Titre original : Joy Ride
2001 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h37
Réalisation : John Dahl
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Clay Tarver et J.J. Abrams
Synopsis : L’année de fac terminée, Louis décide d’acheter une voiture pour passer prendre l’élu de son coeur et rentrer chez leurs parents. En chemin, il sort son frère de prison. En route pour aller chercher Véra, les frangins installe une radio dans la voiture et font une blague à un routier. Le cauchemar commence….
Une Virée en Enfer, Joy Ride en VO, c’est le film qui autant sur le papier que dans le produit finit ne semble pas vouloir cacher ses influences. Oui, on pense inévitablement à Duel de Steven Spielberg pour ce côté camion qui pourchasse nos héros sur la route sans relâche, et l’on pourrait même dire une petite pointe de The Hitcher. Revu aujourd’hui, Joy Ride, c’est un petit film certes sans prétentions, mais suffisamment bien emballé pour plaire, en plus de révéler plusieurs noms intéressants, autant devant que derrière la caméra. Car oui, à part You Kill Me en 2007, film relativement oublié, Une Virée en Enfer est le dernier métrage marquant de John Dahl dans le genre qui l’aura fait découvrir, à savoir le thriller, après des films comme Kill Me Again, Red Rock West ou encore The Last Seduction, avant qu’il ne devienne très actif à la télévision. Plus curieux, on trouve à la production et au scénario un certain J.J. Abrams, pas encore connu, puisqu’il n’était alors que scénariste sur des films parfois discutables, comme Armageddon pour Michael Bay. Devant la caméra, nous trouverons Steve Zahn, plutôt habitué aux rôles comiques, mais surtout Paul Walker (RIP), qui jouait la même année dans le premier Fast and Furious, et allait donc connaître la gloire peu de temps après. Dans le rôle de l’intérêt féminin du personnage, on trouve Leelee Sobieski, qui décidemment aimait les thrillers en cette année 2001 (on la trouvait également en tête d’affiche de La Prison de Verre). Fait intéressant, pour la voix du psychopathe au camion, nous n’avons ni plus ni moins que Ted Levine, qui avait marqué tout le monde 10 ans plus tôt dans Le Silence des Agneaux. Il est d’ailleurs arrivé tardivement sur le projet, la production ayant au départ fait des essais avec Eric Roberts et Stephen Shellen.
Une Virée en Enfer donc, c’est le film simple mais pas inintéressant, l’histoire de deux frères en voiture, Lewis et Fuller, qui traversent une partie du pays et qui décident de faire une blague à un camionneur avec leur CB, sauf que forcément, la blague tourne mal, et ils tombent sur un psychopathe en puissance qui n’a pas beaucoup d’humour. Et si ça commence plutôt doucement, les choses s’accélèrent lorsque les deux frères prennent en cours de route Venna, l’amie de Lewis, et son intérêt amoureux. Car plus on est de fous, plus on ris, non ? Une Virée en Enfer a tout du petit thriller efficace, bien emballé, qui essaye de bien faire et de nous attacher un minimum à ses personnages, et qui y parvient tout le temps. Si bien que malgré un certain manque de surprises, certains clichés, et bien on est accrochés. La mise en scène de John Dahl est très propre et fonctionne bien, autant dans les scènes d’expositions, souvent de jour, que dans les scènes de nuit, jouant plus sur la tension et l’action. On ne s’ennuie pas un seul instant, certains plans flattent la rétine, c’est du bon boulot. Si le scénario est assez classique voir même cousu de fil blanc, il ne fait pas non plus n’importe quoi, sait rythmer les péripéties et surtout rendre les personnages attachants. Alors qu’avouons le, deux frères qui font une blague vaseuse à un camionneur, il y a mieux pour s’attacher à des personnages. Mais non, ça fonctionne, ils ont passé le début des réactions logiques la plupart du temps, et le film ne nous laisse pas souffler.
On pourra lui reprocher par contre d’être sans doute souvent un peu trop gentillet, autant graphiquement (peu de violence, à part un moment fort réussi) qu’envers ses personnages. Il faut dire que le métrage a souvent été parasité par les studios, en résulte une fin alternative de… 27 minutes. Oui, tout le dernier tiers du métrage était différent, malgré une finalité identique. En réalité, c’est même trois fins alternatives qui furent filmées et envisagées par la production. Quand à savoir si la fin originale était meilleure, dure de juger, mais elle donne réellement une dernière demi-heure très différente, à une scène près presque identique. Dans les deux cas, les fins jouent bien sur la tension, mais la fin originale se faisait, de manière surprenante (je suis ironique) plus violente. Une fin différente qui vaut le coup d’œil et qui est disponible sur le DVD. Alors au final, Une Virée en Enfer n’invente rien, mais se fait un thriller diablement efficace, qui tient en haleine durant 1h30. Même si le film est inférieur aux précédents de John Dahl, on ne peut qu’être déçu qu’il se soit tourné ensuite quasi exclusivement vers les séries (ou quelques téléfilms aussi).
Les plus
Un thriller rythmé
Bonne tension
Des personnages finalement attachant
Les moins
Peut-être trop gentil
Très classique en tout point
En bref : Une Virée en Enfer n’invente rien, mais ce qu’il nous propose, il le fait bien. Bonne tension, bon casting, bonne mise en scène. Un bon divertissement.
Je me souviens de ce film ! 😉 C’est vrai qu’il assez léger dans l’ensemble (certains aspects du métrage me font penser à un téléfilm en fait). Je dirais même que John Dahl c’est typiquement le genre de réalisateur qui est fait pour bosser pour des producteurs de séries TV. Il me semble que sa reconversion dans ce domaine est assurée. Je crois qu’il a réalisé ou contribué à la réalisation de Californication non ? Je sais qu’il a bossé sur Dexter aussi !
Pour l’aspect purement téléfilm, il y a Une Virée en Enfer 2 et 3…. (j’ai vu le 2 dans la foulée, que c’était mauvais). Puis bon, je ne peux détester ce film même s’il est léger, il y a la belle Leelee Sobieski (je croise les doigts pour qu’elle refasse du cinéma un jour, ayant arrêtée sa carrière en 2012).
Oui mais John Dahl, c’est Red Rock West, c’est The Last Seduction, c’est Kill Me Again, trois excellents polars. Après pour sa reconversion aux séries, comme je n’en regarde quasi jamais…. j’ai juste vu ces épisodes de Dexter, qui comme l’intégralité de la série, c’est très bon au début, et j’ai trouvé ça pathétique sur la fin. J’aimerais tellement le revoir faire un film avec un budget confortable (j’ai le droit de rêver). Après quelques recherches, ouais il a fait une dizaine d’épisodes pour Californication, et un peu plus de 15 pour Dexter.