l’infatigable Donald Pleasence, reliant ce film aux précédents de la saga. Pas que, puisque Alan Howarth compose la musique, après avoir aidé Carpenter sur les opus 2 et 3 (et l’aidant sur Chrisine, Prince des Ténèbres et Invasion Los Angeles).
Halloween 4 donc, se déroule 10 ans après les événements d’Halloween 2. Michael Myers est toujours vivant et dans un hôpital, où il doit être transféré la veille d’Halloween (comme de par hasard), et il en profitera pour s’échapper (comme par hasard) afin de retourner à Haddonfield le soir d’Halloween pour finir ce qu’il a commencé (comme par…). Heureusement, le docteur Loomis est là et prêt à tout pour mettre un terme aux agissements du tueur (oui, bon non, je ne dis plus rien), qui veut tuer sa nièce, la jeune Jamie Lloyd (jouée par Danielle Harris, que l’on retrouvera dans la cinquième opus, mais également dans un rôle différent dans les remakes de Rob Zombie, ou encore dans Hatchet 2 et 3). Ce Halloween 4, on peut le dire, ne se casse pas trop la tête. Michael Myers va encore une fois tuer tout le monde pour pouvoir réussir son objectif, qui est d’éradiquer les derniers membres de sa famille. Léger certes, mais en comparaison de Jason dans Vendredi 13, il a au moins un but. Et au-delà de ce but, on a là un pur slasher typé années 80. Le tueur ne meurt jamais, arrive à être toujours au bon endroit au bon moment (ou au mauvais endroit au mauvais moment pour la victime potentielle), l’héroïne court et crie, les personnages secondaires sont souvent peu développés et meurent vite.
Autre élément amenant la saga dans une direction beaucoup plus banale du slasher, le rythme, et d’une certaine manière, le bodycount. Là où les premiers opus privilégiaient l’ambiance et ne montraient pas grand-chose (voir abordaient un rythme très lent pour le premier), ici, c’est l’opposé. Les meurtres sont plus nombreux, et s’ils ne sont pas gore, loin de là, ils se font plus violents (tête écrasée, fusil servant à transpercer des victimes), et le film mise beaucoup plus sur les poursuites entre le tueur et ses victimes que ce n’était le cas par le passé. Si Vendredi 13 est né grâce au succès d’Halloween, Halloween 4 entame une descente vers cet univers plus classique auquel la saga a donné naissance. Malgré tout, de très bons moments se dégagent de ce troisième opus, comme la scène sur le toit de la maison, quelques reprises intéressantes du thème, l’interprétation toujours sans faille de Donald Pleasence, quelques poursuites bienvenues, et son final osé que le cinquième opus éclipsera rapidement dès l’année suivante. Dwight H. Little n’est certainement pas un grand metteur en scène, mais il amène son savoir faire à des projets de commande, et c’est déjà pas si mal. Pour preuve, la scène d’ouverture plutôt surprenante, assez glauque même. Un opus donc peu utile au final, mais plaisant.
Les plus
Un slasher banal mais bien fichu
Quelques bonnes poursuites
En soit, pas un mauvais casting
Respectueux des originaux
Les moins
Mais un slasher franchement passe partout
Plus de meurtres, mais toujours soft
Clichés et stéréotypes
En bref : Halloween 4 respecte ses ainés, mais se change en banal slasher. Ça reste néanmoins très divertissant.