Titre original : Lady Bird
2017 – Etats Unis
Genre : Drame
Durée : 1h34
Réalisation : Greta Gerwig
Musique : Jon Brion
Scénario : Greta Gerwig
Synopsis : Christine « Lady Bird » McPherson se bat désespérément pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais butée et au fort caractère, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière pour garder sa famille à flot après que le père de Lady Bird ait perdu son emploi.
Lady Bird, je l’attendais. De pieds ferme même. Parce que Saoirse Ronan est une actrice que j’apprécie particulièrement, et qui fait des choix de carrière sacrément intéressant. Hanna, Byzantium, How I Live Now, Lost River, Brooklyn, les exemples ne manquent pas. Quand à sa scénariste réalisatrice, Greta Gerwig, qui signe ici son deuxième long métrage, et bien si je ne suis pas particulièrement connaisseur de son travail (pas mal de films à son actif en tant qu’actrice), autant dire que sa carrière n’est pas inintéressante. Lady Bird donc, film que l’on peut qualifier comme « film à oscar » (comme Brooklyn l’année précédente), et qui, sur le papier, ne nous raconte encore une fois que le passage de l’adolescence à l’âge adulte d’une jeune femme un peu paumée qui ne fait pas toujours les bons choix mais qui va apprendre de ces erreurs. Lady Bord, c’est le surnom que Christine s’est donné à elle-même, jeune demoiselle qui va dans une école un brin catho aux alentours de Sacramento alors que son rêve était d’aller dans une école à New York. Oui, entre la côte Est et la côte Ouest, la vie est différente, surtout quand on situe son histoire en 2002 peu de temps après le 11 Septembre, mais bon. Christine rêve d’une vie différente, de parents différents aussi, parents avec lesquels elle est en conflit permanent. Christine rêve aussi d’amour, d’amitié, de s’en sortir, de n’en faire qu’à sa tête finalement, peu importe ce que les gens autour d’elle disent. C’est ainsi que Christine, dans l’espoir d’être l’opposé de sa mère, se met à faire du théâtre, drague l’acteur principal de la pièce, puis de déception en déception, de désillusion en désillusion, quitte ce monde, décide de changer d’amis, de passion, et part ailleurs. Christine, comme toute jeune, se cherche.
Et dans ses thématiques, Lady Bird, le film, trouve à la fois ses grandes qualités et ses plus grands défauts. Le portrait de Christine et l’interprétation toujours juste de Saoirse Ronan font mouche, les désillusions du personnage au fur et à mesure de ses déceptions, ses mensonges pour échapper à la médiocrité qui l’entoure, ou pour ne pas être jugée par les autres ne font qu’échos aux propres mensonges de ses proches pour cacher une vérité (comme le jeune homosexuelle, l’apprenti poète qui ment pour obtenir ce qu’il veut). Lady Bird bénéficie à ce niveau d’une vraie vigueur. Le problème, c’est que Lady Bird traite d’un sujet au final déjà vu et revu, et n’ajoute rien de particulier à ce dit sujet. Bien que par moment amusant via l’utilisation d’un humour bien trouvé et qui ne se fait jamais lourd (une phrase m’aura même bien fait rire) et par moment touchant de par la justesse de l’interprétation de Christine par Saoirse Ronan, Lady Bird arrive sans doute un peu tard pour un thème que l’on semble voir sur les écrans tous les ans. Lady Bird manque donc clairement de surprises, même s’il évite en tout cas un piège qui fait plaisir, à savoir celui que la plupart des films ont de se focaliser sur les difficultés amoureuses de ses adolescentes et jeunes adultes. Car si amour et sexe sont des sujets forcément abordés dans le métrage, ils n’en sont pas le cœur. Oui notre jeune Lady Bird aura ses déceptions amoureuses, ses hauts et ses bas, son cœur lui fera parfois faire n’importe quoi, mais au final, le métrage parle bien plus des tentatives de Christine de fuir l’environnement qui l’entoure, et au final d’essayer de la comprendre, pour évoluer elle-même et surtout pour se focaliser sur ce qui compte vraiment et sur ce qui dure, à savoir la famille et l’amitié.
Et puis malgré tout, Lady Bird adopte un ton résolument léger qui fait plaisir, il ne fonce pas tête baissée dans le pathos de bas étage, même lorsqu’il doit aborder les difficultés de l’amitié, la première fois amoureuse ou sexuelle, les difficultés familiales, qu’elles soient dans le comportement ou même financièrement. Lady Bird se fait léger, utilise un humour souvent amusant et bien vu. Lady Bird est plus souvent doux et porte un regard tendre sur ses personnages, et notamment sur la relation entre Christine et sa mère, qui est véritablement là le cœur du film. Du haut de ses 1h34, Lady Bird nous fait passer un excellent petit moment, mais encore une fois, au final, une petite déception est présente. Car Lady Bird, même s’il est soigné visuellement, brille d’une qualité d’interprétation indéniable, amuse parfois et possède ses moments tendres bien trouvés, ne raconte rien que l’on ne connaissait pas déjà sur le sujet. Il évite clairement le larmoyant que beaucoup d’œuvres du genre n’évitent pas (voir elles foncent dedans, clairement), mais cette légère différence de ton ainsi que quelques scènes et dialogues bien trouvées (le dialogue sur l’avortement) ne suffisent pas à le faire sortir du lot et à l’élever au rang de chef d’œuvre comme beaucoup n’ont pas hésité à le faire. Attachant oui, très plaisant, intéressant, mais pas parfait, pas innovant.
Les plus
Saoirse Ronan, comme toujours parfaite
L’humour
Un film au ton plutôt doux
Pas mal de thèmes intéressants
Les moins
Mais le film ne raconte rien de neuf sur le sujet
En bref : Lady Bird nous raconte encore le passage à l’âge adulte d’une fille qui se cherche. Beaucoup de qualités, dans les thèmes, dans l’écriture, dans l’interprétation, mais malgré son ton léger, Lady Bird ne raconte rien de nouveau.