Titre original : Invaders from Mars
1986 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h40
Réalisation : Tobe Hooper
Musique : Christopher Young
Scénario : Dan O’Bannon et Don Jakoby
Synopsis : Un jeune garçon passionné d’astronomie essaie d’arrêter l’invasion de sa ville par des aliens qui s’emparent de l’esprit de ses habitants en contrôlant l’esprit humain au moyen d’un implant situé dans le cou de leurs victimes. Avec l’infirmière de son école, le garçon va tenter d’alerter et obtenir l’aide de l’armée américaine.
Ahlala, le cas Tobe Hooper, un cas d’école passionnant. Surtout cette période de milieu des années 80, puisqu’il y eu un avant et un après, et que Tobe Hooper, en l’espace de seulement trois projets, mit la Cannon Films dans une situation compliquée dont ils ne sortiront jamais. Car après le succès de Poltergeist en 1982, produit par Steven Spielberg, Tobe Hooper signe donc un contrat de trois films avec la Cannon, qui sortiront entre 1985 et 1986. Le premier sera un de leurs films les plus couteux, à savoir Lifeforce. Film que je détestais enfant, et que j’ai appris à aimer lors de sa sortie Blu-Ray. Ce n’est pas génial, mais c’est tout à fait sympathique, bourré d’idées. Le film est un échec au box office, ce qui n’empêche pas Tobe Hooper de signer ses deux autres films pour la Cannon en 1986. Le premier sera Massacre à la Tronçonneuse 2, film bénéficiant d’un culte auprès des fans et que je déteste toujours autant, et L’Invasion Vient de Mars, que je n’avais jamais vu. C’est à présent chose réparée. Ce qui étonne, c’est que en 1985, Hooper livrait avec Lifeforce, écrit par Dan O’Bannon, un film de science fiction sérieux, sombre et adulte, contenant du sang, des vampires de l’espace, Mathilda May nue quasi tout le film, et beaucoup de cadavres momifiés. Et en 1986, avec L’Invasion Vient de Mars, et toujours avec Dan O’Bannon au scénario, il en livre l’opposé, à savoir un film de science fiction familial, vu à travers les yeux d’un enfant. Ce qui explique sans doute l’échec du film à sa sortie, et le fait que le film fut souvent incompris. Car vous savez quoi ? Ben c’était très sympa L’Invasion Vient de Mars. Très imparfait, notamment la faute à quelques erreurs de casting, mais tout à fait sympathique et recommandable.
Remake d’un film culte de science fiction des années 50, Hooper se la joue remake oui, mais également hommage et références. Le tout sur un ton léger, et avec, comme le prouve de toute façon sa mise en scène avec beaucoup de plans filmés à la hauteur d’un enfant, le point de vu de notre héros, le jeune David Gardner. Découpé en deux parties, on peut d’ailleurs, pour sa première partie, y voir un mix entre L’Invasion des Profanateurs (des aliens débarquent, contaminent – ou contrôlent les humains, la paranoïa et la peur s’installent) et le cinéma de Spielberg auquel Hooper s’était frotté quatre ans plus tôt avec Poltergeist. La petite bourgade Américaine, les enfants, la famille. Un petit côté Poltergeist, voir parfois Les Goonies, pas déplaisant. Cette première partie, jouant pas mal sur le mystère, fonctionne plutôt bien, malgré une grosse ombre au tableau. Karen Black par exemple fait un boulot honnête dans le rôle de l’infirmière de l’école qui va aider David, à défaut d’être inoubliable, Louise Fletcher en prof hallucinée qui en a après notre héros en fait des tonnes et est souvent jouissive, mais par contre, on ne dira par la même chose de Hunter Carson, jouant le héros, notre petit David, qui surjoue la peur, surjoue la surprise, et arrive même par moment à être insupportable tant il n’est pas crédible à instant, et ce jusqu’à son élocution peu convaincante. Et avouons le, avoir cet acteur à la grande carrière (je plaisante, il n’a quasi rien fait, et n’a d’ailleurs rien fait de 1988 à 2000) dans le premier rôle, et bien ça fou un sacré coup au film.
Heureusement, dans sa seconde partie, Hooper se lâche totalement dans la science fiction délirante et colorée, et fait intervenir les militaires pour venir à bout de la menace de Mars. Sables mouvants qui avalent les corps, créatures aliens créées par Stan Winston himself et qui sont d’un grotesque à toute épreuve, éclairages colorés totalement surréalistes, tirades pleines de second degré. Du coup, Hunter Carson passe au second plan, et sa maladresse dans son jeu devient noyées dans le reste et passe alors beaucoup mieux, maintenant que le film semble se prendre encore moins au sérieux. Et Hooper nous livre alors quelques scènes délirantes (le sort de Louise Fletcher, l’apparition du maître alien, le scientifique qui veut faire copain copain avec les aliens) qui restent dans les mémoires. Alors bien entendu, le métrage reste totalement familial, et il ne faudra pas espérer ici quelconque débordements sanglants ou idées osées, mais l’ensemble a ce petit capital sympathie qui fait plaisir, et fait indéniablement passer un bon moment. Notons également à la musique la participation de Christopher Young, avant sa composition Hellraiser l’année suivante, mais qui eu tous les soucis du monde, puisque Hooper voulait une bande son étrange rappelant ses débuts, ce que Young fit, mais que la Cannon refusa, forçant ainsi un autre compositeur a venir bosser sur le film, avant que Young ne recompose certains thèmes. Un travail à deux, avec seulement Young de crédité, entre des thèmes plus orchestrales et quelques sonorités étranges qui ont néanmoins réussies à rester dans le produit finit. L’Invasion Vient de Mars est une curiosité intéressante. Parfois maladroite et imparfaite, mais qui mérite un coup d’œil.
Les plus
Un film de SF coloré et délirant
Un soin apporté aux créatures et décors
Deux parties différentes et sympathiques
Louise Fletcher se lâche
Les moins
Hunter Carson, qu’il joue mal
Un film peut-être trop familial pour certains
En bref : Incompris à sa sortie, L’Invasion vient de Mars est un film de science fiction familial, coloré et délirant. Pas parfait, avec une interprétation parfois discutable, mais amusant et plaisant.
Une invasion qui ne manque pas de couleurs si j’en juge par toutes ces belles captures ! J’ignorais que la Cannon avait mis la main sur Hooper, qui peine tout de même à se fixer un style après le choc « Texas Chainsaw Massacre » (un film unique et traumatique sur une Amérique en souffrance). Il faut que voie Lifeforce (et pas seulement pour Mathilda), qu’on m’a longtemps vendu comme un nanar galactique et qui revient en odeur de sainteté.
C’est tout le souci de Hooper tout au long de sa carrière. Malgré un rendu visuel souvent pro (à un ou deux films près : Night Terrors et Crocodile me viennent à l’esprit), ses films changement souvent radicalement de ton, de style. Après ça rend sa filmographie intéressant et variée, mais bon. Le premier Massacre reste un de mes films cultes, et le seul de sa carrière qui y ressemble un peu, malgré un côté plus « faux » et théatral, c’est Le Crocodile de la Mort juste après. Il faudrait que je vois le film qu’il a commencé avant d’être viré pendant la production juste après (The Dark en 1979 il me semble).
Lifeforce, le film que j’ai longtemps détesté à l’époque de la VHS, je trouvais ça trop long, trop bancal. Et je sais pas, le fait de l’avoir revu en qualité top (très beau blu-ray français), plusieurs fois même pour le faire découvrir à des amis, ben je le trouve toujours bancal, mais avec ses éclairs de génie, ses moments forts, ses idées, du coup je suis bien plus clément. Ça fait parti des films où je dois supprimer ma vieille chronique d’il y a plus de 10 ans pour en faire une nouvelle.
Pas vu « Le crocodile de la mort » mais il fait clairement partie des titres qui me tentent. De Hooper, mis à part Poltergeist, j’ai vu son épisode de Masters of Horror adapté de Matheson. Pas mal.
Il divise énormément celui-là, mais perso j’aime beaucoup. J’ai pu le revoir en version longue via le blu-ray anglais, et même si ça n’atteint pas le niveau de Texas, on y retrouve un certain côté glauque. Mais qui fait plus faux via ses décors et ses éclairages colorés.
Je n’avais….même pas vu l’épisode en entier à l’époque, je n’avais pas du tout aimé, je devrais peut-être lui redonner une chance.