CHROMOSOME 3 (The Brood) de David Cronenberg (1979)

CHROMOSOME 3

Titre original : The brood 
1979 – Canada
Genre : Horreur
Durée : 1h32
Réalisation : David Cronenberg
Musique : Howard Shore
Scénario : David Cronenberg
Avec Oliver Reed, Samantha Eggar, Art Hindle, Cindy Hinds, Susan Hogan et Henry Beckman

Synopsis: Soignée pour des problèmes psychiques, Nola Carveth est suivie par le docteur Hal Raglan, inventeur d’une thérapie révolutionnaire : les psychoproplasmes. Les patients extériorisent leurs troubles mentaux par des manifestations organiques telles que plaies, pustules ou excroissances dermiques. Bientôt, la fille de Nola est victimes d’étranges sévices, puis certains de ses proches sont sauvagement assassinés. Mais personnes ne peut imaginer l’horrible vérité engendrée par les expériences de Raglan.

Après deux films (le sympathique Frissons et le très réussi Rage), Cronenberg revient sur le devant de la scène avec Chromosome 3. Titre français totalement stupide n’ayant rien à voir avec le titre original et le film en lui-même. Comme on le sait, Chromosome 3 est un film très personnel, parfois autobiographique, de la part de Cronenberg, et cela se ressent dans le traitement des personnages, très juste, mais cela ne suffit pas. Cette fois ci, après nous avoir parlé d’un parasite ramenant les humains à leurs émotions les plus violentes et d’une épidémie de rage due à une nouvelle greffe, Cronenberg s’intéresse toujours aux progrès de la médecine, en allant encore plus loin dans son sujet. Nola est coupée du monde, enfermée dans la clinique du docteur Raglan, qui effectue sur elle une toute nouvelle sorte de thérapie, qui va développer chez elle des effets secondaires inattendus (comme dans la plupart des Cronenberg en fait). Des effets qui vont se manifester de manière organique, encore une fois. Dans un premier temps, le métrage s’intéresse surtout à une famille détruite. Nola donc, qui est chez le docteur pour sa thérapie, qui ne voit sa fille que le week-end, et son mari, Frank, essayant tant bien que mal d’être un bon père et de protéger Candy, leur fille. Malgré quelques meurtres marquants et un bon traitement dans la première partie, le film se montre plutôt ennuyeux. Une personne de petite taille, probablement un enfant, sème le trouble dans l’entourage de Candy, tout d’abord en assassinant sa grand-mère devant elle. Le film s’axe alors sur son personnage, sur l’effet que tout cela peut produire sur un enfant, et dans ce sens, le film dérange.

Frank s’apercevra malheureusement qu’il y a un autre souci. En faisant prendre son bain à Candy, il remarquera des blessures sur son dos, et il suspectera immédiatement Nola. Jouée par Samantha Eggar, Nola est un personnage intéressant, et dont les scènes ne se limitent qu’à un seul et même lieu. Scènes à la fois amusantes et dérangeantes, de par la folie se dégageant du personnage. Mais durant la première partie du métrage (45 minutes), cela ne semble pas mener à grand-chose, et rien à faire, aussi intéressant le sujet peut-il être, on s’ennuie. L’intrigue aurait sans doute pu gagner sur beaucoup de point en étant quelque peu raccourcie. Il faudra attendre la seconde attaque de l’enfant tueur pour enfin être réveillé et voir l’intrigue verser purement et simplement dans l’horreur. Les films d’horreur mettant en scène des enfants sont parfois dérangeants, et dans sa dernière partie, Chromosome 3 ira très loin dans ce domaine. Le film nous gratifiera alors de quelques scènes marquantes concernant les enfants, comme le meurtre d’une institutrice devant ses élèves, et le final nous en mettra plein la vue. Malheureusement, cela ne sauvera pas tout. Si Cronenberg a voulu faire une œuvre réaliste et dérangeante à partir d’un sujet plutôt autobiographique, autant dire que la première partie n’intéresse pas réellement. Pour la première fois, il collabore avec Howard Shore à la musique, et ses compositions sont loin d’être parfaite. Pire, elle semble parfois en total décalage avec les images. Si Cronenberg affirme encore une fois ses thèmes et s’affirme, son film reste tout de même ennuyeux et bien loin de ce qu’il fera par la suite.

Les plus
Les enfants
Le final
La psychologie des personnages
Les moins
Un peu mou
Un coup de vieux

En bref : Cronenberg nous livre un film au sujet troublant et intéressant, mais dont la première partie, bien que développée, se traîne trop en longueurs pour convaincre pleinement. On préférera se souvenir du final, dérangeant, sauvant le reste.

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