2016
Studio : Throw the Warped Code Away
Editeur : Degica
Genre : Comme en 1995 ?
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, PS Vita, Nintendo Switch, Xbox 360, PC
Synopsis : Kent essaye de traverser la ville pour rejoindre la tour radio après qu’un événement ai plongé la ville dans le chaos le plus total, faisant apparaître des monstres.
Back in 1995, en voilà une curiosité. Un jeu avec les meilleures intentions qui soient, mais qui pourtant, échoue le plus souvent. Back in 1995, comme son titre l’indique, a quasiment un but unique, celui de nous faire revivre une aventure de survival horror comme en 1995, avec ses graphismes d’époque, son format d’image 4/3 sur une télé cathodique, mais aussi ses limitations techniques, sonores, et même en défauts et en durée de vie. Du coup, est-ce que ça vaut le coup, sachant qu’encore aujourd’hui, il est possible de se procurer un nombre incalculable de survival horror de la première Playstation, que ce soit via les nombreux stores online, ou en brocante, sachant qu’une Playstation ne coûte plus grand-chose. Là est tout le dilemme du jeu en question, qui va devoir redoubler d’efforts afin de convaincre et de motiver le joueur sur sa courte durée, d’environ entre 3 et 5 heures. Le double en comptant un New Game + afin d’avoir la vraie fin. Alors, abordons déjà la technique, chose que je fais rarement en priorité, mais le jeu semblant à tout prix mettre cet aspect en avant, il faut bien faire des exceptions. Le jeu veut jouer sur la nostalgie, et nous offre donc le choix de jouer sur un écran cathodique, avec des effets de bruits, sans effets, sans aucun effet analogue. Graphiquement, le jeu affiche des graphismes cubiques et peu développés, parfois hésitants, quelques textures volontairement baveuses, des pixels qui bougent lors des changements d’angles.
Car oui, comme à la bonne époque, le jeu se joue avec des angles précalculés (bien que quelques angles soient dynamiques), et les contrôles sont à l’ancienne. Oui, on retrouve les tank contrôle comme on les appelle aujourd’hui. Seulement voilà, le jeu semble aller bien trop loin dans sa tentative d’émuler les jeux de son époque. Si on compare par exemple Back in 1995 avec, disons, Alone in the Dark 3 sorti en 1995, ou encore Resident Evil ou Clock Tower 2 sortis tout deux en 1996, on se rend compte que le jeu va bien trop loin. Les personnages étaient certes très cubiques à l’époque, mais finalement, les décors, en 2D précalculés, bénéficient d’un soin particulier qui poussait le hardware de l’époque dans ces derniers retranchements. Il suffit de regarder quelques images des jeux cités encore aujourd’hui et de les comparer à Back in 1995 pour se rendre compte que la tentative de l’unique développeur pour retourner à cette époque ne tient pas totalement la route, malgré son intention louable. Et surtout, que contrairement aux titres cités (bien que certains soient moyens, comme Alone in the Dark 3), Back in 1995 ne bénéficie pas de la réflexion nécessaire pour faire passer la pilule en terme d’idées, de direction artistique et de cohérence globale. Et du coup, cette envie et intention qui vont parfois trop loin, et bien on peut dire qu’elle ne sert pas vraiment l’oeuvre en question, qui souffre d’un level design très pauvre.
En terme de gameplay par contre, s’il faut bien un temps d’adaptation, il n’y a rien de catastrophique. On a les tank contrôles que l’on connait, un inventaire tout simple à gérer, des soins, armes et munitions à ramasser, et puis voilà. Seule ombre au tableau, la lenteur des actions. Dans Back in 1995, on ne peut pas courir. Pourquoi pas, cela ne m’aura pas dérangé. Mais frapper un ennemi avec une clé à molette où le coup met bien deux secondes voir plus avant d’être porté, comme si l’on jouait sur une machine mourante en train de tousser, c’est beaucoup moins fun. Ironiquement d’ailleurs, cela aurait pu rajouter au titre de la difficulté, mais ce ne sera aucunement le cas, Back in 1995 s’avérant d’une difficulté enfantine. Les monstres qui sont devant nous ne représentent jamais une réelle menace. Les monstres sont souvent lents, l’IA peu développée, et ils se retrouvent le plus souvent bloqués contre des petits éléments de décors, que ce soit des chaises dans des bureaux ou bien des barils ou autres éléments dans les autres lieux. Du coup, quand on sait que trois coups de clé à mollette suffissent pour le premier type d’ennemi, qui se retrouve immobilisé quelques instants en se prenant un coup, et bien on comprend que la difficulté ne sera pas là. Pire, lors qu’un gros ennemi débarquement vers la moitié du jeu, et que celui-ci nous offre un fusil, nous faisant croire à une menace ultra dangereuse, et bien en réalité trois malheureux tirs suffiront à éliminer la dite menace. C’est peu oui. Aucun vrai challenge dans Back in 1995. Les monstres sont par ailleurs peu nombreux, et avec la qualité graphique, dur de parfois distinguer de quoi il s’agît.
Et l’histoire dans tout ça ? Car malgré tout, malgré les limitations, il faut bien avouer que les jeux de l’époque avaient souvent des histoires simples, mais bien présentes et agréables à suivre. La survie dans le manoir et la découverte du labo dans Resident Evil, la fuite d’un tueur dans Clock Tower, la vengeance de fantômes dans une ville fantôme dans Alone in the Dark 3… Des bases simples, mais une narration fluide et quelques rebondissements pour tenir en haleine et nous donner un but. Back in 1995 n’est pas exactement comme cela, non, ça aurait été trop simple. Avec son histoire tenant sur un timbre poste et qui restera floue, et nous forçant à lire pas mal de notes pour se faire au moins une petite idée (une expérience qui aurait mal tournée, des monstres venue d’une autre dimension, tout ça tout ça). Et au final, on déambule de lieux en lieux, sans réel challenge, sans réelle excitation. On ne fait qu’avancer, parfois stoppé par des énigmes qui se résolvent en quelques secondes tant il s’agît souvent de trouver un code à trois chiffres bien voyant dans des notes ou sur un tableau pour ouvrir une porte ou un cadenas, et pouvoir avancer. On a connu plus palpitant. Ah, et j’ai oublié de parler du son. Les bruitages ne sont pas catastrophiques, mais simplistes, et l’ambiance sonore, si elle bénéficie parfois de quelques sympathiques musiques d’ambiance, se fait le plus souvent assez vide. Le constat est assez dur en ce qui concerne le jeu.
Car encore une fois, il semble avoir été pensé et créé par une seule personne avec une réelle envie de nous replonger 20 ans en arrière. Et cette intention est louable. Mais le jeu va parfois bien trop loin dans cette tentative d’émuler une époque, quitte à amplifier les défauts des jeux de son époque et d’en donner une image un peu faussée. Et puis au final, ces nombreux défauts donnent plus une impression d’œuvre faite à la va vite malgré l’intention derrière. Alors, Back in 1995 n’est pas non plus désagréable à jouer, et d’ailleurs sa courte durée joue plutôt en sa faveur au final, mais le jeu n’est jamais totalement convaincant, ni palpitant, et il se termine plutôt dans l’indifférence totale, ne laissant pas de souvenirs marquants, mais sans que l’on ai envie de le détester non plus. Cruel dilemme que voilà. Et qui restera quoi qu’il arrive. Trop simple, peu palpitant, mais plutôt court à faire, et pas désagréable. Mais un trop gros fossé entre ses intentions et le résultat final devant nos yeux. Un jeu qui a le cul entre deux chaises, clairement.
Les plus
L’intention de revenir aux survival de l’époque
Pas désagréable
Les moins
Son côté nostalgique va trop loin
Aucun challenge
Pas hyper palpitant à parcourir
En bref : Malgré de bonnes intentions derrière, Back in 1995 n’est pas le survival horror jouant sur la nostalgie que l’on pouvait espérer. Sans challenge, pas toujours bien intéressant malgré sa courte durée, et augmentant presque les défauts de l’époque, le jeu se fait plutôt anecdotique malgré quelques bonnes choses.
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.
J’avais failli l’acheter un physique édition limitée sur Vita… C’est très étrange. Car malgré la pluie de mauvaises critiques qu’il se prend, j’ai toujours envie d’y jouer, et je n’arrive pas à expliquer pourquoi. Ce jeu m’attire et me repousse à la fois. M’enfin bon, en physique c’est mort, épuisé.
Je l’ai pris car promo sur le store, 2 euros je crois. Sinon j’avais été également refroidis par quelques avis encore plus méchants que moi. Après bon, si tu le tentes en digital, il coûte trop fois rien, et tu le finiras limite en une courte soirée, donc tu ne perds pas grand-chose.
Tout ce qui est limité faut se jeter dessus, sinon après ça coûte un bras sur le marché de l’ocaz (je me souviens de mon coffret HK Video Maggie Cheung…. 2 films, j’avais du débourser 80 euros pour l’avoir).