Avec Chloë Grace Moretz, Nick Robinson, Beulah Koale, Taylor John Smith, Callan Mulvey, Benedict Wall et Byron Coll
Synopsis : Maude Garrett, pilote durant la seconde guerre mondiale, rejoint un avion avec une valise comportant des documents top secret. Si le vol n’était déjà pas assez mouvementé par les autres membres de l’équipage qui se moquent de la jeune femme, voilà qu’une étrange créature rôde autour de l’avion et que des avions ennemis apparaissent…
Tourné en Nouvelle Zélande, Shadow in the Cloud est au départ un scénario écrit par Max Landis, le fils de John Landis, qui doit d’ailleurs depuis des années réaliser un remake du Loup Garou de Londres, le film de son père, mais le projet est au point mort. Si sa carrière de réalisateur ne débute donc toujours pas, en tant que scénariste, on peut lui reconnaître quelques succès, films intéressants, et déceptions. Citons donc l’épisode de son père pour Masters of Horror, le film de super héros Chronicle, la comédie d’action American Ultra ou encore Victor Frankenstein ou Bright. Mais on ne saura jamais réellement ce qu’il reste de son scénario à l’écran pour Shadow in the Cloud, puisque durant la préproduction du film, Max Landis a des soucis de justice pour harcèlement sexuel, et son scénario aurait été très largement réécrit par la réalisatrice, Roseanne Liang. Est-ce que cela explique pourquoi tous les personnages masculins du métrage sont des obsédés sexuels sans aucune décence et qu’ils sont vides au-delà de cette caractéristique ? Possible hein ! En tout cas, la polémique autour de Landis ne date pas d’hier, et de l’aveu de Josh Trank (réalisateur de Chronicle), il l’aurait lui-même viré du tournage du film. Et si ça ne date pas d’hier, la polémique a été relancée en 2019, suite à l’affaire Weinstein, par l’ex du scénariste. Donc en gros, apparemment, c’est un gros enfoiré. Dommage pour son père, qui lui doit être bien déçu de son fils. Qui avait donc la chance de bosser dans le milieu, en plus de ne pas être un mauvais scénariste dans le fond, et de ne pas avoir des goûts de merde (il cite dans ces films favoris Gremlins 2 et… Love Exposure). Mais bref, passons et revenons en au film qui nous intéresse, Shadow in the Cloud donc, qui débarquait directement en VOD le 1er Janvier 2021 en Amérique. Un film qui promettait beaucoup avec un concept on ne peut plus simple.
Un quasi huis clos dans la tourelle d’un avion de la seconde guerre mondiale pendant un trajet avec toute une bande d’officiers divers, et une jeune femme, Maude Garrett, transportant un coli important et top secret, lors d’une nuit qui s’annonce mouvementée, avec la possible présence d’ennemis dans la zone, mais également d’un monstre rodant autour de l’appareil, en plein vol. Et d’ailleurs, au début, malgré la présence d’une écriture pas fameuse et de personnages catastrophiques, j’ai voulu y croire. La mise en scène n’est pas honteuse, le score musical tout au synthé n’a pas franchement sa place ici mais donne un ton réellement prenant. Et puis, dés le décollage de l’avion, ce quasi huis clos dans une tourelle, cet endroit minuscule, ça a finalement quelque chose d’assez prenant surtout si l’on aime le genre. Surtout que malgré les nombreuses faiblesses d’écritures, Chloë Grace Moretz y croit et fait ce qu’elle peut. Si l’on a donc envie rapidement de jeter à la poubelle les échanges entre les personnages, effectués la plupart du temps via radio, l’ensemble tient la route et à de quoi intriguer, surtout que les effets spéciaux sont bien fichus, tellement que l’on se doute bien que c’est du fond vert, que l’actrice n’est pas réellement dans un avion en plein vol, mais les effets sont bons. Pareil pour la créature, que l’on voit au départ furtivement. Puis tout s’écroule. La seconde partie du métrage est une réelle catastrophe. La barre des 45 minutes change radicalement le métrage, qui décide alors de se la jouer bad-ass avec son personnage principal, à éliminer les uns après les autres les personnages secondaires (ce ne sont que des hommes après tout), et surtout qui se prend affreusement au sérieux alors que ce que le métrage nous propose est d’un ridicule sans nom.
On regarde alors cette seconde partie, presque un peu gêné devant notre écran face à un carnage qui ne va pas en s’améliorant, loin de là. Le plus gros problème du métrage, c’est déjà le fait qu’il se prenne au sérieux, qu’il prenne le temps d’établir un environnement cohérent et historique pour son métrage. Déformer l’histoire, ce n’est pas un souci en soit tant que le métrage reste cohérent avec lui-même. Mais lorsque l’on a un propos et un film qui se veut réaliste pendant 45 minutes, avant tout à coup que l’héroïne ne se la joue super héroïne, n’hésitant pas à remonter à bord de l’avion en l’escaladant, en plein vol, sans difficulté, en s’accrochant simplement, même pas au dessus de l’avion mais en dessous, ça calme. C’est stupide. Ça ne va pas avec ce qui précédait. Alors quand le film fait appel à un deus ex machina totalement stupide pour sauver son héroïne d’une mort inévitable, on pousse un rire. Jaune. Nerveux. De honte. Et en plus de perdre toute crédibilité, tout sérieux, le métrage ne peut s’empêcher, en plus déjà d’avoir des personnages vides, de rajouter une motivation oh combien facile à l’héroïne. Et le pire, c’est que le métrage tente de faire durer le suspense autour de cet élément, de cette mystérieuse boite présente dans l’avion. Tout ça pour… ça ! Quand on voit la qualité de certains films de 2020, que ce soit dans les petits budgets (You Should Have Left), les budgets moyens (ce Shadow in the Cloud) ou les gros budgets (Wonder Woman 1984), on se dit que c’était une bonne chose de ne pas pouvoir voir tout ça sur grand écran, on économise au moins le trajet jusque la salle.
Les plus
La première partie intrigue
La mise en scène au départ sérieuse
Le score musical
Les moins
Une écriture désastreuse
Les personnages
La seconde partie
Ça se prend au sérieux quand il ne faudrait pas
En bref : Ça commençait bien, c’était plutôt sérieux et bien emballé, puis tout à coup, ça s’emballe justement, dans le débile, le mauvais goût, l’improbable, le désastreux.
Chloe Grâce Moretz là dedans ? Ça sent la carrière qui dévisse…
Oh je trouve que ce n’est pas son premier film, dirons nous, « discutable ». J’ai même l’impression en jetant un oeil furtif à sa filmographie que c’est parfois en dents de scie, où ses participations au cinéma de Jordan ou Gaugagnino côtoient des KICK-ASS 2 (de la série B divertissante mais vulgaire et conne, l’opposé du premier), du remake inutile (CARRIE, ou surtout celui que j’avais détesté : LAISSE MOI ENTRER), sans oublier un Burton assez faible, ou The 5Th Wave, que j’ai faillis voir mais que tout le monde m’a déconseillé, j’ai donc laissé tomber.
Pauvre Chloë, sa carrière a pris un mauvais tour… Je ne savais pas qu’elle avait joué dans plein de mauvais films. Je ne l’ai vue que dans les KICK ASS, THE EQUALIZER, DARK PLACES (pas super mais pas infâme non plus) et SUSPIRIA – je n’aime pas, mais ce n’est pas un mauvais film.
Par contre tous les hommes obsédés, c’est un thème ciné de 2020 ? Parce que je crois que c’était déjà pareil dans le dernier WONDER WOMAN non ?
Par curiosité (et avec une balise spoiler bien sûr), c’est quoi le deus ex machina ? Je ne verrai jamais le film, je veux juste rire un bon coup.
Après ça reste souvent subjectif, notamment en ce qui concerne les remakes. Tu as du mal avec SUSPIRIA, moi c’est LAISSE-MOI ENTRER. Même si pour le coup, quasi un copié collé de l’original, la magie en moins.
2020 ET 2019. En 2019, le remake de BLACK CHRISTMAS diabolisait déjà les hommes. Et j’ai vu depuis le remake/reboot de THE CRAFT de 2020, qui fait la même chose. Blumhouse étonnement produit les deux remake. Ils ont un souci avec le mot féministe, qu’il confonde avec extrémisme.
Et ne sachant pas du tout comment faire une balise spoiler (n’en faisant habituellement jamais sauf sur les trop mauvais films, je n’ai jamais eu besoin de le faire), tu riras un bon coup, par mail 😉