Titre original : Watchers 2
1990 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h41
Réalisation : Thierry Notz
Musique : Rick Conrad
Scénario : Henry Dominic d’après Dean Koontz
Avec Marc Singer, Tracy Scoggins, Jonathan Farwell, Irene Miracle, Mary Woronov et Tom Poster
Synopsis : Deux créatures s’échappent d’un labo alors qu’un groupe activiste délivre des animaux. L’un est un chien nommé Einstein, l’autre une créature immonde qui ne souhaite que tuer le chien. Paul Ferguson, militaire suspendu, est sauvé dans le désert par Einstein. Mais le monstre est à leurs trousses.
Watchers était une bien piètre adaptation du roman de Dean Koontz, au final une série B classique qui n’avait rien d’exceptionnelle mais se laissait regarder malgré tout. La présence de Michael Ironside en méchant cabotin devait aider. Roger Corman, infatigable producteur qui ne laisse jamais tomber une licence, remet le couvert deux ans après, en 1990, avec ce Watchers 2. Comment faire une suite à Watchers ? Simple, Watchers 2 n’est pas une suite, mais une nouvelle adaptation du roman, plus proche d’ailleurs. Plus réussie ? Pas vraiment non. Notre héros est plus proche de celui du roman, à savoir un militaire, et le chien, Einstein, s’évade du labo, poursuivi par l’autre, cette créature horrible qui veut absolument le tuer. Oui, la même histoire, avec de nouveaux personnages, et une nouvelle approche pour le monstre. Alors, où est-ce que ça cloche ? Bon, commençons, déjà, Corman oblige, on se retrouve devant un petit film fauché. Forcément. Dans le premier rôle, Marc Singer, que l’on connait tous pour les deux téléfilms V les Visiteurs, puis la mauvaise série qui a continué l’univers. Il tente de sauver les meubles, mais bon… Le film fait dans un premier temps quelques choix qui donnent un peu plus de substance à cette histoire, en reprenant quelques éléments du roman. Ainsi, le personnage principal est un militaire, pas un ado de 16 ans. Le scientifique à la poursuite du monstre est un peu plus étoffé que les deux agents du gouvernement du premier film. La création des deux créatures, le chien et le monstre, est également expliquée et donne un peu plus de profondeur à cette intrigue que l’on connait du coup déjà avec le premier film.
Car oui, encore une fois, il s’agira de la fuite du héros avec le chien, aidé par moment par d’autres personnages, poursuivis par le monstre qui tue tout ce qu’il croise. On retrouvera même certains éléments à l’identique, comme la capacité de Einstein (le chien hein) d’écrire sur un ordinateur en se servant d’un crayon, et tant d’autres éléments. Une version améliorée du premier film donc ? Malheureusement non, car là où ça coince immédiatement, c’est dans la mise en scène de Thierry Notz. Vous ne le connaissez peut-être pas, mais il avait commencé sa carrière en 1989, déjà chez Roger Corman, avec The Terror Within, Mutants Non Identifiés en France. Un métrage copiant Alien et contenant la même créature (le design et le costume semblent les mêmes), mais se prenant trop au sérieux, et montrant trop la créature pour que l’on puisse la prendre au sérieux. Et bien même problème ici, Thierry Notz fait le choix de montrer beaucoup trop rapidement la créature, et ça ne marche pas. On a beaucoup trop souvent l’impression de regarder un homme dans un costume en caoutchouc bien kitch. Dans certains gros plans, ça fonctionne mieux, surtout lorsque c’est furtif, mais à force de la montrer, l’effet tombe souvent à l’eau.
Et plus le métrage avance, plus le film fait des choix discutables, essayant d’humaniser un maximum sa créature, et nous donnant à l’image quelques scènes ridicules. Oui, dans la dernière demi-heure, alors que notre super Marc Singer va se préparer à affronter la créature, aidé par une jolie brune (non, ne cherchez pas, pas de plans boobs ici), celle-ci (la créature, pas la brune) va aller dans un supermarché pour faire sa racaille et voler de quoi boire (et un ours en peluche…), avant de se retrouver dans la rue avec des sans abris, en mode « sweat à capuche », buvant de l’alcool au coin du feu pour se réchauffer… Oui, je ne mens pas ! Choix discutables, peu aidés par une mise en scène qui se contente de tout nous montrer sans avoir peur de ridicule, faisant tout sombrer dans ce même ridicule. Et bien que la créature soit tout le temps à l’écran, ses méfaits eux seront souvent hors champ, ou extrêmement furtifs. Du coup, que reste-t-il à part un poil plus de fidélité envers le roman de base ? Quelques rares scènes s’en sortent encore relativement bien et relancent l’intérêt, comme la traque de la créature dans les égouts de Los Angeles, plutôt bien filmée. Pas assez pour recommander le film, pas assez mauvais pour en rire, Corman ne relève pas le niveau de la saga, mais Watchers 3 arrivera !
Les plus
Un peu plus fidèle au roman
Quelques rares scènes bien troussées
Marc Singer de V
Les moins
Le monstre bien ridicule
Trop de hors champ
Finalement, juste encore la même histoire
En bref : Watchers 2 n’est pas une suite mais une nouvelle adaptation du roman. Il réincorpore quelques éléments, on aura Marc Singer, un monstre beaucoup plus présent, mais encore plus raté.