DIABOLIQUE de Jeremiah Chechik (1996)

DIABOLIQUE

Titre original : Diabolique
1996 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h47
Réalisation : Jeremiah Chechik
Musique : Randy Edelman
Scénario : Don Roos

Avec Sharon Stone, Isabelle Adjani, Chazz Palminteri, Kathy Bates et Spalding Gray

Synopsis : La femme et la maîtresse du directeur d´un collège privé s’associent pour planifier son assassinat.

La mode des remakes ne date pas des années 2000, mais si la production de ce genre de métrages s’est clairement accélérée. Oui aujourd’hui, un film asiatique ou français peut avoir son remake Américain l’année suivant l’original. En 1996, voilà donc que les States se sont décidés à livrer un remake de Les Diaboliques, de Clouzot. Oui rien que ça, ils n’ont peur de rien, mais pourquoi pas, 41 ans séparant les deux œuvres, voilà donc l’opportunité de mettre un récit au goût du jour. Oui pourquoi pas après tout, même si le scénariste est plus habitué aux films familiaux comme Marley & Moi, mais aura malgré tout écrit et réalisé Sexe et Autres Complications avec Christina Ricci que j’avais beaucoup aimé à l’époque (j’étais jeune). Et puis, le casting a clairement de la gueule, puisque dans les premiers rôles, nous aurons Sharon Stone (qui faisait encore des bons films à l’époque), Isabelle Adjani (mon actrice française favorite) ou encore Kathy Bates, bien trop rare à l’écran mais dont on se souviendra éternellement pour Misery. Par contre, détournez immédiatement les yeux du réalisateur, puisque même si le nom ne vous dira peut-être rien, un rapide aperçu sur sa filmographie pourra vous faire peur. Jeremiah S. Chechik, qui si à présent, il ne signe plus que des épisodes de séries TV (comme Chuck, Gossip Girl), avait un passé peu reluisant en matière de cinéma. On lui doit Le Sapin a les Boules, Les Légendes de l’Ouest, et surtout le terrible Chapeau Melon et Bottes de Cuir en 1998. Film qui aura quasiment signé la fin de sa carrière au cinéma, si ce n’est le thriller Terreur Nucléaire en 2006, film que personne n’a vu. Mais ici, avec Diabolique, nous sommes en 1996.

Et malgré de bien mauvaises critiques, il faut avouer que… que ce n’est pas si mauvais que ça. À des kilomètres de l’œuvre de Clouzot certes, avec franchement rien de palpitant niveau mise en scène, aucune identité propre (oui, c’est bien la faute du réalisateur donc), mais un casting qui tient la route, une histoire qui se suit bien malgré un certain manque de surprises. Remake inutile ? Très certainement oui. Mauvais film ? Pas tant que ça, juste… moyen, mais avec pas mal de qualités. Oublions immédiatement l’original de Clouzot (dont le statut de remake de ce film fit sensation à l’époque puisque la production ne voulait pas reconnaître ceci et a faillit aller en justice) puisque comparer les deux œuvres ne serviraient à rien. Diabolique version 1997 ressemble plutôt à un banal thriller manipulateur comme les années 90 en ont vu débarquer un bon paquet. Des bons (Basic Instinct, Last Seduction, U-Turn), des moins bons (Color of Night, Sliver). Ici, Guy Baran dirige un collège privé. Son épouse Mia est fragile et il l’humilie, le plus souvent devant tout le monde. Nicole, une autre professeur, est la maîtresse de Guy. Alors forcément, quand une maîtresse qui en a marre et une femme malmenée deviennent potes au cinéma, ça donne une envie de meurtre. Simple donc, et efficace. Sauf que quelques jours après le meurtre, le cadavre disparaît. Mia, déjà psychologiquement faible, est persuadée que Guy n’est pas mort, tandis que Nicole vit bien les choses et reste terre à terre. Et au milieu de tout ça, voilà qu’une détective jouée par Kathy Bates débarque.

De ce propos simple et sentant bon les années 90 au final, Diabolique demeure un divertissement plutôt efficace, notamment pour le jeu de ses acteurs. Sharon Stone dans le rôle de Nicole s’en sort très bien et a l’air de véritablement y croire. Isabelle Adjani a souvent été critiqué pour ce rôle, mais on lui demande de jouer la femme renfermée sur elle-même, malade, impuissante, et elle le fait très bien, aucun souci là-dessus. Chazz Palminteri, malgré son temps de présence plutôt limité, nous livre une honnête prestation dans le rôle du mari bien salaud comme il faut. Même si les premiers choix pour le rôle auraient été bien plus intéressants (Gabriel Byrne, Jeremy Irons et Jack Nicholson). Kathy Bates, si elle ne livre pas non plus sa meilleure prestation, fait plaisir à voir. Visuellement, le film bénéficie d’une photographie propre aux années 90, se voulant sombre, et il faut avouer que cela nous amène quelques beaux plans. Mais la mise en scène déçoit clairement, se contentant de nous montrer l’action sans éclair de génie, sans style propre, ce que le film aurait eu besoin pour se différencier du film qu’il remake justement. En résulte du coup un thriller sympathique, typique de son époque, mais beaucoup trop timide et passe partout pour vraiment marquer et se différencier des autres. Autre dernier bon point, le scénario rend les deux personnages très proches, mais le film évite d’aller dans l’aspect gratuit de cette relation. Non, Sharon Stone ne se déshabillera pas ce coup-ci.

Les plus

De bons acteurs
Quelques belles images
Un film qui se suit bien au final

Les moins

Une mise en scène sans génie
Si on le compare à l’original et bien…
 

En bref : Souvent ultra critiqué de par son statut de remake des Diaboliques, Diabolique version 1996 bénéficie d’un bon casting et se laisse suivre, sans pour autant marquer le spectateur.

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