Avec Momotani Erika, Horiuchi Akiko, Kato Yuuki et Honda Hiroshi
Synopsis : Yukiko part avec ses amis dans un cinéma abandonné où un fantôme aurait élu domicile. Elle fait parti d’un groupe d’étude en cinéma, et elle espère avec ses amis Shinoda et Imamura filmer le fantôme. Mais des choses étranges vont se dérouler autour d’elle, et va devoir mener son enquête pour découvrir la vérité derrière le fantôme et le cinéma.
Il est toujours sympathique de se lancer à l’aveuglette dans un métrage que personne n’a vu, que personne ne connaît, et que même la plupart des sites de référencement ne connaissent pas, ou alors ne citent que l’actrice principale et basta. Car oui, l’actrice principale, c’est Momotani Erika. Née en 1994, la jeune femme aurait tournée dans quelques vidéos pour adultes, avant de mettre un terme à sa carrière, de tourner dans ce Haunted Theater, et puis plus ou moins de disparaître de la circulation. Oui, les informations autour de l’actrice sont aussi rares que les informations autour de ce film, et sans savoir lire le Japonais, c’est encore plus compliqué. Haunted Theater donc, comme son nom ne nous le cache pas bien longtemps, c’est une énième histoire de fantôme, se déroulant dans un cinéma, et ayant pour particularité de traiter du milieu. Ce n’est pas nouveau, mais avouez que la mise en abime en elle-même est passionnante, comme quand Nakata signait, pour son premier vrai long métrage, Don’t Look Up, qu’il remakera lui-même en prenant de grandes libertés avec Ghost Theater des années plus tard. Même si ça ne concerne pas le cinéma mais le théâtre, on pourra citer le magnifiquement filmé mais magnifique raté Over Your Dead Body de Miike Takashi. Bon, ne nous emballons pas, Haunted Theater, c’est un tout petit film, ce n’est pas vraiment un film de cinéma, et cela s’en remarque à sa photographie assez terne, à ces nombreux faux raccords en terme de lumière qui viennent trahir des ambitions que l’équipe ne parvient jamais à gérer correctement. Mais tout cela, l’amateur de petits films fauchés pourra le pardonner, si le métrage en question nous offre des idées, des frayeurs, un brin d’originalité, ou sait se faire efficace.
Ce qui ne sera pas franchement le cas, le film préférant dans un premier temps jouer sur le passif de son actrice principale pour nous fournir de longues scènes érotiques que l’on ne s’attendait pas franchement à trouver là. Pourquoi pas hein, je ne dis jamais non, mais le souci, c’est que ce n’est jamais justifié, et qu’elles ne sont pas filmées de la manière la plus passionnante du monde ces scènes ! Gageons au moins que le physique de Momotani Erika est parfaitement mis en valeur par la caméra et les différentes scènes de sexe, gratuites. Et c’est là le souci premier du métrage. Il enchaîne durant sa première partie les scènes de sexe, essaye de vaguement les justifier via son intrigue qui se révèle doucement, mais ralentit du coup considérablement le rythme général du métrage. Car il est ici question, comme très souvent dans les films de fantômes finalement, d’un drame humain qui a eu lieu et a engendré une malédiction, ici, le meurtre d’une actrice de Pinku, sur le tournage d’un film. Oui, voilà donc le lien entre le lieu et la malédiction, et la pseudo justification pour dénuder nos actrices. Mais en soit, l’idée était intéressante, juste exploitée assez maladroitement, et en insistant un peu trop sur ce point malgré la courte durée du métrage, 1h11 générique compris. Les frissons, les sursauts, les apparitions fantomatiques, elles tardent à arriver véritablement. L’attente, ça peut avoir du bon quand on a une ambiance comme dans Ring. Ce n’est pas franchement le cas ici, on sent plutôt cette optique choisie par manque de budget. On sent également les limites du métrage et de son budget dans son utilisation du média.
Comme dit en effet, le lien entre le tournage d’un Pinku et le meurtre de son actrice avec ce cinéma, à présent abandonné, n’est pas inintéressant, et on peut y voir un certain parallèle avec la mort lente des salles de cinéma, chose qui s’est bien accélérée en 2020, 6 ans après la sortie du dit métrage. Mais même à ce niveau, c’est assez bancal, avec ce Pinku qui a probablement été tourné en numérique avant l’ajout d’un filtre dégueulasse, et cet aspect fauché et numérique est bien trop voyant. Un détail on me dira. Mais pour revenir à l’aspect horrifique, notre fantôme va forcément s’inviter dans le métrage jusqu’à être bien plus présent dans la dernière partie, se déroulant finalement dans le cinéma abandonné. Et là, ça regorge déjà plus d’idées. Changement de point de vue, vue subjective, apparition ou non suivant le point de vu, élément vus depuis l’écran du cinéma mais pas depuis les yeux de l’héroïne. Des choses intéressantes, dont les ambitions sont souvent stoppées par le manque d’argent du métrage, où un réalisateur qui se fiche de la technique. Car si je parlais plus tôt de quelques soucis techniques ou de soucis de raccords lumières, ils sont légion dans le final. Oui, filmer dans une salle de cinéma censée être plongée dans le noir a du être un défi technique pour l’équipe, et la seule solution au montage fut d’augmenter les contrastes de nombreux plans, ce qui donne un résultat déjà peu naturel, mais souvent très moche. Si l’on rajoute à cela un fantôme filmé frontalement et qui fait plus rire que peur, et on obtient un beau ratage. Pas dénué d’idées, d’envie, ou de nudité. Oui, il n’est pas déNUÉ de tout ça. Mais de talent, oui.
Les plus
Des idées
La mise en abyme, le cinéma, tout ça
Momotani Erika, mignonne toute nue
Les moins
Une première partie mettant trop l’accent sur le sexe
Fauché et techniquement assez calamiteux
Le final, excessif et frontal, et donc raté
En bref : Petite rareté avec une actrice depuis disparue du regard des spectateurs, Haunted Theater n’est malheureusement pas très réussi. Son aspect érotique prend souvent le pas sur l’histoire quitte à ralentir l’ensemble, et l’aspect horrifique totalement raté.
Ta photo d’en-tête est en cryptée ou le cadreur avait Parkinson ?
Voilà comment une photo d’en-tête te fait réagir, sur du V-Cinéma très moyen et difficilement trouvable, après être passé à côté du chef d’oeuvre LOVE EXPOSURE et du très sympa et très B NEMESIS ahlalala !
Non, c’est le côté Mini-DV (ce format tellement génial à l’époque pour les vidéos de vacances, mais immondes visuellement dés que tu n’as pas le matos d’éclairage), accouplé au côté vidéo retrouvée avec apparition de fantôme, volontairement floutée pour l’apparition du titre. Un effet de style. Raté, mais effet de style malgré tout 😀
Connais pas l’actrice. J’ai fait une recherche sur mon blog, et elle n’est dans aucun film que j’ai chroniqués.
Il s’agit d’une espèce d’hommage fauché au film de Nakata de 96, non ?
ok. Tu en parles dans ton article. Je suis pris en flagrant délit de com’ sans avoir lu l’article avant ahahah.
Ha ha ha, bravo monsieur ! (mais je te pardonne, vu mon rythme de publication assez fou et sans relâche depuis un bail). Du coup oui, à moins que tu tombes par hasard sur ce film un jour (peut-être plus simple à trouver sur place tu me diras),ou que tu ne te mettes à faire des articles sur des films hmm hmm pour adultes, peu de chances que tu fasses plus ample connaissance avec la dame 😀
Sinon je sais pas pour le Nakata, que j’ai vu et chroniqué il y a déjà un bon paquet d’années. Il y a des similitudes c’est vrai, mais au-delà de ça, ça ne joue pas dans la même cour, en qualité, en… réalisateur focalisé sur la plastique de son actrice aussi ! Même le fameux film maudit, c’est un Pinku.