Danganronpa: Trigger Happy Havoc (2010 – Visual Novel – Playstation 4)

DANGANRONPA : TRIGGER HAPPY HAVOC

2010 (remaster Playstation 4 2017)
Studio : Spike Chunsoft
Éditeur : NIS America
Genre : Visual novel à énigmes et à débats
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : PSP, iOS, Android, PS Vita, Playstation 4, PC, Mac, Linux

Synopsis : L’académie Hope’s Peak est une prestigieuse école à Tokyo où seuls sont acceptés les étudiants triés ayant une très grande maîtrise ou connaissance dans un domaine particulier. Makoto Naegi, n’ayant aucun talent, est accepté comme l’Ultime Chanceux. Mais à peine franchit-il les portes de l’école qu’il fait un malaise. À son réveil, le voilà avec 14 autres étudiants. Monokuma, un étrange ours en peluche commandé, se présente comme le directeur, et leur annonce qu’ils sont enfermés dans l’école, et que le seul moyen de sortir et de tuer un autre élève sans se faire prendre. Le jeu de massacre peut commencer.

Je n’avais jamais touché au jeu Danganronpa, ni sa suite, avant la sortie de la compilation sur Playstation 4 en début d’année. Pour ceux qui l’ignore, le titre Danganrona signifie balle (dangan) et réfutation (ronpa). Sorte de visual novel découpé en trois parties différentes pour six chapitres, DanganRonpa est un mélange étrange, un produit fou comme seuls les Japonais savent le faire. Un jeu où se mélange vie quotidienne, débats, recherches d’indices, grotesque, ambiance glauque, moments WTF… Le Japon quoi ! Nous jouons donc Makoto Naegi, un nouvel étudiant qui arrive à l’école Hope’s Peak, une prestigieuse école où il a été accepté par chance. Mais sur place, il se retrouve enfermé dans 14 autres étudiants. Les portes sont fermées, une grille bloque l’accès aux étages, des plaques d’acier recouvrent les fenêtres, des caméras de surveillance sont placées partout. Monokuma, un ours en peluche, fait son apparition pour accueillir les élèves dans ce nouveau cauchemar. Ils sont fermés dans l’école et devront y passer toute leur vie. S’ils veulent sortir, il n’y a qu’une seule solution : tuer un autre étudiant, et échapper au jugement. Accomplir le meurtre parfait donc, sans laisser d’indices pouvant mener à la découverte du coupable. Chaque meurtre amène donc un débat entre les survivants pour trouver le coupable. Si le coupable est trouvé, il est exécuté. Si les étudiants ne trouvent pas le coupable, celui-ci peut quitter l’école, mais tous les innocents sont exécutés. Voilà qui met dans le bain non ?

Le développeur Spike nous propose là un jeu à l’ambiance bien particulière, découpé en trois parties bien distinctes, et qui a par la suite été adapté en série animée (de seulement 13 épisodes, un peu court vu la durée du jeu), en manga, puis a eu des suites. Ainsi, durant les 6 chapitres de l’aventure, le déroulement sera toujours a peu près le même. La première partie nous propose d’explorer les lieux, de parler avec les étudiants, d’utiliser notre temps libre pour mieux les connaître. Dans ces phases donc, nous avançons dans les couloirs en vue subjective pour explorer, analyser les éléments du décor ou interagir avec les autres personnages. Pas hyper beau (le jeu a été conçu pour la PSP au départ), le jeu fait néanmoins des choix esthétiques très tranchés qui lui donnent un choix indéniable. Une patte artistique donc très réussie, entre le look des différents personnages très varié, des décors parfois un peu vides en 2D avec des éléments en 3D, mais éclairés de manière surréaliste (les couloirs sont parfois verts, rouges, jaunes). Dans le même ordre d’idée, le jeu passe souvent d’un style graphique à un autre, suivant si l’on explore, si l’on discute avec un personnage, si l’on est en plein débat, ou que l’on assiste à des événements particuliers

Bref, cette première phase permet de s’habituer au jeu, et si elle n’est pas toujours la plus passionnante, elle permet de s’habituer aux lieux de l’action, aux déplacements, mais surtout d’en apprendre plus sur les personnages pour ne pas en faire de simples coquilles vides. Durant notre temps libre, l’on discutera avec le personnage de son choix, il sera possible de lui offrir un cadeau, et cela permet d’en apprendre plus, ce qui nous donnera des informations sur les personnages, mais également des capacités spéciales pour les débats, ou des points en plus pour nos équipements. Cette première phase est toujours terminée lors de la découverte d’un cadavre. Le jeu passe alors en mode enquête. Là, il va falloir examiner les cadavres, les lieux du meurtre, suivre des pistes pour comprendre un peu mieux. Une partie au final très courte, mais plutôt prenante, bien que simple, puisqu’une simple pression sur la touche triangle fait apparaître pendant une seconde les éléments avec lesquels l’on pourra avoir une interaction. Simpliste oui, mais vu comment les lieux sont plus vastes vers la fin, cela permet d’éviter également de s’y perdre et de briser le rythme soutenu du jeu. Car à partir de l’enquête, le rythme s’accélère, les mystères se font de plus en plus épais, et nous plongeons directement ensuite dans la partie la plus prenante du jeu, la troisième partie du gameplay, les débats, le class trial.

Là, tous les personnages sont réunis, et vont débattre sur le crime pour tenter de trouver les circonstances du meurtre, et l’identité du coupable. Partie la plus excitante du jeu, il s’agît également de la plus stressante et de la plus longue. Les débats peuvent durer entre 40 minutes et 2h, sans possibilité de sauvegarder bien entendu. Les personnages parlent, et il faudra être d’accord ou réfuter des informations en tirant des mots clés sur d’autres mots. Si d’ailleurs cela est simple lors du premier chapitre, ça se corse rapidement par la suite, avec parfois 5 mots clés dans la même partie du débat (mais donc, un seul qu’il faut viser), mais surtout jusqu’à 6 choix différents parmi les mots clés dans notre « pistolet » qu’il faudra tirer. Le titre prend donc tout son sens là (tirer une balle, sur l’information à réfuter). Bien entendu, ça ne s’arrête pas là, et le jeu pimente les débats avec des gameplay variés. Outre les moments où il faudra viser les arguments, nous aurons aussi des mini jeux de rythme où il faudra anéantir toutes les phrases d’un personnage qui ne veut pas voir la réalité en face pour le ramener à la raison, un jeu de pendu où il faudra viser les bonnes lettres pour constituer un mot clé, et le plus fun, la reconstitution du crime en mode manga. Là, nous avons tout simplement tout le crime en mode manga, mais avec des cases manquantes qu’il faut reconstituer en choisissant parmi celles proposées, avant de passer toute la chronologie en revue.

Des débats donc endiablés, parfois bien tendus, et qui n’hésitent pas à s’étirer pour notre plus grand plaisir. Une fois un débat lancer, difficile de lâcher la manette tant le tout se fait prenant. Le débat étant en plus bien entendu suivi par une exécution, souvent over the top, et donc, savoureuse. Mais bien entendu, Danganronpa n’est pas seulement un jeu de massacre, pas seulement 6 chapitres où il faudra mener l’enquête sur six meurtres sans liens, non. Il y a également une histoire derrière pour relier le tout, un mystère, celui de l’école, celui de nos étudiants. Et là encore, on évolue de surprises en surprises, avec souvent un peu de grotesque pour certaines révélations, mais l’ensemble passe toujours comme une lettre à la poste. Après oui, si vous voulez vraiment de la liberté, Danganronpa ne vous la donnera pas. Le jeu se fait plutôt linéaire, mais prenant et de très bonne durée (entre 25 et 30h, ce qui est très bien pour le genre). De plus, une fois le jeu terminé (il y a deux fins disponibles), le mode School se débloque, qui nous permet de vivre dans l’école pendant 50 jours en récupérant des objets, et en faisant évoluer les relations avec les personnages. Pas de meurtres, pas de débats, pas de procès, mais pourtant un mode plutôt prenant et surtout très agréable à jouer.

Mais comme il s’agît néanmoins d’un jeu de niche et surtout d’un visual novel, Danganronpa nous arrive en France en Japonais sous titré anglais, ou doublé en anglais. Oui, comme les Yakuza, les Steins ;Gate ou autre Root Letter, pas de traduction française, ni dans les dialogues (tant mieux) ni dans les sous titres. Et vu le vocabulaire parfois pointilleux lors de certains débats, cela risque d’en énerver certain. Mais en soit, Danganronpa est un visuel novel fort réussit, prenant, avec une très bonne durée de vie. S’il n’est pas forcément hyper beau, sa direction artistique reste fort originale et sympathique, et le tout est aidé par un doublage Japonais réussi, ainsi qu’une bande son signée Masafumi Takada (Killer 7) qui convient parfaitement, même lorsqu’elle s’emballe en mode rythmée pour les débats. Une excellente surprise donc, avec ensuite une série animée trop courte, et une suite qu’il me tarde d’essayer pour voir si elle est du même niveau (ce qui est apparemment le cas). Tout ça en attendant la sortie du troisième opus cette année.

Les plus

Un scénario intéressant
Un gameplay varié (bien que simpliste)
Les procès, juste excellents
Excellente durée de vue et pas mal de contenu annexe
Des choix artistiques osés

Les moins

Pas non plus hyper beau par contre
Sans doute un peu trop dirigiste

En bref : Danganronpa est un excellent visual novel, changeant souvent de ton, de style, et avec des procès ultra prenants. Une petite réussite.

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