LA PART DES TÉNÈBRES (The Dark Half) de George A. Romero (1993)

LA PART DES TÉNÈBRES

Titre original : The Dark Half
1993 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 2h02
Réalisation : George A. Romero
Musique : Christopher Young
Scénario : George A. Romero d’après le roman de Stephen King

Avec Timothy Hutton, Amy Madigan, Michael Rooker, Julie Harris, Robert Joy, Kent Broadhurst et Beth Grant

Synopsis : Thad Beaumont est un écrivain qui n’a connu un réel succès que sous le pseudonyme de Georges Stark, auteur de romans ultraviolents. Soucieux de rompre avec ce personnage à la fois si proche et si différent de lui et sous la menace d’un chantage, il invente la mort puis organise un faux enterrement de Georges Stark après avoir révélé la supercherie à la presse. Mais certains meurtres sanglants viennent très vite troubler son quotidien et celui de sa famille. Tout, jusqu’aux empreintes, semble l’accuser, mais lui a une autre théorie à ce sujet.

À l’exception de Creepshow, la carrière de George A. Romero est plutôt méconnue du public et boudée au box office dés qu’il s’éloigne de sa thématique des morts-vivants. La preuve, depuis les années 2000, il n’aura signé que trois films : Land of the Dead, Diary of the Dead et Survival of the Dead. La Part des Ténèbres, malgré des critiques favorables, sort en 1993 dans l’indifférence totale, ne rentabilisant même pas son budget de 15 millions. Pourtant, le métrage adapte un roman plus qu’intéressant de Stephen King parut en 1989. L’auteur, écrivant à la fois des romans sous son vrai nom et sous le pseudonyme de Richard Bachman, est démasqué, et écrit alors ce roman, mettant en scène un écrivain dans la même position que lui. Sauf que son alter égo va prendre vie et va se mettre à tuer ceux qui se mettent sur sa route, tout en forçant l’écrivain à écrire un nouveau livre afin de lui permettre d’exister. Une manière plutôt originale d’aborder le sujet. Pour l’adaptation, George A. Romero se charge également du scénario, tout en étant producteur exécutif. Autant dire qu’il y croit et s’investit totalement. Cela s’en ressent à l’écran, puisque la Part des Ténèbres se fait le plus sérieux du monde, et surtout un métrage maîtrisé, bien que finalement très inégal.

Une certaine inégalité pouvant fortement s’expliquer par une production assez chaotique, puisqu’Orion produit le métrage, mais entre le début du projet et la fin du montage, la boite coule. Ce qui explique le long délai entre le tournage (d’Octobre 1990 à Mars 1991) à sa sortie en Avril 1993 aux Etats Unis. Oui, un peu plus de deux ans d’attente, avec un film quelque peu perdu. Bref, pour cette adaptation, George A. Romero, appliqué comme souvent, doit forcément réduire la durée du roman, et donc se focaliser avant tout sur le sujet du film, et son genre en particulier, l’horreur donc. Quelques détails passent à la trappe, et le métrage peut alors se concentrer sur cet écrivain, Thad Beaumont, et son alter égo, George Starck. Pourtant, le métrage préfère laisser pendant un assez grand laps de temps cet alter égo de côté. Logique me direz-vous, puisque George Starck est avant tout un personnage fictif, un nom inventé de toute pièce. Qui va cependant revenir à la vie. Mais pendant la première partie du métrage, le personnage semble surtout s’amuser à buter toutes les connaissances de son créateur les uns après les autres. Vengeance personnelle envers son créateur donc ? Justement non, là n’est pas franchement le sujet de la Part des Ténèbres.

Oui, l’histoire du métrage, c’est la création, la dualité entre deux personnalités opposées nées de la même plume. Et pourtant, bien qu’étant bel et bien très opposés, le métrage tarde à mettre ses deux personnages en duel. Pourtant George a clairement besoin de Thad pour exister. S’il n’écrit plus, il cesse d’exister. Ce « duel » n’arrivera finalement que dans la dernière partie du récit. Entre temps, Romero soigne pourtant son métrage, sa mise en scène est travaillée, l’ensemble se suit très bien malgré quelques petites longueurs (le film dure un poil plus de deux heures tout de même). Mais entre sa scène d’ouverture étrange et fort réussie, ses quelques meurtres sanglants et son final qui retourne à une ambiance beaucoup plus fantastique, La Part des Ténèbres se fait bien plus calme, et peut-être même un peu trop classique. Du coup forcément, comme le film est lent, certains passages pourront perdre le spectateur, heureusement réveillé peu de temps ensuite. Néanmoins, on retrouve clairement à la fois la patte de Romero et celle de King, ce qui est franchement pas mal au début des années 90, où les bonnes adaptations se feront plus rares.

Les plus

Une scène d’ouverture forte

Une mise en scène appliquée

De bons moments

Timothy Hutton investi

Les moins

Un peu trop long

Un film déséquilibré

 

En bref : Pas le meilleur film de Romero, mais il signe là une adaptation sérieuse du livre de Stephen King, et quelques moments marquants.

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