BLEACH (ブリーチ) de Sato Shinsuke (2018)

BLEACH

Titre original : Bleach – Burichi – ブリーチ
2018 – Japon
Genre : Action
Durée : 1h48
Réalisation : Sato Shinsuke
Musique : Yamada Yutaka
Scénario : Sato Shinsuke et Habara Daisuke
Avec Fukushi Sota, Sugisaka Hana, Mano Erina, Yoshizawa Ryo, Koyanagi Yu, Saotome Taichi et Miyavi

Synopsis : Ichigo Kurosaki est un adolescent vivant dans la ville de Karakura. Un jour, celui-ci fait la rencontre de Rukia Kuchiki, une Shinigami dont la mission est d’amener les âmes des morts dans la Soul Society. Elle doit aussi combattre les Hollow, les âmes monstrueuses des morts perdues qui peuvent nuire à la fois aux fantômes et aux humains. Lorsque Rukia vient défendre Ichigo et sa famille d’un Hollow qu’elle poursuivait, elle est gravement blessée. Ayant déjà remarqué la capacité particulière d’Ichigo à voir les fantômes, elle décide rapidement de lui transférer ses pouvoirs afin qu’il puisse se battre à sa place, pendant qu’elle récupère ses forces.

Et hop, une adaptation de manga en plus. À croire qu’il n’y a vraiment que ça qui sort au Japon de nos jours. Déception après déception, mauvais film après mauvais film, le bilan est sévère, mais réaliste. L’annonce de ce Bleach faisait peur. Un héros aux cheveux oranges, des shinigami, des monstres géants qui seront probablement en CGI. Et surtout, un premier arc narratif servant surtout d’introduction, avant des arcs bien plus passionnants, mais surtout avant un gros vide et de grosses longueurs après. L’équipe derrière cette adaptation allait avoir du travail, beaucoup de travail. Heureusement, petit point pouvant rassurer, on retrouve derrière la caméra Sato Shinsuke, qui avait livré par le passé l’adaptation en deux films de Gantz, loin d’être parfaite et trahissant le manga, mais plus que correcte, et surtout I am a Hero, autre adaptation, film de zombies franchement très bon. On a donc le droit d’espérer un peu. Après une sortie cinéma au Japon, le film débarque dans le monde entier via Netflix, toujours là pour essayer de flairer un bon coup marketing, peu importe la qualité du produit (Death Note et Full Metal Alchimist). Bleach en tout cas, j’avais à l’époque lu les 20 premiers tomes, et vu les 70 premiers épisodes de l’anime avant d’abandonner face à de pathétiques hors manga parmi les pires hors manga jamais créé sur Terre (oui, j’exagère à peine en plus). Pour ce premier film (pour le moment), c’est basiquement le premier arc qui est adapté, donc les 8 premiers tomes papier. Et ce qui marque dés les premiers instants, c’est bel et bien la fidélité, malgré de gros raccourcis avec l’œuvre de base, à la fois pour contenter le fan (on a les personnages, leur look, l’histoire, les Hollows comme monstres et même des détails anecdotiques) et le non fan (les explications raccourcis pour rester dans ce qui est nécessaire et ne pas trop plomber le film de longues explications).

Les fans seront donc aux anges, les non fans comprendront rapidement comment fonctionne l’univers de Bleach, tout le monde est content dans le meilleur des mondes. Sauf que. Ah ben oui, rien n’est parfait, jamais. Surtout dans une adaptation de manga, même si j’ai déjà vu pas mal de fanboy se faire plaisir sur le net à coup de 10/10. Si Bleach le film est fidèle et fait parfois les choix qu’il faut, comme supprimer de l’intrigue la peluche Kon (car oui, en image live, une peluche qui parle et n’est là que pour être l’élément comique, ça ne passe pas du tout), ou quelques éléments franchement peu utiles dans l’intrigue, d’autres éléments passent moins. Ichigo, le héros qui se retrouve shinigami remplaçant malgré lui, a toujours les cheveux oranges, et même si cela est moins prononcé que sur papier ou en animé, cela lui donne un côté petit rebelle certes voulu mais qui a parfois un peu de mal à l’écran. De même, si le film tente de garder l’intégralité des personnages, certains ne font que de la figuration. Et s’il n’y a pas de second film pour donner suite aux aventures, leurs personnages (Chad et Inoue en tête) sont juste totalement inutiles, n’apportent rien à l’intrigue ni aux personnages principaux, et viennent donc ralentir le rythme. Niveau mise en scène, c’est un peu la même chose au final, du bon et du moins bon. Sato Shinsuke n’est pas un manchot, et sa mise en scène est propre, il sait cadrer son personnage principal pour le mettre en valeur et fournir quelques plans iconiques, mais il abuse de transitions sur la ville en accéléré entre les scènes, et au bout d’un moment, l’effet ne fonctionne plus, puisqu’il vient juste assurer la liaison plus que de nous montrer le temps qui passe. On me dira que je cherche la petite bête, et c’est un peu le cas oui.

Car Bleach en soit, même si son histoire (comme celle du manga avant lui) est très classique et sans vraie surprise. Rukia transfère ses pouvoirs à Ichigo, va devoir le former pour tuer un Hollow qui a jadis tué la mère d’Ichigo, pendant que Renji et le frère de Rukia sont sur Terre pour ramener celle-ci dans leur monde, et par la même occasion, tentent de convaincre la jeune Shinigami de tuer Ichigo. Classique, mais rythmé, sans trop de détours. Et ma grosse peur d’ailleurs se voit très rapidement éclipsée. Oui, j’avais peur des Hollows en CGI, puisque l’Asie et les CGI, malgré des progrès constants, ce n’est pas ça. Mais ici, les Hollows, bien que peu nombreux (deux) sont plutôt bien fichus, n’envahissent pas l’écran sans arrêt et sont oui, vraiment très propres en terme de technique, ce qui fait plaisir. Pour les fans en tout cas, Bleach le film a bien des atouts, et même pour le non fan, le film a été fait avec un vrai sérieux, à défaut d’avoir été fait avec une vraie vision de metteur en scène. Et surtout, avec un sérieux qui évite le côté trop typé manga qui ne passe pas en image réelle. Le côté super fort de Chad est quasiment absent de tout le métrage, les pitreries du père d’Ichigo ne sont jamais trop lourdes ou envahissantes, et les combats, malgré quelques éléments un poil too much, sont bien chorégraphiés à défaut d’impressionner. Une adaptation donc plutôt correcte, même si pour le coup, j’attend véritablement un second film, puisqu’en l’état, malgré un final pouvant être définitif, on assiste plutôt à une grosse introduction des bases de l’univers et des personnages plutôt qu’à une intrigue véritablement palpitante d’un bout à l’autre. Mais c’est un petit pas en avant, en soit.

Les plus

Fidèle au manga
Quelques coupes et éléments absents bienvenus
Divertissant et rythmé
Proprement filmé
Bons CGI

Les moins

Un casting plutôt moyen
Un film introductif avant tout
Simpliste et classique

En bref : Bleach faisait peur, et finalement, Bleach n’est pas si mauvais que ça. Il fait office de film introductif (qui aura, ou pas, une suite), mais surtout, il sait être rythmé tout en évitant le ridicule. Pas si mal, même si tout n’est pas réussi.

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