Titre original : Fritt Vilt II
2008 – Norvège
Genre : Slasher
Durée : 1h26
Réalisation : Mats Stenberg
Musique : Magnus Beite
Scénario : Thomas Moldestad
Avec Ingrid Bolsø Berdal, Marthe Snorresdotter Rovik, Kim Arne Hagen, Johanna Mørck, Fridtjov Såheim et Per Schaanning
Synopsis : Jannicke Berdal, la seule survivante du massacre pendant l’hiver 2006, dépeinte dans le film précédent, est retrouvée par un jeune homme et transportée dans un hôpital de la région. À son réveil, elle raconte ce qui s’est passé à ce fameux hôtel abandonné, mais la police a du mal à la croire…
À défaut de renouveler le genre, le premier Cold Prey en 2006 avait été bien reçu par la critique et le public. En Norvège, ce fut même un grand succès. Roar Uthaug (The Wave, Tomb Raider) avait livré un slasher misant énormément sur l’ambiance, et son métrage rappelait sur de nombreux points le Halloween de Carpenter. Une ambiance qui prend son temps, une mise en scène atmosphérique, peu de personnages, et un film préférant jouer sur la tension plutôt que sur des meurtres graphiques. Et puis ses décors enneigés donnaient un cachet différent au métrage. Succès oblige, l’idée d’une suite arriva très rapidement, et Ingrid Bolsø Berdal, unique survivante du premier film, revient. Investie dans le projet, elle aura même tout fait pour que le métrage soit une bonne suite et surtout la dernière suite, préférant ainsi livrer un bon film plutôt que de tourner rapidement un métrage moyen juste pour amener de l’argent dans les caisses. Et si Halloween était en quelque sorte le modèle de Cold Prey, Halloween 2 est clairement le modèle du second. Roar Uthaug ne revient pas à la mise en scène, n’étant ici que producteur associé, et c’est Mats Stenberg qui s’y colle. Heureusement, le changement de réalisateur n’est pas dramatique, Stenberg collant à ce que Uthaug avait créé avec le premier film pour livrer une suite directe et une continuité en terme de visuel et d’ambiance. Bon point donc.
Nous retrouvons donc Jannicke, unique survivante, amenée par la police à l’hôpital pendant que ceux-ci enquêtent. Ils trouvent le cadavre du tueur, seulement celui-ci n’est en réalité pas mort. Le carnage peut reprendre. Cold Prey 2 prend donc Halloween 2 comme modèle. Le lieu principal de l’action est un hôpital, on retrouve l’héroïne traumatisée par les événements, les meurtres sont un peu plus nombreux et un peu plus visuels (mais rien de vraiment choc non plus). Sur le papier Cold Prey 2 est un slasher tout ce qu’il y a de plus classique encore une fois, et c’est donc au réalisateur que revient la lourde tâche de rendre l’ensemble intéressant. Et il y parvient plutôt bien, respectant le cahier de charge sans jamais trahir ses racines. Basiquement, le film reprend la structure du premier film. Une petite demi-heure pour planter le nouveau décor et les personnages, puis de la tension et un peu de cache-cache, avant de la survie un peu plus musclée. Et ça marche. Notre tueur revient assez rapidement, et va se faire plaisir vu que les personnages sont plus variés que ceux du premier film. Finit la bande de potes qui part faire du ski, nous sommes dans un hôpital, certes un peu paumé et vide, mais hôpital tout de même, avec donc des patients, enfants comme vieux, des docteurs, des infirmières, des flics. Rien d’insurmontable pour notre tueur qui va vouloir par moment se la jouer Jason Voorhees et faire sa grosse brute.
L’ambiance de la première partie fonctionne bien, les décors avec ses longs couloirs vides et mal éclairés sont très bien filmés, certains plans sont même très jolis. Les personnages sont dans la moyenne pour le genre, donc pas trop intéressants, mais pas ultra stupides non plus. Et notre tueur, évoluant donc dans un nouveau lieu, a de nouvelles armes à dispositions. Oui, pleins d’outils médicaux, mais aussi des extincteurs et j’en passe. Il peut se faire plaisir donc. Jannicke elle, l’unique survivante, joue dans un premier temps la victime classique, traumatisée, apeurée, avant de se prendre en main lors du final, qui devient alors plus musclé. La police arrive, les personnages ont des armes à feu, l’hôpital est plongé dans le noir, et Jannicke devient une sorte d’Ellen Ripley du slasher, en mode bad-ass avec un fusil à pompe. Mais ça fonctionne bien. L’ensemble se fait plus saignant que le premier film sans verser dans le grotesque ou dans l’ultra gore, et le final est assez radical, essayant d’empêcher l’arrivée d’une suite. Sauf que succès oblige, Cold Prey 3 débarquera sous forme de préquelle. Continuité donc plus musclée du film original, Cold Prey 2 est une très honnête suite, plus violente mais conservant donc l’ambiance glaciale du titre, et il s’agît donc d’un bon slasher.
Les plus
Une bonne suite
L’ambiance de l’hôpital
Des meurtres plus graphiques
Final musclé
Les moins
Mais sur le papier un slasher ultra classique encore
En bref : Cold Prey 2 s’inspire d’Halloween 2 pour livrer une bonne suite. Plus musclée sans verser dans le ridicule, Cold Prey 2 délivre la marchandise tout en conservant l’ambiance du premier film.