Titre original : Red Rock West
1993 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h38
Réalisation : John Dahl
Musique : William Olvis
Scénario : John Dahl et Rick Dahl
Avec Nicolas Cage, Dennis Hopper, Lara Flynn Boyle, J.T. Walsh, Dwight Yoakam et Timothy Carhart
Synopsis : Parti chercher fortune dans le Wyoming, Michael se retrouve dans le bar d’une bourgade, Red Rock. Wayne, le propriétaire, à la vue de la plaque texane de la cadillac de Michael, le prend pour un tueur qu’il a engagé pur supprimer sa femme Suzanne contre 5 000 dollars. Michael empoche l’argent et va prévenir Suzanne du danger qui la menace. Celle-ci lui offre 10 000 dollars pour abattre son mari. Michael prend l’argent et s’apprête à quitter Red Rock. Mais sur la route, il percute un homme et le conduit à l’hôpital. Arrive le Shérif, qui n’est autre que Wayne.
Pour beaucoup aujourd’hui, John Dahl est avant tout un réalisateur de séries TV. Il aura officié sur diverses saisons de Dexter, de la saison 3 à 8, mais aussi The Vampire Diaries, Californication, House of Cards, Hannibal, True Blood, Breaking Bad… Mais en replongeant des années en arrière, John Dahl s’était surtout fait connaître en signant des films noirs, comme The Last Seduction. Son second film, Red Rock West, est un peu injustement oublié de nos jours. Aucun blu-ray existant (peu importe le pays), et en France, seulement un petit dvd bas de gamme, à la qualité d’image accusant le poids des années, et sans aucun bonus. Il faut dire que dans le fond, le film ne raconte rien de vraiment nouveau. Un mec est embauché pour un meurtre, la victime l’embauche pour encore plus d’argent, et alors qu’il compte se barrer loin de tout ça, les emmerdes commencent véritablement. Sur le quasi même postulat, on pense au film U-Turn d’Oliver Stone signé quelques années après. Ici, c’est un peu la même chose, avec un vrai tueur à gage en plus dans l’intrigue (joué par Dennis Hopper). Red Rock West respire le film noir du début des années 90, avec son Amérique profonde, son bled paumé, ses retournements de situations en veux-tu en voilà, ses femmes manipulatrices, et son héros qui a la poisse à chaque instant. Nicolas Cage, encore dans l’âge d’or de sa carrière, joue Michael, blessé à la jambe durant la guerre, qui cherche désespérément du travail. En arrivant dans le patelin de Red Rock, il ne se doute pas encore que c’est le début des emmerdes.
Car oui, avec sa voiture venant du Texas, le propriétaire du bar (J.T. Walsh) où il s’arrête, Wayne, croit qu’il s’agît de Lyle, un tueur à gage qu’il a embauché pour tuer sa femme mais qui n’est jamais arrivé. Appat du gain oblige, Michael prend l’argent, et va immédiatement prévenir la femme qu’il doit tuer (Lara Flynn Boyle), qui l’embauche à son tour contre plus d’argent, pour tuer son mari. Malin, Michael prend l’argent et se met en route pour quitter cette ville où les habitants n’ont pas l’air très sains d’esprits. De là, c’est un tourbillon d’événements et surtout de malchance qui va s’abattre sur Michael. Pas mauvais dans le fond, il conduit à l’hôpital un homme qu’il renverse par accident. Sauf que celui-ci est en réalité blessé par balle, et l’hôpital appelle le shérif… qui par malchance s’avère être Wayne. En voulant s’échapper, Michael est prit en stop et peut enfin quitter Red Rock. Sauf que son gentil chauffeur n’est autre que Lyle (Dennis Hopper), le vrai tueur qui devait arriver plus tôt… Retour à Red Rock, la ville qui ne veut pas lâcher Nicolas Cage. Oui, tout ceci reste classique sur le papier (et ne représente que 30 minutes du métrage, je rassure, je ne spoile pas), mais diablement bien mené, filmé, monté et joué. Les acteurs nous font croire à leurs personnages, et chaque rebondissement nous fera dire « oh merde » face au manque de bol total de Nicolas Cage.
Car dans une ville où tout le monde ment, où tout le monde manipule tout le monde pour arriver à ses fins, il parait beaucoup trop honnête pour survivre longtemps. Bien que par moment prévisible, Red Rock West captive d’un bout à l’autre de la bande, surtout qu’il n’est pas bien long (1h38 au compteur) et qu’il nous lance toujours des rebondissements au bon moment pour venir compliquer encore un peu plus la situation initiale. Wayne veut tuer sa femme, sa femme veut se sauver avec son argent, Lyle veut juste faire son boulot et être payé, tandis que Michael veut juste se sortir de cette galère, si possible en un seul morceau. Chaque personne se révèle petit à petit, la tension est palpable, l’ensemble réaliste, et la ballade n’est pas de tout repos. Jusqu’où chacun des personnages est prêt à aller pour s’en sortir, et si possible, avec un peu plus d’argent en poche qu’au début du métrage. Oui, le métrage captive par sa facilité à nous emmener toujours vers un nouveau rebondissement, et parce que son traitement et ses personnages sont intéressants, plus que son postulat de départ bien classique. Une réussite pour le second film de John Dahl, suivi l’année suivante par The Last Seduction, les deux grands films de sa carrière.
Les plus
D’excellents acteurs
Des rebondissements à la pelle
Un très bon film noir, maitrisé
Ça ne semble jamais s’arrêter
Les moins
En soit une intrigue très classique
En bref : Si on apprécie un tant soit peu les films noirs, Red Rock West est un petit bijou, certes classique dans sa trame, mais bien mené et savoureux d’un bout à l’autre.