Titre original : The Loved Ones
2009 – Australie
Genre : Horreur
Durée : 1h24
Réalisation : Sean Byrne
Musique : Ollie Olsen
Scénario : Sean Byrne
Synopsis : Lola, la fille la plus timide du lycée propose à Brent de l’accompagner au bal de fin d’année. Comme il avait prévu d’y aller avec Holly, sa petite amie, il décline poliment l’invitation. Mais Lola n’aime pas qu’on lui dise non…
Le cinéma Australien, en particulier le cinéma de genre, attire. Et il faut dire que ce petit pays nous livre régulièrement des films d’horreur marquants ou qui sortent de l’ordinaire, et ce depuis les années 80, car malgré ses défauts, j’adore Razorback de Russel Mulcahy. Mais récemment, l’Australie se fait plus présente, avec par exemple le réalisateur Greg McLean, qui depuis son Wolf Creek en 2005 nous abreuve assez souvent de bobines de genre, jusqu’à son récent Jungle l’année dernière que j’ai beaucoup apprécié. Mais comme tout pays, leur cinéma n’est pas parfait, et même parfois avec les meilleurs intentions du monde, on peut se retrouver avec des produits bancals. La preuve avec Primal (qui gagne un E pour faire Primale en France) en 2010, qui à force d’influences et de clichés se cassait la gueule, et la preuve en 2009 avec The Loved Ones qui nous intéresse aujourd’hui, pour une autre raison. The Loved Ones, c’est le film que l’on m’avait chaudement recommandé, et la majeure partie du temps, j’ai d’ailleurs bien compris l’engouement pour le métrage. Sean Byrne, réalisateur et scénariste du dit film, nous propose un film horrifique dans une ambiance que l’on connaît bien au cinéma depuis Carrie au Bal du Diable, c’est-à-dire une ambiance teenager à l’approche du bal de fin d’année. On pense déjà à la destruction du mythe du bal de fin d’année, à un personnage psychopathe, tout ça tout ça, et la majeure partie du temps, le réalisateur nous offre ce que l’on est en droit d’attendre, et le fait même bien mieux que ce que l’on était en droit d’attendre du métrage, qui n’est chez nous qu’un vulgaire DTV.
Sauf que depuis des années, surtout dans le cinéma d’horreur, si l’on cherche de la qualité, mieux vaut se tourner vers les films sortant directement en DVD chez nous, on le sait bien (quelques exemples me dites vous ? Bien, alors Triangle de Christopher Smith, Moon de Duncan Jones, Dream Home, The Lost, Detention, The Woman, I Spit on Your Grave, Hobo With a Shotgun, Frozen, Byzantium, tout ça c’est du DTV chez nous). The Loved Ones bénéficie d’une mise en scène sérieuse et affutée, dés sa scène d’ouverture qui nous présente le personnage principal, Brent, adolescent rebelle depuis un accident de voiture qui a coûté la vie à son père. Oui, le cliché est facile, le réalisateur part à fond dedans, mais qu’importe, puisqu’à peine 15 minutes après ce petit prologue posant les bases ainsi que les personnages, les festivités démarre, Brent étant capturé par Lola et son père. Premier point qui envoi du pâté bien comme il faut, le personnage de Lola, ou plutôt son interprète, Robin McLeavy, fort convaincante dans ce personnage bien taré. D’ailleurs, faisons simple, The Loved Ones, notamment avec cette famille bien barrée, fait fort et fonce dans le glauque le plus total, à coup de lobotomies, d’allusions sexuelles, de sous entendus (pas si sous entendus que ça d’ailleurs) incestueux, de tortures et j’en passe. Il distille une ambiance glauque, le tout en contournant pourtant l’horreur frontale. Le gore sera peu présent, le plus souvent il sera même hors champs, et ça fonctionne malgré tout.
Un petit tour de force en soit, qui prouve que parfois, moins donne une impression de plus. Les quelques sévices font mal, et encore une fois, la folie de Robin McLeavy, mais également de son père joué par John Brumpton (simplement appelé Daddy) font le boulot. Alors pourquoi vous disais-je en début de chronique que The Loved Ones était une déception ? Ne passons pas par 40 chemins, si le film s’était focalisé uniquement sur tout ce que je viens de décrire, ça aurait été une excellente série B, nous renvoyant à l’époque des survival et autres films d’horreur des années 70, mais surtout ça n’aurait duré qu’une heure. Le souci, c’est que le film dure 1h24, qu’il est un long métrage. Plutôt que de développer son ambiance, ou même de donner un peu plus de fond aux personnages psychopathes pour leur donner une raison (mais cela aurait en parti détruit la puissance des deux personnages), le réalisateur a fait un choix peu judicieux, et surtout un peu malhonnête, à savoir briser le rythme toutes les deux ou trois scènes en nous faisant quitter son huis clos étouffant pour nous présenter deux autres personnages, un ami de Brent et une jeune femme un brin toxico qui se rendent au bal de fin d’année, et qui…. Font des choses de jeunes. À savoir aller au bal, fumer dans le voiture, boire de l’alcool et s’envoyer en l’air sur le parking. L’utilité ? Aucune. Le réalisateur perd du temps, mais en gagne pour être un long métrage. Il ne reliera jamais ces moments avec l’intrigue principale, ne parviendra jamais à justifier leur présence dans le métrage, et du coup, on a bien 20 minutes inutiles et sans intérêt dans le métrage, éparpillées un peu partout pour casser le rythme, faire retomber la tension, et ça, je ne pardonne pas. C’est bien dommage, car le film aurait pu être excellent. Là, il n’est qu’une série B bancale, mais malgré tout divertissante.
Les plus
Robin McLeavy et John Brumpton
Une ambiance parfois glauque
L’aspect huis clos
Les moins
Le rythme souvent cassé
Les deux personnages au bal de fin d’année
En bref : The Loved Ones aurait pu être excellent, s’il s’était focalisé sur ce qui importe vraiment, plutôt que de nous offrir une seconde intrigue qui ne débouche sur rien du tout.