2017
Studio : Gloomywood
Éditeur : Gloomywood et Bigben Interactive
Genre : Sauvons ces satanés enfants
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Synopsis : 13 Juin 1969: lors d’une nuit passée à camper dans les bois, Smith, sa femme Helen et leurs deux enfants Sandra et Martin sont attaqués par un assaillant inconnu. Helen est tuée et Sandra et Martin sont emportés par une camionnette sous les yeux horrifiés de Smith. Sept ans plus tard, Smith est destitué de ses fonctions d’inspecteur. Convaincu que ses enfants sont toujours en vie, il chasse obstinément les criminels de la ville de GloomyWood en quête d’indices, avec ou sans l’accord des autorités. Ses pistes le dirigeront finalement vers un Parc d’Attraction situé dans le quartier de « Gloomyditch ».
Cela faisait quelques temps que 2Dark commençait à faire parler de lui. Pas étonnant, puisque le jeu est réalisé par Frédérick Raynal, qui n’est nulle autre que le réalisateur de Alone in the Dark, souvent considéré comme le premier survival horror (c’est faux, même s’il aura installé de nombreux codes qui furent reprit par la suite). Créé grâce au financement participatif, 2Dark nous propose donc forcément une aventure horrifique, mais bien différente de ce que l’on a l’habitude de voir. Le jeu s’inspire des anciens jeux en proposant un graphisme rétro, mais malgré tout mit au goût du jour, avec des animations fluides, une vue pas totalement du dessus, mais pas totalement 2D non plus, et surtout une très belle gestion des lumières. Le principe ? Faire les différents niveaux du jeu afin de sauver des enfants, et découvrir la vérité qui se cache derrière le meurtre de notre femme et l’enlèvement de nos deux chérubins. Oui, d’entrée de jeu, 2Dark se veut un jeu sombre et résolument adulte. Nous jouons le rôle de Smith, ancien flic qui dés la scène d’ouverture retrouve sa femme décapitée en forêt avant de voir ses deux enfants enlevés à l’arrière d’un van. Il aura passé sept ans dans l’alcool à tenter de retrouver ses enfants, en vain. Mais Gloomywood, la ville où se déroule le jeu, est loin d’être un modèle de petit village Américaine, puisque les disparitions d’enfants se multiplient. Et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et va nous pousser à agir
Oui, il est temps de découvrir ce qui se cache derrière cette ville au nom loin d’être innocent, de découvrir pourquoi et qui enlève autant d’enfants, et donc bien entendu, mettre un terme à leurs agissements, et sauver les enfants. Oui, pour une fois, nous voici devant un survival horror où le but n’est pas de sauver sa peau (enfin si, accessoirement, pour éviter le game over), mais de sauver la vie des autres. 2Dark veut résolument s’éloigner de ce que le genre est devenu (même si le survival horror semble effectuer un magnifique retour en 2017). Nous évoluons seul dans plusieurs niveaux, souvent plongés dans le noir, et il va falloir faire fonctionner son cerveau pour s’en sortir. Les niveaux sont peu nombreux, le but est toujours le même, à savoir sauver tous les enfants et tuer le boss, mais la marche à suivre ne dépend que de nous. Se servir des pièges du niveau pour abattre ses ennemis, les tuer discrètement par derrière, foncer dans le tas, ou tout simplement ne tuer personne, sauver tous les enfants et quitter le niveau après avoir découvert tous les indices nécessaires à faire avancer notre enquête pour débloquer le lieu suivant. Oui, 2dark est très simple dans son propos, mais laisse une grande marge de manœuvre aux joueurs dans la façon de jouer. Il fait ainsi ce qu’un jeu doit proposer, à savoir du gameplay, et surtout un gameplay varié.
Car dans le noir, nous ne verrons rien, mais nos ennemis ne nous verront pas non plus. Allumer la lumière devient alors un cruel dilemme, pouvant nous permettre d’éviter des pièges, d’anticiper certaines choses, mais nous mettant clairement à découvert. Le gameplay contribue donc à poser également l’ambiance lourde du titre. Et croyez-moi, peu importe comment vous allez prendre le jeu en main, vous n’êtes pas au bout de vos peines. Oui le jeu est plutôt court et ne contient pas énormément de niveaux (6), mais vous allez mourir, souvent même ! Vous allez vouloir taper les enfants, souvent aussi. Car si en soit, sauver des enfants en les amenant au début du niveau n’est pas compliqué dans les grandes lignes, c’est une autre histoire dans la pratique, avec des enfants qui n’aiment pas rester en place et se mettent donc à crier et faire du bruit, des enfants qui se plaignent, certains qui ne nous écoutent pas tant qu’on ne leur aura pas donné un bonbon… UN BONBON j’ai dit, pas un coup de barre à mine, même si je l’admet, c’était tentant, j’ai tenté. Et j’ai eu droit à mon game over. 2dark mélange donc l’horreur pure et classique, et joue sur les peurs telle que la peur du noir, la peur de la perte de la famille, et ajoute des mécaniques de gameplay variées ne provenant pas forcément du genre en question, puisque l’on pourra faire tout le jeu en se cachant, en se déguisant, ou alors en se servant de couteau et autres pistolets.
Le gameplay, malgré quelques petits défauts, reste donc indéniablement un des gros points forts du jeu. Graphiquement, le choix visuel est payant également, puisqu’il donne à 2dark un style bien à lui, particulier, entre nostalgie et innovation, et surtout permet à une histoire et un propos déjà bien sombres de ne pas dépasser une certaine limite. Oppresser le joueur, c’est bien, mais il ne faut pas non plus le dégouter. Un bon choix, malgré quelques moments perfectibles, notamment dans la vue adoptée. Pareil au niveau du gameplay au final, puisque laisser le joueur se débrouiller est totalement payant, mais certains moments pourront rendre le joueur perplexe face à la marche à suivre, voir le fera douter longuement. Oui, pour le dernier niveau, je me serais retrouvé bloqué de longues minutes, ne comprenant pas mon erreur et m’amenant toujours à un game over, alors que la solution était simple : ne surtout pas emprunter le chemin que je prenais, même si celui-ci nous pénalise après plusieurs minutes et des révélations sur l’histoire. Aucun souci par contre au niveau de la bande sonore, sombre et glauque au possible, et convenant parfaitement à l’ambiance du jeu, ce dés le menu. Oui, 2dark fait du bien, même si au final, il est loin d’être parfait.
Chaque grand point du jeu tente de mélanger nostalgie et modernité, et surtout le jeu ne nous prend pas du tout par la main, mais fait du coup quelques erreurs. Certains passages sont du pur die & retry par exemple, l’obscurité est à la fois notre ennemi et notre meilleur ami, mais pourra rebuter certains joueurs, tandis que l’inventaire, au départ sympathique, se trouve au final être assez brouillon puisque le nombre d’objet ramassé est tout simplement énorme, rendant l’inventaire finalement envahissant en plus de bordélique. Quelques petits défauts qui heureusement ne retirent pas les grandes qualités du jeu, son honnêteté, voir son âme. Certes il est également parfois un poil maladroit (attirer des enfants avec des bonbons pour les sauver… oui, cela fait un peu pédophile sur les bords), mais pour peu que l’on soit happé par ses thèmes et son histoire, on ne décroche pas facilement de l’aventure, et c’est bien là une excellente qualité. Comme quoi, pas besoin de millions et de 3D intégrale pour faire un bon jeu prenant. Un nouvel essai donc imparfait mais intéressant.
Les plus
Une bonne gestion du noir
Des thèmes adultes
Un gameplay exigeant
Les moins
L’inventaire brouillon
Quelques moments bien trop durs (ou pas évidents)
En bref : 2Dark n’est pas un chef d’œuvre, mais il demeure un petit survival très sympathique, original, avec une certaine pointe de nostalgie. Les amateurs sauront passer outre les quelques défauts du jeu.