ATOMIC BRAIN INVASION de Richard Griffin (2010)

ATOMIC BRAIN INVASION

Titre original : Atomic Brain Invasion
2010 – Etats Unis
Genre : Délire SF
Durée : 1h30
Réalisation : Richard Griffin
Musique : Daniel Hildreth
Scénario : Richard Griffin et Guy Benoit
Avec David Levallee Jr., Sarah Nicklin, Michael Reed, Daniel Lee White, Ruth Sullivan, Colin Carlton, Rich Tretheway et Alexandra Cipolla

Synopsis : Une armée de créatures extra-terrestres prenant la forme de cerveaux arrivent sur Terre dans le but de kidnapper le King. Oui, Elvis Presley lui-même, alors en visite dans une petite ville de la Nouvelle Angleterre. Il va s’allier avec une petite bande d’étudiants pour contrer l’invasion.

Cela faisait quelques temps que je n’avais pas vu un film de Richard Griffin, et je dois avouer que ça me manquait. Non pas que tous ces films soient parfaits, mais j’en ai déjà souvent parlé, et je trouve que ces films possèdent une âme, l’envie de bien faire, que ce soit un vrai bon film avec Exhumed, de rendre hommage à un pan de cinéma bien spécifique avec par exemple les films de sexploitation (The Disco Exorcist) ou de nonnes tueuses (Flesh for the Inferno). Avec Atomic Brain Invasion, c’est simple, le but est de rendre hommage avec humour et sincérité à tous ces films de science fiction des années 50, que ce soit les grands classiques comme L’Invasion des Profanateurs de Sépultures, La Guerre des Mondes, Attention au Blob, La Chose d’un Autre Monde, ou les œuvres dites « autres » avec Plan 9 From Outer Space de ce cher Ed Wood. Alors pourquoi ne pas lancer dans le film aussi le personnage d’Elvis Presley après tout, pour un côté plus Rock N’ Roll. Après un message en noir et blanc comme beaucoup de films d’époques où un personnage parle face caméra, nous voilà catapulté dans un univers qui sent bon les années 50. Photographie, costumes, coupe de cheveux, oh oui on s’y croirait presque. Du coup forcément, retrouver le casting d’habitué de ces productions à la mode années 50, ça fait sourire immédiatement. Atomic Brain Invasion nous offre donc en premier lieu une galerie de personnages assez classiques des films du genre, volontairement. La jeune femme qui fait craquer tout le monde (Sarah Nicklin), le fils turbulent (Michael Reed) du chef de la station militaire du coin, le jeune timide victime des blagues de ses camarades (Davd Levallee Jr.), jusqu’à l’alcoolique du coin qui parle d’aliens dés qu’il le peut (Rich Tretheway).

Il n’y a plus qu’à rajouter quelques secrets d’état (la station de réparation de vélo du coin qui est en fait un site de test nucléaire), un liquide vert visqueux qui transforme les humains en créature cerveaux, trois gentils aliens qui arrivent en soucoupe, une bonne dose d’humour, des effets à l’ancienne qui ont un charme indéniable, et la présence du King. Car si des aliens pas franchement gentils mais heureusement très cons sont sur notre petite planète, ce n’est pas par accident, c’est pour kidnapper Elvis Presley ! Même les 3 gentils aliens ne sont pas là pour contrer une quelconque invasion, mais ont fait un très long voyage dans l’unique but de rencontrer eux aussi le King du rock. Totalement par hasard, au même moment. On navigue avec humour au sein d’un hommage sincère au genre, où si tout n’est pas réussi (certains gags tombent à l’eau), l’énergie de l’entreprise et sa générosité s’avèrent salvatrices. On s’amuse devant Atomic Brain Invasion. Si on connait tous ces vieux métrages, on s’amuse encore plus en reconnaissant quelques détails, quelques clins d’œil. Et les acteurs semblent s’amuser également. On aura même droit à un petit numéro musical d’Elvis (Brandon Luis Aponte) dans un restaurant où tout le monde se mettra à danser. Dommage qu’Elvis n’arrive dans le métrage que passé la moitié de la durée, puisqu’il a quelques punchlines bien trouvées (it’s time for a little less conversation, and a little more action).

Les situations s’enchaînent vite, certains gags amusent (la bombe atomique), tout comme certains aspects volontairement kitch de la direction artistique, notamment les vaisseaux alien où l’intérieur semble recouvert de papier allu (oui oui), sans oublier quelques effets baveux que Yuzna n’aurait pas renié avec nos aliens à tête de cerveaux crachant un liquide bien baveux au visage des humains pour les infecter. D’ailleurs parlons en des envahisseurs du film ! Au look improbable, risible et plutôt sympa, ils ne sont guère intelligents, comme le prouve l’arme ultime pour les arrêter : fermer une porte à clé. Oui, dans les années 50, fermer une porte à clé, c’était novateur. Cet humour certes un peu débile mais bon enfant est plutôt salvateur et évite au moins d’être lourd comme la plupart des parodies du genre. Le film sait se renouveler, n’insiste jamais sur tel ou tel élément, sait mettre en avant chacun de ses personnages, que ce soit la jolie brune, le timide, le colonel, Elvis, ses assistants, ou encore les aliens aux noms imprononçables. Certes, le final est un poil moins amusant que le reste, sans doute car il est dur de garder le même niveau de parodie sur la durée, l’aspect cheap volontaire ne plaira pas à tout le monde, et j’aurais toujours une préférence pour les films sérieux de Richard Griffin, mais Atomic Brain Invasion fait passer un bon petit moment pas prise de tête.

Les plus

Un bon hommage aux années 50
Amusant
Les aliens sont vraiment cons
Elvis Presley

Les moins

S’épuise sans doute un peu sur la fin
Juste pour les connaisseurs

En bref : Quand Richard Griffin rend hommage à la SF des années 50 avec humour, ça donne Atomic Brain Invasion. Un métrage à réserver aux connaisseurs de ces films d’antan, mais qui reste bien fun. Puis qui n’a jamais voulu voir Elvis contre des aliens.

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