NAKED KILLER (赤裸羔羊) de Clarence Ford (1992)

NAKED KILLER

Titre original : 赤裸羔羊
1992 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h32
Réalisation : Clarence Ford
Musique : Lowell Lo
Scénario : Wong Jing

Avec Chingmy Yau, Simon Yam, Carrie Ng, Yiu Wai, Hui Siu-Hung, Sugawara Madoka et Ken Lo

Synopsis :  Après avoir vu son père se faire assassiner sous ses yeux, Kitty décide de se venger et tente de massacrer le gang responsable. Elle y fera la rencontre d’une autre femme, une  tueuse, qui la prendra sous son aile.

En 1992, Wong Jing, producteur et scénariste, se lance dans Naked Killer, qui deviendra le premier épisode de sa « Naked » trilogie. Viendront en 2002 Naked Weapon et en 2012 Naked Soldier. Ce premier opus prend les apparences d’un thriller légèrement érotique tout ce qu’il y a de plus banal. Kitty (Chingmy Yau) est une jeune femme assez impulsive, qui n’hésite pas à frapper là où ça fait mal. En voulant venger la mort de son père, elle fait un carnage chez le gang responsable, et est sauvée in extremis par une  tueuse professionnelle, Cindy (Yiu Wai) qui va lui apprendre les ficelles du métier, toutes les méthodes pour tuer, en se servant de tout et n’importe quoi, et même de son corps. Pour ne pas arranger la situation, Kitty croise la route de Tinam (Simon Yam), un flic qui après une affaire qui a mal tournée, ne peut plus se servir de son arme, et ne peut avoir d’érection… sauf en présence de Kitty. Oui, Naked Killer n’innove en rien, et là n’était surement pas le but de Wong Jing en écrivant le scénario, et pourtant, le film obtiendra un statut de film culte. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme, sans doute, malgré ces nombreux défauts, grâce au sérieux de la mise en scène, au fait que les acteurs soient plutôt crédibles, au fait que les scènes d’action, pourtant peu nombreuses, ne sont pas trop mal troussées.

À la réalisation, on trouve Clarence Ford, dont la carrière explosa à la fin des années 80 lorsqu’il signe The Iceman Cometh, jusqu’à encore aujourd’hui, avec notamment pas moins de 10 épisodes de The New Option dans les années 2000. Un très honnête artisan, avec souvent peu d’argent, livrant des produits qui ont de la gueule. Naked Killer n’échappe pas à la règle, sa réalisation est plutôt dynamique, les éclairages travaillés, l’ambiance maîtrisée, il nous livre même quelques jolies scènes, très onirique dans leur mise en scène. Dès la scène d’ouverture, il met en scène un meurtre violent de main de maître. Malheureusement, lors de quelques scènes plus classiques du développement de l’histoire, Clarence Ford se montre beaucoup moins inspiré. Ce défaut viendra amener des baisses de rythme dans des parties moins passionnantes du scénario (l’enquête du flic en elle-même finalement). Le scénario étant extrêmement classique, cela n’arrange pas les choses, malgré quelques bonnes idées par-ci par-là. Les acteurs auront bon être souvent dans le bon ton, rien à faire.

Néanmoins, les personnages ont un minimum d’épaisseur pour faire passer la pilule, et su on accroche un tant soit peu à l’ambiance du film, l’ensemble passe comme une lettre à la poste. Simon Yam joue un flic au départ impuissant, tant sexuellement que dans la vie de tous les jours, dans son travail, et il le fait bien, comme à ses habitudes, même s’il est très en arrière plan pendant un bon moment de l’intrigue, se focalisant sur l’entraînement de Kitty. Les actrices sont jolies, rien à redire. Les scènes érotiques sont par contre très discrètes et peu nombreuses, mais au final, ce n’est pas un mal non plus. Dommage que l’intrigue se traîne parfois, car l’action, quand elle débarque, est de bonne qualité. Bien que parfois très découpée, l’action est lisible, bien mise en valeur, les plans sont bien trouvés, et le film fait son travail à ce niveau là. Dommage que sur trois vraies scènes d’action, deux soient dans le final, et donc dans les quinze dernières minutes. On pourra noter également quelques notes d’humour à base de pénis arrachés, qui n’a pas vraiment sa place ici, mais bon, on ne changera jamais Wong Jing, il fallait bien mettre un peu d’humour. Au final, bien que sympathique, ce Naked Killer n’est pas franchement inoubliable.

Les plus

La mise en scène est bonne
Quelques bonnes scènes
Action sympa

Les moins

Un scénario très (trop) classique
De l’humour qui n’a pas sa place ici
Quelques soucis de rythme

En bref : Naked Killer est un thriller tout ce qu’il y a de plus classique. Parfois un peu longuet, il délivre ce que l’on attend de lui : un peu d’action, un peu d’érotisme, et le produit est emballé.

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