DAMIEN: LA MALÉDICTION 2 (Damien: Omen 2) de Don Taylor (1978)

DAMIEN: LA MALÉDICTION 2

Titre original : Damien: Omen 2
1978 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h47
Réalisation : Don Taylor
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario : Stanley Mann et Michael Hodges

Avec William Holden, Lee Grant, Jonathan Scott-Taylor, Robert Foxworth, Nicholas Pryor et Lance Henriksen

Synopsis: Damien a été recueilli par son oncle, riche industriel. Il est maintenant adolescent et il s’apprête à intégrer l’académie militaire. Tout est pour le mieux, la famille coule des jours heureux mais une série d’accidents vient troubler cette quiétude. Damien va prendre conscience de sa destinée, tout comme son oncle qui va tout tenter pour le stopper.

Après l’énorme succès de La Malédiction en 1976, il était impossible pour les producteurs d’en rester là, et c’est à peine deux ans après qu’un nouvel opus débarque. De l’équipe originale, il ne reste pas grand monde. Niveau acteur, personne, ce nouvel opus débute sur de nouvelles bases, avec des nouveaux personnages, et le jeune Damien, à présent âgé de 13 ans, et joué par un autre acteur (normal, vu les deux ans séparant les métrages et la différence de 8 ans pour l’action qui s’y déroule). Richard Donner ne rempile pas à la mise en scène, tout comme le scénariste. Seul le producteur et Jerry Goldsmith à la musique reviennent. Et pourtant, comparé à tout ce que l’on pourrait croire, Damien : La Malédiction 2 n’a rien d’une suite inutile faite uniquement pour de l’argent, il s’agît même de la continuité logique du premier opus. On ne pouvait en effet pas rester sur ce plan final glaçant, sur ce petit garçon de 5 ans qui allait avoir un avenir aussi sombre que mouvementé.  Après les incidents du premier opus, Damien a été recueilli par son oncle, qui dirige la société Thorn, une riche compagnie qui ne demande qu’à s’étendre dans de nouveaux domaines. Lui et sa femme élèvent à présent Damien comme s’il était leur propre fils. Dans ces grandes lignes, ce second opus ressemble comme deux gouttes d’eau au premier épisode, sauf qu’il s’en éloignera par la suite tout en gardant le même ton et un déroulement assez similaire, en abordant de nouveaux thèmes. Damien a à présent 13 ans, l’adolescence débute, et très doucement, il va prendre conscience de qui il est. Le fait de connaître cette destinée et d’avoir le choix entre l’accepter ou non, de faire des erreurs ou de les éviter est mis en parallèle avec le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Si cette idée était pour l’époque (quoi que, encore maintenant) intéressante, elle ne sera pas exploitée à son maximum, puisque Damien mettra pas mal de temps avant de se rendre compte de la réalité. Au début du métrage, il n’est qu’un jeune garçon qui est avec son frère dans une école militaire et qui grandit dans un milieu aisé.

La première heure sera donc construite comme dans le premier film. Tout le monde ignore qui est vraiment Damien, lui même l’ignore, et des faits étranges surgissent, commençant à faire douter son père adoptif quand à sa nature. On pourra tout de même noter quelques différences notables. Dans le premier film, l’animal qui surveillait Damien était un chien, et ici, il est remplacé par des corbeaux. Pourquoi ce changement ? Nous l’ignorons totalement, surtout que dans le troisième film, il s’agît à nouveau d’un chien. Le changement nous apportera par contre une scène qui nous fera irrémédiablement penser aux Oiseaux de Alfred Hitchcock, et qui sera fort réussie. Mais au delà de cela, ce nouvel opus ennuie au départ, car nous avons l’impression que c’est le même spectacle qui nous est encore proposé. Seule la partition de Jerry Goldsmith semble changer, devenant plus puissante au fur et à mesure de la prise de conscience de Damien. Heureusement, très rapidement, de nombreuses nouveautés viendront faire leur apparition. Nous verrons Damien maitriser pour la première fois ces pouvoirs, sans que celui ci en soit vraiment conscient, dans l’école militaire qui le forme, lui et son frère. Frère qu’il adore d’ailleurs, et qui ne comprend pas toujours ce qu’il se passe. Un des thèmes rapidement abordé dans le premier opus est ici plus approfondi. Ainsi, plusieurs personnes dans l’entourage de Damien sont au courant de sa nature et des grandes choses qu’il doit accomplir à l’avenir. En plus de ces pouvoirs et des corbeaux qui le protègent, Damien est également bien entouré, que ce soit au sein de l’organisation Thorn ou dans son école, où l’on reconnaitra d’ailleurs, dans le rôle du responsable de sa classe, un tout jeune Lance Henriksen. Très rapidement, d’autres éléments nouveaux viendront se greffer à l’histoire, notamment un mur où est dessiné Satan et son fils, élément présent dés l’introduction mais qui sera délaissé pendant un long moment.

Damien : La malédiction 2 a alors tout pour se hisser au même niveau que son prédécesseur, mais ce ne sera pas le cas pourtant. Bien que suite directe et de bon niveau, la mise en scène de Don Taylor (qui arriva en cours de projet, un autre réalisateur ayant réalisé certains plans du film avant de partir pour différent artistique) est classique, efficace, mais aucune scène ne ressortira plus que les autres du métrage, contrairement à la mise en scène de Richard Donner sur le premier film. Quelques scènes seront tout de même efficaces et marqueront les esprits, notamment deux scènes de meurtres, une se déroulant dans un ascenseur  qui est sans aucun doute la scène la plus gore de la trilogie (ou tétralogie si l’on compte le téléfilm réalisé bien des années plus tard) et l’autre durant un match de hockey sur glace. Cette suite vaut néanmoins le détour, continuant de manière naturelle l’histoire, et le jeune acteur jouant Damien,  Jonathan Scott-Taylor, s’en sort à merveille. Voir Damien prendra conscience de ce qu’il est et des responsabilités qui tiennent sur ses épaules à l’avenir était un moment important de sa vie que ce second film parvient à bien retranscrire. C’est bien entendu en commettant un acte irréparable qu’il acceptera ce qu’il est. Le final quand à lui ne cherchera qu’à copier vainement le premier opus, mais se révèlera bien plus intéressant avec quelques nouvelles révélations, même si tout cela n’a pas l’impact du premier opus. La Malédiction 2 est donc une suite utile, inférieure certes, mais tout de même d’un bon niveau et qui laisse présager bien entendu un nouvel opus, qui arrivera en 1981.

Les plus
Une suite intéressante
Quelques scènes marquantes
Le développement de Damien
Les moins
Inférieur au premier opus
Une réalisation honnête mais sans étincelles

En bref : Débordant de bonnes intentions, ce second opus apporte des nouveautés et des idées intéressantes, malheureusement pas toutes exploitées à fond, mais reste une suite plus qu’honnête.

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