Titre original : The Hills Have Eyes
1977 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h30
Réalisation : Wes Craven
Musique : Don Peake
Scénario : Wes Craven
Avec John Steadman, Janus Blythe, Russ Grieve, Virginia Vincent, Susan Lanier, Dee Wallace et Michael Berryman
Synopsis : En route pour la Californie, une famille se retrouve accidentellement au beau milieu d’une zone d’essais de l’aviation américaine. Contraints de quitter leur véhicule, ils se retrouvent pourchassés par une bande de dégénérés…
Comme pour La Dernière Maison sur la Gauche en 1972, le second long métrage de Wes Craven, La Colline a des Yeux en 1977, est devenu culte, adulé de beaucoup, et aura eu droit à son remake dans les années 2000. Et justement, comme pour son premier film, je trouve que ce sont des remakes utiles, car les originaux sont très perfectibles. Des remakes justifiés, pas comme pour Massacre à la Tronçonneuse ou Halloween donc, qui sont de très bons films et qui vieillissent bien. Avec 230 000 dollars en poche, Wes Craven tourne donc son film comme il le peut, avec déjà plus d’argent que son premier essai, et alterne le bon et le moins bon, l’intéressant et le chiant, le prenant et le kitch. Mais bon point, ce coup-ci, il a de bons acteurs. Ce n’est pas encore parfait, mais son métrage bénéficie de quelques acteurs qui ne débutent pas, et même de Dee Wallace (Hurlements, Critters). Mais ça ne suffit pas à faire un bon film. Nous suivons une famille qui pour se rendre en Californie, traverse un coin paumé. Forcément, c’est la panne, et forcément, c’est pile là où il ne faut pas. Une famille de dégénérés habite en effet dans le coin, et nos personnages principaux auront beau avoir un camping car, quelques pistolets et deux chiens, ils sont les chassés.
Un point de départ une nouvelle fois simple, mais qui par moment fait mouche. Craven oublie la forêt et nous plonge cette fois-ci dans le désert, et il faut avouer que grâce au décor, certaines scènes fonctionnent, les hautes collines empêchant le soleil de passer donne une vraie ambiance de solitude. Sauf que oui, malgré de bons décors, quelques scènes ultra prenantes, certaines réussies, des acteurs plus pros et pour le coup, une mise en scène plus travaillée qu’auparavant, La Colline a des Yeux se traine de gros défauts plutôt gênants. Un côté ultra kitch se dégage souvent de son métrage, certaines scènes censées être terrifiantes tombent à plat, et comble, malgré le manque de caractéristiques de beaucoup de personnages, le métrage accumule parfois les séquences de dialogues au point d’ennuyer quelque peu. Et ce n’est pas seulement le fait que le film date des années 70 qui excuse son rythme lent, puisque de nombreux métrages de ces années là ont un rythme lent, mais une ambiance du tonnerre qui nous scotche à l’écran du début à la fin. Mais ici non, rien de tout ça, et ça met bien 45 voir 50 minutes à démarrer. Avant, un chien mort (vu furtivement), des collines (menaçantes il est vrai), du dialogue, une grosse araignée (brrr), des gens qui marchent, des gens qui parlent encore un peu, des ombres menaçantes et c’est tout.
On aura bien quelques scènes qui réveillent et surtout nous donnent espoir. Lorsqu’un des personnages recherche son chien dans les collines, l’ambiance fonctionne. Lorsque le père de famille est capturé et presque crucifié, ça fonctionne aussi du tonnerre, en jouant à merveille sur la suggestion. Et à côté, d’autres scènes maladroites. Quand tout se bouge enfin avec la fameuse attaque de la caravane, l’ensemble semble un peu trop gentillet (Craven admet avoir fait des concessions, notamment par rapport au bébé), et l’ambiance qui s’apprête à exploser se sauve aussi vite qu’elle est arrivée. Alors oui, entre La Dernière Maison sur la Gauche, Scream 3 et 4, Cursed ou encore La Colline a des Yeux 2 (que Craven renie), le réalisateur a fait bien pire, autant par le passé que par la suite. Par moment, le métrage est même presque bon, mais trop hésitant, trop lent, trop gentillet au final aussi pour que l’on y adhère totalement. Il faudra attendre 1984 et les Griffes de la Nuit pour que Craven soigne enfin son rythme, maitrise sa mise en scène, mais surtout aille à fond dans son délire et ai le budget nécessaire pour le faire. La Colline a des Yeux est un pas en avant, il y a du progrès, mais ce n’est pas un bon film.
Les plus
Quelques scènes intéressantes
Le désert, les collines
Les moins
Des moments ridicules
Un peu ennuyeux
Très kitch par moment
En bref : Le film a sacrément vieillit, mais n’était de toute façon pas excellent de base, souffrant de beaucoup de défauts, de mise en scène, mais aussi de rythme, d’interprétation…
Je me souviens de la réadaptation, très efficace, très réussie. Du coup dans l’œuvre originelle il ne s’agit pas d’infestés (de personnes atteintes d’ondes radioactives) mais de psychopathes si j’ai bien compris ?
Justement, à l’époque je n’avais pas aimé le remake de Aja. Et du coup, j’ai revu le remake juste après et en fait, ben il est bon, même par moment très bon, même si certains trucs me dérangent toujours.
Et oui c’est exactement ça, ils ont donnés plus de background du coup aux « méchants »