LA COLLINE A DES YEUX (The Hills Have Eyes) de Alexandre Aja (2006)

LA COLLINE A DES YEUX

Titre original : The Hills Have Eyes
2006 – Etats-Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h47
Réalisation : Alexandre Aja
Scénario : Alexandre Aja et Grégory Levasseur d’après le scénario de Wes Craven

Musique : Tomandandy
Avec Aaron Stanford, Kathleen Quilan, Vinessa Shaw, Emilie de Ravin, Dan Byrd et Ted Levine

Synopsis: Pour fêter leur anniversaire de mariage, Big Bob Carter, un ancien policier de Cleveland, et sa femme Ethel ont demandé à leur famille de partir avec eux en Californie. Big Bob est sûr que faire la route tous ensemble les aidera à resserrer des liens familiaux un peu distendus. Même si tout le monde vient, personne n’est vraiment ravi d’être là. Lynn, la fille aînée, s’inquiète du confort de son bébé. Son mari, Doug, redoute de passer trop de temps près de son beau-père. La jeune Brenda regrette de ne pas être allée faire la fête à Cancun avec ses amis. Et Bobby ne s’intéresse qu’aux deux chiens de la famille. Une route désertique va conduire les Carter vers le pire des cauchemars…

Et bien, pour un film que tout le monde encense et pire, que beaucoup considèrent comme le film d’horreur de l’année 2006, la déception est grande, très grande. Nous avions eu quelques bons remakes, comme Massacre à la tronçonneuse, qui restait a peut près fidèle sur la longueur avec l’original et parvenait à nous plonger dans un monde crade et malsain, et à côté de ça, quelques remakes pitoyables comme Fog et L’armée des morts. Ce dernier étant encore une fois considéré comme une franche réussite, ce qu’il faudra m’expliquer tant les personnages sont inintéressants et qu’à force de nous mettre des scènes répétitives, on s’ennuyait. La colline a des yeux fait parti de cette dernière catégorie, tout en ayant tout de même un petit plus, qui est sa mise en scène. Pourtant, tout était fait pour que cela fonctionne. Craven à la production, Aja à la réalisation et au scénario, une plutôt belle brochette d’acteurs, un budget bien plus élevé que l’original et un respect de l’œuvre originale. Mais pourtant, il n’en est rien. Au départ, nous faisons la connaissance de la famille Carter, traversant le désert dans leur caravane afin de rejoindre la Californie. Bien entendu, comme pour Massacre à la tronçonneuse ou Détour mortel, ils vont tomber sur une famille de dégénérés. Mais la première partie du film, nous présentant les personnages, va s’étirer en longueur comme pas permit, le tout va devenir vite chiant, d’autant que les différents personnages ne vont pas aider, entre l’ex-flic ayant toujours son arme, la lopette qui deviendra un héros (prévisible) ou encore la femme enceinte. Mais la palme reviendra à l’insupportable gamin qui va se la raconter dés qu’il aura un flingue dans les mains mais qui sera incapable de toucher sa cible et va passer son temps à courir en gueulant. Inepte.

Mais avec tout ça, la réalisation s’en sort plutôt bien, et la composition musicale de Tomandandy excellente. Mais tout ça, c’est uniquement pour la première partie, puisque les choses vont bien se gâter par la suite malheureusement. Cette première partie, durant tout de même environ 45 minutes, nous permet déjà de juger les bons et mauvais points de l’œuvre, nombreux. Car outre son rythme très lent au départ, des personnages inintéressants, le film se tapera également par moment des effets numériques plutôt honteux, même si rares et parfois peu voyants. Mais ouvrir son film par un plan où le numérique est si voyant (tout ça pour un poisson…) est déjà une faute de goût. Les seuls atouts de cette première partie s’avèrent donc être la réalisation, la composition musicale assez spéciale et les magnifiques décors. Passé cette première partie, les choses vont enfin s’accélérer, avec la séquence connue, et déjà présente dans l’originale, de la caravane. Sans aucun doute la meilleure séquence du métrage, voir même la seule vraiment bonne séquence. Les monstres font enfin leur apparition, et nous entraînent avec eux dans un tourbillon de violence ouvertement montré. La caméra s’attarde sur diverses atrocités, un viol, un meurtre de sang froid, un homme carbonisé par les flammes, le tout sans nous laisser le temps de respirer. Aja sait ce qu’il fait ici, et une telle séquence après tant d’ennui fait plus que plaisir à voir. Mais placer à ce stade du film la scène la plus intense émotionnellement et visuellement n’était sans doute pas le bon choix, puisque la suite s’avèrera une nouvelle fois fort décevante.

Passé ce petit moment d’anthologie, les bonnes intentions et le reste vont s’envoler, malgré quelques bonnes idées, peu originales certes, mais différentes du film de base, par-ci par-là. Doug, notre petit lâche du début, toujours collé à son téléphone portable, va partir à la recherche des mutants dans le but de retrouver son bébé qui a été enlevé lors de la séquence de la caravane. Cette dernière demi-heure nous emmènera dans le village désertique des fameux mutants, et si le film va fortement gagner en rythme, il va perdre en lisibilité, en mise en scène… en fait, un peu en tout. Les situations plutôt risibles et mal venues vont s’enchaîner à grande vitesse, les personnages vont devenir bien plus énervant, surtout le petit de la famille, Bobby, tout content d’avoir une arme à feu, mais en se retrouvant face au danger, il ne fera que courir en tirant… à côté ! Doug va alors se transformer en super-héros et va venger sa famille. La violence est là, mais nous y restons totalement indifférents malheureusement. Pire que tout, la musique elle-même, plutôt stressante au départ, va changer totalement et c’est quelques morceaux à sonorités héroïques qui nous seront balancés à la gueule pendant que notre nouveau héros se venge, avec des haches, ou tout simplement des lances, auxquelles sont accrochées des drapeaux américains. Arrivé à ce stade, on ne peut même plus parler de déception mais de lassitude. Le métrage avait du potentiel vu son équipe, mais ils ont préféré gâcher leur chance, dommage.

Les plus
L’attaque de la caravane
Tomandandy à la musique
De belles images et quelques passages violents
Les moins
Scénario inconsistant
Personnages énervants
Passages risibles

En bref : On nous annonçait le meilleur film d’horreur de 2006, mais ce n’est finalement qu’un film vide, dont seuls quelques compositions musicales, la mise en scène et une séquence en particulier tireront leurs épingles du jeu.

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