Titre original : Teoneol – 터널
2016 – Corée du Sud
Genre : Catastrophe
Durée : 2h07
Réalisation : Kim Sung-Hoon
Musique : –
Scénario : Kim Sung-Hoon
Avec Ja Hung-Woo, Bae Doo-Na, Oh Dai-Su, Shin Jung-Keun, Nam Ji-Hyun, Cho Hyun-Chul et Kim Hae-Sook
Synopsis : Lee Jung-Soo rentre chez lui pour l’anniversaire de sa fille. Alors qu’il traverse un tunnel construit à travers une montagne, le tunnel s’écroule. Lorsqu’il reprend conscience, il se retrouve bloqué à l’intérieur de sa voiture, enterré sous des tonnes de débris. Il n’a que son téléphone, deux bouteilles d’eau et le gâteau d’anniversaire de sa fille.
Kim Sung-Hoon avait réussi à se faire remarquer en 2014 avec son film A Hard Day, comédie policière très sympathique bien qu’au final un peu trop long. Mais le succès est là, et le film eut même droit à une sortie cinéma en France. Pour son retour, il signe en 2016 Tunnel, où il adapte un roman parût en 2013 en Corée. Et comme pour A Hard Day, le réalisateur ne va pas faire comme tout le monde. A Hard Day n’était pas un polar comme les autres puisqu’il bénéficiait de nombreuses notes d’humour venant lui donner par instant un ton léger, même lors de certaines situations assez graves. Pour Tunnel, c’est exactement la même chose. Un ton souvent léger, quelques notes d’humour (notamment lors du final), alors que le tout nous parle au départ d’une catastrophe tout à fait réaliste, à savoir l’effondrement d’un tunnel pas forcément construit aux normes. Pour autant, on peut le dire, malgré des notes parfois légères, Tunnel reste avant tout un film qui se focalise sur l’enfermement de son personnage dans sa voiture, et sur l’humanité qui se dégage de son personnage. Et de l’autre côté le manque d’humanité de beaucoup d’autres personnages extérieurs. En ce sens, Tunnel est même à l’opposé du divertissement catastrophe cliché et américain. Oui, normalement, on nous sort les violons, les survivants sont prêts à tout et vaillants, et les secours également prêts à tout, bravant tous les dangers juste pour sauver quelques personnes. Oubliez tout ça dans Tunnel.
Ici, Lee Jung-Soo est seul dans sa voiture, rencontrera assez rapidement une autre survivante bloquée elle aussi dans sa voiture, et doit survivre avec ce qu’il a en attendant les secours. Oui, monsieur n’a avec lui que deux bouteilles d’eau qu’il a eu la chance de récupérer à la station service lors de la scène d’ouverture, et un gâteau car c’est l’anniversaire de sa fille. Et bien entendu, son téléphone pour communiquer avec le monde extérieur, tout en faisant attention à sa batterie. Et même lorsque les secours prennent du temps, lui donnent une date lointaine (au bout de quelques jours : bon ça va prendre 10 jours pour forer), Lee sait rester réaliste et avant tout humain. Il partagera même son eau avec l’autre survivante, et on aura même droit au cliché du…chien enseveli avec nos personnages. Ce qui permettra au réalisateur d’amener un peu d’humour (le partage du sachet de croquettes), en laissant au placard ce qui faisait peur. Oui, dans le film, il ne s’agira pas de sauver le chien, le personnage l’enverra même bouler plus d’une fois. Et en dehors du tunnel ? Et bien on ne peut pas dire que le film dresse un beau portrait des sauveteurs, la plupart perdant très rapidement espoir, tandis que les hauts dirigeants eux pensent plutôt à leur porte monnaie.
Pourquoi tenter de sauver un seul homme en perdant des millions alors qu’il y a un autre tunnel à terminer juste à côté qui pourrait rapporter gros ? Oui oui, on est loin du film catastrophe et héroïque à l’Américaine. Le clou sera d’ailleurs enfoncé lors du final qui m’aura décroché un large sourire. Au-delà de ce qu’il raconte, Tunnel parvient également à avoir de la gueule visuellement. Les rares scènes catastrophes ont de la gueule, les CGI étant de très bonne facture, ce qui n’est pas souvent le cas en Asie, et donc toujours une très agréable surprise. On pourra reprocher comme souvent par contre la longueur de l’œuvre, dépassant les 2h. Une petite vingtaine de minutes en moins n’aurait sans doute pas fait de mal à un film qui reste au final classique dans ses grandes lignes. Car oui, Tunnel est au final un film catastrophe sans vraiment de prétentions, mais plutôt maîtrisé et bien emballé, et qui fera sourire, mais cette fois-ci de manière volontaire, comparé à encore une fois de nombreux films américains qui eux font rire également, mais involontairement. Le plus fort ici, c’est bien l’ironie des situations où personne n’est épargné, entre les journalistes toujours à la quête d’un scoop, des secouristes incompétents, une politicienne pensant avant tout à l’économie et à poser pour des photos… Ce sont ces moments qui mettent Tunnel au-dessus du lot, au-dessus du genre, qu’il ne révolutionne pas au final.
Les plus
Un ton souvent léger
Beaucoup d’ironie
Des CGI d’un très bon niveau
Un bon divertissement catastrophe
Les moins
Un poil trop long
En bref : Le réalisateur de A Hard Day revient avec Tunnel, et mélange cette fois-ci l’ironie avec le film catastrophe. Intéressant et divertissant, bien qu’un peu trop long.