Titre original : Vice
2015 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h36
Réalisation : Brian A. Miller
Musique : Hybrid
Scénario : Andre Fabrizio et Jeremy Passmore
Synopsis : Julian est le créateur de la compagnie Vice, qui permet à ses clients de devenir assouvir leurs fantasmes dans un univers habité par des intelligences artificielles dont la mémoire est rebootée toutes les nuits. Seulement Kelly, une de ses intelligences artificielles, parvient à se souvenir de ses différentes morts et à s’échapper de Vice.
Ce qui est amusant avec un film comme Vice, c’est que l’on se rend compte que la carrière de Bruce Willis, lui qui brillait à la fin des années 80 et lors des années 90, commence à ressembler à la carrière de Nicolas Cage. C’est-à-dire qu’il n’est pas mauvais en soit, mais qu’il commence à accepter absolument tout ce qu’on lui propose comme projet, alternant donc forcément du bon et du mauvais, et que pas mal de nanars s’invitent dans la partie. Entre suites d’anciens succès (Die Hard 5, Sin City 2), vrais bons films (Looper) et DTV souvent fumants (Marauders, Extraction, The Prince), la carrière de l’acteur ne brille plus. D’ailleurs, Vice est du même réalisateur que The Prince, et les deux ont droit à d’autres têtes plus ou moins connues et déchues au casting. Jason Patric et John Cusack (que j’aime beaucoup) pour the Prince et Thomas Jane dans le cas présent. Quand à Marauders et Extraction, ils ont tous les deux le même réalisateur également, Steven C. Miller, que je ne connaissais que pour le sympathique Silent Night et son père Noël tueur au lance flamme et… le très mauvais Scream of the Banshee. Bref, Vice. Vice, c’est le film qui sur le papier fait tout pour nous brosser dans le sens du poil, en nous rappelant des univers que l’on apprécie, et qui tente de tenir la route avec un budget de 10 millions, budget en soit sympathique, mais au vue des ambitions, totalement ridicules. Imaginez Mondwest (de Michael Crichton, 1973) mixé avec Blade Runner (que l’on ne présente pas), sans l’argent, ni le talent, et voilà, vous avez Vice, un film qui aurait pu être détestable, mais qui grâce à quelques trouvailles sans doute non volontaires peut devenir très drôle.
Ce qui, on est d’accord, quand l’ambition du film est de faire de la science fiction d’anticipation, de nous parler d’intelligence artificielle, n’est probablement pas l’effet recherché ni voulu. On a donc Bruce Willis venu récupérer son chèque jouant le bad guy (ça fait plaisir ceci dit ça), Thomas Jane en flic avec une jolie perruque (je suis ironique) et Ambyr Childers (2 Guns, Gangster Squad) en robot fait à partir d’un cadavre humain qui va finalement prendre conscience de ce qu’elle est et s’échapper. On se retrouve donc devant l’histoire archi classique de l’androïde qui prend conscience de ce qu’elle est et de son existence, le flic bad guy qui veut à tout prix mettre un terme à ce qu’il se passe, et le méchant très très méchant qui a toujours un plan pour arriver à ses fins parce qu’il est vraiment très méchant. Avec cette histoire vue et revue, on se dit qu’on va au moins avoir un petit métrage sympathique. Sauf que entre reprendre les idées des autres et faire un bon film, il y a souvent un fossé, et Vice tombe dedans. La faute à quoi ? Son scénario dans un premier temps, puis la mise en scène, puis allez, rajoutons les acteurs. Peu de choses collent dans le métrage. Pourtant, le tout s’ouvre sur un plan séquence sympathique à défaut d’être bluffant, puis nous présente cash Bruce Willis qui semble plus froid qu’un robot, nous présente l’univers de la ville où Vice est installé. Malgré le bas budget, on se dit que ça peut marcher. Puis les clichés débarquent en pagaille, et souvent sans prévenir, les aspects nanars débarquent à leurs tours, lorsque notre héroïne robot s’échappe et que le film se change en course poursuite. Je n’ai rien contre les courses poursuites dans les univers de SF, après tout, Total Recall est en quelque sorte une course poursuite, même le film Japonais Platina Data.
Sauf qu’ici, c’est de la course poursuite cheap qui, sans l’aspect nanar de l’ensemble, n’aurait même pas eu lieu. Je n’ai JAMAIS oh grand jamais vu des personnages qui ne savent pas viser à ce point. Je veux dire, la fille court, en ligne droite, devant des flics entrainés, qui sont un peu en hauteur, dans une rue totalement dégagée, et pendant 20 secondes, ils tirent à côté, faisant de jolies étincelles. Et quand un garde débarque avec un lance grenades, il ne vise pas mieux. Ça en devient totalement risible, et donc totalement nanar. Et à partir de là, ça ne s’arrête plus. Jusqu’à un moment où le scénario ne sait même plus lui-même ce qu’il doit faire. Quand on propose à notre robot de lui faire une mise à jour en insistant sur le « tout est possible », le film s’apprête à accepter tous les clichés bad-ass du genre. Sauf qu’elle refuse. On se dit alors que le métrage se fait plus intelligent qu’on ne le pensait. Jusqu’à ce qu’elle revienne sur sa décision 10 minutes après. Du coup, on se dit que le film fonce vers un final bad-ass et archi cliché. SAUF QUE, encore une fois, non. On retrouve notre robot, avec une supposée mise à jour, qui en réalité ne sert à rien du tout. Tellement à rien qu’elle se fait capturer en 12 secondes chrono en mains, et qu’on ne voit même pas la différence entre l’ancienne et la nouvelle héroïne. Rajoutez donc à tout ça tous les clichés à la fois des films policiers, des films d’action et des films de science fiction, et on obtient Vice, un DTV de SF pas très intelligent, pas très bien filmé (apprenez à visez sérieux, ou toi, réalisateur, filme autrement pour dynamiser le tout et nous y faire croire), pas forcément très intéressant, mais parfois bien drôle.
Les plus
Bruce Willis en méchant
Un potentiel nanar non ?
Les moins
Fauché vu ses ambitions
Tous ces clichés
Les méchants devraient apprendre à viser
La perruque de Thomas Jane
En bref : Vice n’est pas un bon film. Il pourra faire rire, tant le scénario ne sait pas quoi faire des idées (venant d’autres films), tant la mise en scène n’essaye même pas de camoufler les défauts, et que les acteurs ne savent pas forcément quoi faire.