LES AILES DE LA NUIT (The Night Flier) de Mark Pavia (1997)

LES AILES DE LA NUIT

Titre original : The Night Flier
1997 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h33
Réalisation : Mark Pavia
Musique : Brian Keane
Scénario : Mark Pavia et Jack O’Donnell d’après une nouvelle de Stephen King

Avec Miguel Ferrer, Julie Entwisle, Dan Monahan et Michael H. Moss

Synopsis : Richard Dees, un reporter sans états d’âme se dispute avec Katherine Blair, une jeune journaliste qui vient de rejoindre la rédaction d’Inside View, le magazine à scandale pour lequel il officie depuis des années. Fascinée par une série de meurtres étranges, elle va pouvoir faire ses preuves au sein du journal, enquêtant sur ces crimes insolites, tous commis selon le même scénario. Un tueur à bord d’un Cessna noir séduit ses victimes dans un aérodrome la veille pour mieux les assassiner le lendemain. Désabusé, Dees laisse son rédacteur en chef confier cet article à Katherine, avant de réaliser qu’il tient peut-être là le sujet de sa vie. Il reprend alors l’article et pars sur les traces de ce rapace nocturne.

Les ailes de la nuit (quel titre français à chier en passant, je tenais à le signaler) est une nouvelle adaptation de Stephen King. La nouvelle, intitulée « Le rapace nocturne », était parue dans le recueil « Rêves et cauchemars ». The night flier (préférons le titre original) est un film plutôt méconnut, et s’avère être la première réalisation de Mark Pavia, qui ne compte encore aujourd’hui que deux films à son actif. Et en regardant le film, on peut aisément comprendre pourquoi, ce qui a rebuté le public. Et c’est bien dommage, car l’adaptation en elle-même ne ressemble pas vraiment à du Stephen King, et possède une ambiance franchement réussie, ainsi que des personnages intéressants sur une variation intéressante du thème du vampire. Notre vampire en question, se faisant appeler Dwight, voyage en avion, d’aéroport en aéroport, pour séduire ses proies, puis les tuer le jour suivant. Accompagné du superbe thème composé par Brian Keane, nous sommes témoins dés le début du méfait de ce rapace nocturne. Il ne s’agit en vérité pas de sa première victime, mais de sa seconde. La police cherche à camoufler les meurtres, mais les journalistes ont toujours leurs sources, et l’histoire va finir par faire parler d’elle. Dés lors, on nous présente le personnage de Richard Dees, antipathique au possible, interprété par l’habitué de ce genre de rôle Miguel Ferrer (MAL, Twin Peaks, Robocop) qui s’en sort à merveille et parvient rapidement à se faire détester.

A présent, le film va adopter son point de vue, et suivre une intrigue journaliste qui va nous emmener du premier meurtre jusqu’aux évènements récents, dans un rythme plutôt lent, mais intéressant. Quelques scènes sanglantes interviendront à intervalles réguliers, mais pour l’amateur de sang, il lui faudra attendre le final avant d’être purement servis, mais quel final. Le film se transforme en course poursuite où Dees va tenter de rentrer en contact, et donc surtout, de retrouver la trace de notre tueur vampire, Dwight. Et ces méthodes sont peu orthodoxes, durant sa recherche de preuves. Outre les classiques interviews des témoins, Dees prendra aussi des photographies des cadavres quand cela est possible, ou de leur tombe, n’hésitant pas à les couvrir de sang pour rendre la photo plus effrayante. Une vraie crapule. D’ailleurs, dans un sens, tous les personnages semblent inhumains, que ce soit Dees, ou son employeur, Morisson, qui enverra sa nouvelle employée sur le même article, ce qui va forcément créé des conflits. Cette nouvelle employée, Katherine, sera le seul personnage que l’on pourra trouver attachant pendant le film, avant le final, où finalement, le milieu dans lequel elle va évoluer aura eu raison d’elle. Pour un film devant traité du thème du vampire, toute cette approche est originale et forte plaisante. Le vampire en lui-même ne sera que très peu montré, et les effets le concernant semblent plutôt ratés comparés au reste des effets, et il est également fort dommage que la pochette mette son visage en avant.

La pseudo enquête va prendre la majorité du temps du métrage, mais comme tout le monde s’en doute, Dees va finir par retrouver la trace de celui qui l’obsède tant, se retrouvant finalement sans le vouloir à la merci de cet oiseau de nuit, attiré comme les victimes, sans l’avoir vu. Finalement, les deux personnages se ressemblent d’un certain point de vue, comme le confirmera le final. D’ailleurs, sans vouloir spoiler, parlons un peu de ce final, puisqu’il sera sans doute la plus grande réussite (et de taille) et la plus grande déception du métrage à la fois. Comme dit précédemment, le vampire en lui-même, son maquillage, est plutôt raté, monstrueux, mais dans le mauvais sens du terme. Cela gâche en parti toute l’attente que le film laissait planer. Mais en même temps, sans obtenir de réponses sur la venue du vampire, sur ces motivations, sa raison d’être, son origine, le film parvient à nous donner sans aucun doute sa meilleure scène, sans doute également sa plus viscérale, et sa plus belle en même temps. Mark Pavia, pour son premier long métrage (bien que le futur nous a montré qu’il n’en fera certainement pas des masses…) nous montre qu’il possède un vrai sens de la mise en scène, de la gestion de l’éclairage, et de l’horreur pure, nous faisant attendre plus d’une heure du film avant de se lâcher de bien belle manière. Son rythme très lent, s’il aura raison de certains spectateurs, aura tout de même permit de rendre le final plus fort, et de baigner le tout dans une ambiance inquiétante que l’on ne cernera jamais vraiment.

Les plus
Une variation intéressante du mythe du vampire
Un bon thème musical
Miguel Ferrer parfait
Les moins
Intrigue parfois longuette
Effets spéciaux parfois approximatifs

En bref : Une réussite partielle, originale, avec ses défauts (le look du vampire, montré sur la pochette) et un rythme lent faisant monter l’ambiance jusqu’à un final astucieux, magnifique, et jubilatoire en même temps. Miguel Ferrer est parfait et détestable dans son rôle.

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