Titre original : Gekijô Rei – 劇場霊
2015 – Japon
Genre : Poupée tueuse
Durée : 1h39
Réalisation : Nakata Hideo
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Katô Junya et Miyake Ryuta
Avec Shimazaki Haruka, Koichi Mantaro, Adachi Rika, Takada Riho, Machida Keita et Nakamura Ikuji
Synopsis : Mizuki Sara est engagée pour jouer un petit rôle dans une pièce de théâtre. Shinohara Aoi et Nomura Kaori ont les rôles principaux et s’entraînent dur pour que la pièce soit un succès. Mais une malédiction semble s’abattre sur l’équipe, en particulier sur les actrices…
Nakata Hideo, au final, passé Ring (le tout premier, le seul, le vrai), on ne sait pas trop quoi penser de sa carrière, entre des œuvres que je ne comprend pas (Ring 2), un remake encore pire (The Ring 2, ouais ouais…), du pur produit commercial (L : Change the World), du huit clos ridicule (The Incite Mill), du film bien foireux (Monsterz) et même du film bien emballé mais au propos douteux (Chatroom). Il y avait bien son retour aux fantômes en 2013 avec The Complex qui parvient à tenir la route, malgré un final en deçà du reste. Certes, le film ne bouleversait pas les codes du genre, mais était sérieusement emballé, divertissant, et proposait de bons moments. Et bien son dernier film en date, Ghost Theater, c’est exactement la même chose, à la lettre près. Un produit sérieusement emballé, de bonnes scènes, un rythme soutenu et divertissant, mais aucune surprise et un final qui en voulant être trop démonstratif, perd de son intérêt. Mais oui, entre The Complex et Ghost Theater, comme Nakata a signé l’ignoble Monsterz, et bien ça fait du bien et on a envie de lui pardonner certaines choses. Surtout qu’il revient ici à ses premiers amours, puisque Ghost Theater est une réinterprétation de son tout premier film de 1996, Don’t Look Up, aussi connu sous le nom de Ghost Actress. Réinterprétation car si le film suit basiquement la même histoire, avec une équipe préparant une pièce de théâtre (un film dans le métrage original), et que des événements étranges arriveront, ici, nous n’aurons pas de fantômes aux longs cheveux noirs à proprement parler.
Mais cela ne va aucunement changer les codes du genre, puisque Ghost Theater respecte le cahier de charge du genre à la lettre près. Nakata ne prend donc pas de risque, et aidé par un budget qui semble confortable à l’image (contrairement à son premier métrage), se fait plaisir en soignant l’emballage. Techniquement, c’est propre. La photographie est jolie, les mouvements de caméra agréable à l’œil, le cadre est soigné, tout comme les décors et les costumes. On pourra d’ailleurs noter qu’à l’image de The Complex, le réalisateur n’hésite pas à utiliser des couleurs vives lors de certaines scènes, notamment pour les meurtres et les diverses apparitions, ce qui donne un aspect rappelant fortement une certaine période du cinéma Italien. Si son métrage est techniquement soigné, on pourrait presque en dire autant de son scénario. S’il manque clairement de surprises, n’invente rien et se fait même extrêmement prévisible, il ne s’étire pas inutilement, ne s’égare pas dans des moments superflus. Oui, c’est bien écrit, mais dans le fond, n’a-t-on pas déjà vu cette histoire ? Mais si, vous savez, avec une malédiction, des meurtres dans une équipe d’artistes, des apparitions derrière les personnages, des flics pas très doués, et une héroïne qui va devoir rendre visite à quelqu’un pour apprendre le fin mot de l’histoire, le début de la malédiction et tout ça ? Oui, Ghost Theater ne fait jamais dans l’originalité. Il reprend bien une formule établie, et ne s’en éloigne jamais.
C’est dommage d’ailleurs dans le fond vu que l’emballage est très soigné. Certaines apparitions feront malgré tout leur petit effet, du moins au début, puisqu’à force de jouer la sécurité, le spectateur connaisseur verra tout venir. La première heure néanmoins tient très bien la route, et le spectateur passera même un excellent moment. Dommage donc également, à l’image de the Complex comme dit plus haut, que le final se montre alors visuellement beaucoup plus démonstratif, chamboulant un peu le rythme du récit, mais non loin du ridicule par moment. La ligne n’est jamais franchie malgré tout, et pour peu que l’on apprécie ce genre de métrage, on passe un bon moment dans l’ensemble. On aurait pu en attendre tellement plus d’un énième métrage du genre, mais au final, voir Nakata revenir à ce qu’il fait de mieux (ou à la seule chose qu’il sache faire ?), c’est déjà super en soit. Ghost Theater est certes un métrage du genre tout à fait anecdotique, surtout quand on a bouffé du film de fantômes et autres par dizaine (centaine en fait), mais lorsque la majorité de ces films sont maintenant ennuyeux et mal torchés, ça fait plaisir !
Les plus
Une mise en scène soignée
Une première heure très correcte
Jamais ennuyeux
Quelques moments fonctionnent bien
Les moins
Aucune surprise
Final décevant
En bref : Loin d’être une révolution, Ghost Theater reste un solide divertissement, avec ses défauts, et ses qualités.