Titre original : Kaboom
2010 – Etats Unis
Genre : Comédie psychédélique
Durée : 1h26
Réalisation : Gregg Araki
Musique : Robin Guthrie, Vivek Maddala, Mark Peters et Ulrich Schnauss
Scénario : Gregg Araki
Avec Thomas Dekker, Haley Bennett, Chris Zylka, Juno Temple, Roxane Mesquida et Andy Fischer-Price
Synopsis : Smith mène une vie tranquille sur le campus – il traîne avec sa meilleure amie, l’insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet – jusqu’à une nuit terrifiante où tout va basculer. Sous l’effet de space cookies ingérés à une fête, Smith est persuadé d’avoir assisté à l’horrible meurtre de la Fille Rousse énigmatique qui hante ses rêves. En cherchant la vérité, il s’enfonce dans un mystère de plus en plus profond qui changera non seulement sa vie à jamais, mais aussi le sort de l’humanité.
Présenté à Cannes en 2010, Kaboom m’intéressait pour son univers visuel qui semblait un peu barré. Et la majeure partie du temps, j’en ai eu pour mon argent, avec de beaux plans, un univers visuel travaillé et barré, des idées à la pelle, beaucoup d’humour (souvent sur le cul certes)… Le film commence d’ailleurs de manière bien space, avec Smith qui rêve qu’il avance à poil dans un couloir, croisant les personnes qui comptent pour lui, puis deux inconnues, avant de passer une porte mystérieuse où se trouve… une poubelle. Décallé et conservant ce ton tout le long ou presque, Kaboom interpelle par son inventivité, dynamitant ainsi le genre épuisé des comédies pour ado façon American Pie et compagnie. Car oui, ici, on suit Smith, jeune homme de 18 ans à l’université, qui s’interroge sur sa sexualité (il aime les hommes, mais couche aussi avec des femmes), craque pour son coloc hétéro con comme la lune (il est surfeur après tout, et s’appelle Thor…), à une meilleure amie lesbienne qui le traîne en soirée, va sur des plages nudistes et se fait vomir sur les chaussures en soirée. Oui, un jeune typique d’un film pour ado. Sauf que Kaboom décide d’aller plus loin et de contourner les codes du genre pour mieux s’en amuser.
Ainsi, finir une soirée drogué amènera Smith dans un remake de La Vampire Nue de Jean Rollin en tombant sur une fille rousse poursuivie par des hommes portant des masques d’animaux. Pire, en rencontrant la petite amie lesbienne de Stella, il reconnaîtra comme dans un film de Lynch une des femmes de ses rêves. Le problème, c’est que la fille en question, en plus d’être une nymphomane jalouse, est une sorcière un peu rancunière et effrayante. Kaboom ne recule devant rien, devant aucune blague, aussi débile soit-elle (l’auto fellation du coloc), aucun cliché, et semble nous balader dans un rêve éveillé bien troussé visuellement. C’est souvent beau, très bien éclairé, bourré d’idées, et le montage donne un rythme bien trouvé et particulier au métrage. Et on se retrouve à rire de bon cœur devant certaines situations, entre la sorcière lesbienne jouée par Roxanne Mesquida ou la jeune fille qui a besoin de sexe avant ses exams jouée par Juno Temple. Ajoutons à cela d’autres personnages secondaires bien tarés comme Rex le meilleur ami du coloc ou le Messie, le drogué de l’université qui ressemble à Jesus, et vous avez une idée du délire dans lequel Kaboom nous embarque.
Sans temps mort, on passe de surprise en surprise, avant d’arriver au dernier acte, tentant de donner un sens à tous ces éléments délirants qui précédaient. Malheureusement, le réalisateur se prend un peu les pieds dans son intrigue, en voulant sur seulement 15 petites minutes nous offrir révélations sur révélations, avec un ton parfois un peu plus grave (kidnapping, sectes, fin du monde) qui surprend un peu vu tout ce qui précédait. Et c’est d’ailleurs dommage, car ce final, bien que très différent, aurait sans doute mieux fonctionné en étant un peu moins concis. On a l’impression ici qu’il fallait conclure vite et tout s’enchaîne trop vite, laissant un petit goût amer en bouche. Reste un bon délire la plupart du temps, entre film pour ado et film psychédélique, qui réussi à faire rire et surprendre, et c’est bien là le plus important.
Les plus
Des idées folles
Des moments hyper drôles
Visuellement intéressant
Les moins
Un final expéditif
En bref : Kaboom détonne en mixant les genres et les ambiances, mais toujours en nous faisant rire. Dommage que la fin soit si précipitée.