Titre original : 3D急凍奇俠
2014 – Hong Kong
Genre : Nawak
Durée : 1h44
Réalisation : Law Wing-Cheung
Musique : –
Scénario : Mark Wu Yiu-Fai et Lam Fung
Avec Donnie Yen, Wang Bao-Qiang, Eva Huang, Yu Kang, Daniel Wu, Simon Yam, Lam Suet et Bai Baihe
Synopsis : Prisonniers dans la glace, trois guerriers de la dynastie Ming se réveillent dans le Hong Kong de nos jours. Leur combat va pouvoir continuer.
Après un Special ID qui se soldait par une énorme déception après un trailer alléchant (non pas que le film soit mauvais, mais il s’agît d’une simple série B sauvée par son final), Donnie Yen continue quelque peu sa chute avec ce Iceman, et en 3D s’il vous plait ! Remake de Iceman Cometh (Les Guerriers du Temps) de Clarence Fok (Naked Killer, Special ID aussi tiens !) qui mettait en scène Yuen Biao (On The Run, Dragons Forever) et Yuen Wah (méchant dans un bon paquet de films de l’époque), le métrage s’annonçait comme une prestigieuse production, dont le budget doubla peu après le début du tournage. En effet, tourner en 3D, ça coûte cher, les acteurs font leurs cascades eux-mêmes et ça fait immédiatement monter le prix des assurances, et pour sa scène finale, Hong Kong refusa à l’équipe de tourner sur le pont Tsing Ma, les forçant ainsi à reproduire le fameux pont. C’est donc avec Law Wing-Cheung (Punished) à la réalisation, Donnie Yen en acteur, chorégraphe et réalisateur des scènes d’action, et un bon paquet d’acteurs connus que le remake nous arrive finalement, en 2014. Verdict ? Iceman 3D est un bon gros nanar des familles, un film ridicule de bout en bout, mais donc forcément amusant, de mauvais goût également, hautement divertissant, et donc par la même occasion, mauvais. Un film manquant clairement de sérieux et cela dés la scène d’ouverture qui annonce la couleur.
Car oui, ce n’est pas tous les jours que l’on verra Donnie Yen sortir d’une armoire en métal après un sommeil de 400 ans pour pisser littéralement sur une voiture, en mode tuyau d’arrosage. Oui messieurs, Iceman 3D est une ode au bon goût, un film qui va tenter à chaque instant de repousser les limites de la débilité, du gag facile et parfois très limite. Et le pire (donc le meilleur, non ?), c’est que tout le monde a l’air d’y croire à l’écran, et pour certains de s’amuser de s’amuser. Donnie Yen est difficile à prendre au sérieux vu les différentes situations dans lesquelles il se retrouve (voir la scène de surf sur les boucliers, ou encore quand on lui donner le « super » cristal), ses deux ennemis joués par Wang Bao-Qiang (Little Big Soldier) et Yu Kang (Special ID, Flashpoint) cabotinent à chaque instant et ont l’air de franchement s’éclater à participer à ce festival de scènes débiles et à manger des nouilles poulet curry. Face à eux, on trouvera parmi les flics Daniel Wu (Shinjuku Incident, New Police Story, Naked Weapon), Simon Yam (Une Balle dans la Tête, Election, SPL) ou encore Lam Suet (Drug War, Gong Tau, Election) qui ont l’air de prendre tout ça au sérieux, ce qui en devient parfois hilarant. Eva Huang dans le rôle de la potiche recueillant Donnie Yen est quand à elle un peu transparente, malgré son joli minois. Bref, en terme de nawak, Iceman 3D fait fort et enchaîne les aberrations, dés son ouverture. On retrouvera furtivement quelques éléments du lointain film original, comme lorsque Donnie Yen immobilisera des gardes, va boire l’eau des toilettes, ou poursuivra une voiture en étant à cheval, mais ça s’arrête là. Pour ceux qui n’aimaient déjà pas l’humour du film original, Iceman 3D va bien plus loin. Et tout va dans ce sens, même les bruitages, les effets spéciaux (souvent très spéciaux).
On se retrouve bien dans un festival de mauvais goût, puisque les différents gags du métrage franchissent souvent la limite qu’il ne faut pas dépasser. Le final de l’assaut du SWAT en est la preuve vivante et restera gravée dans les mémoires. Et l’action dans tout ça ? Elle est à l’image de l’humour du film, nawak, ratée, stupide, et donc suivant notre humeur, géniale. Rare pourtant, et arrivant surtout tardivement, l’équipe s’est lâchée lors de quelques scènes, et notamment son long final ? Toutes les scènes d’action précédentes seront très courtes, et surtout ne seront qu’une mise en bouche avant le grand spectacle, à renfort d’effets numériques qui font mal aux yeux et qui sont peu naturels, de moments totalement stupides, d’armes qui sortent de nulle part et j’en passe. Nos personnages se foutent sur la gueule dans la joie et la bonne humeur, et défient les lois de la gravité (et de la stupidité aussi mais là est une autre histoire). Le numérique est souvent présent, tout comme l’utilisation des câbles, et le résultat à l’image est parfois consternant, mais vu dans une optique nanar, bien fun, malgré des chorégraphies feignantes. Si vous voulez un bon film d’action, un bon film d’aventure, un humour de qualité, ou tout simplement un bon film de Donnie Yen, passez votre chemin. Si vous êtes prêt à rire d’un mauvais film, Iceman 3D vous fera passer un excellent moment, avec honte certes, mais excellent.
Les plus
Con au possible
On reste souvent bouche bée devant le spectacle
Un bon casting, enfin, normalement
Les moins
Mais c’est très nul
L’humour incroyablement stupide
Action un peu en retrait
En bref : Iceman 3D, c’est un nanar de luxe qui aura coûté 250M$HK, des acteurs en roue libre, de l’humour de merde (au propre – quoi que – comme au figuré), de l’action débile. Bref, un bon moment.