LES ENFANTS DU TEMPS (天気の子) de Shinkai Makoto (2019)

LES ENFANTS DU TEMPS

Titre original : Weathering with You – Tenki No Ko – 天気の子
2019 – Japon
Genre : Animation
Durée : 1h52
Réalisation : Shinkai Makoto
Musique : Radwimps
Scénario : Shinkai Makoto

Avec les voix de Daigo Kotaro, Mori Nana, Oguri Shun, Honda Tsubasa, Kiryu Sakura et Hiraizumi Sei

Synopsis : Le jeune lycéen Morishima Hodaka quitte son domicile sur une île isolée pour s’installer à Tokyo, mais il manque rapidement d’argent. Il vit dans l’isolement mais trouve finalement un travail en tant qu’écrivain pour un magazine occulte louche. Après que Hodaka commence à travailler, le temps reste pluvieux jour après jour. Puis, dans un coin très fréquenté de la ville, il rencontre une jeune fille nommée Amano Hina. Hina et son jeune frère vivent ensemble mais mènent une vie joyeuse et stable. Cette fille enjouée et déterminée possède un pouvoir étrange et merveilleux : le pouvoir d’arrêter la pluie et de dégager le ciel.

Avec son film d’animation précédent, Your Name, Shinkai Makoto a enfin eu droit à une renommée international, à de la visibilité, au succès en fait, alors qu’il n’en était pas du tout à son coup d’essai. La Tour au-delà des Nuages, ça date déjà de 2004 après tout. Mais moi, je suis content de voir ce réalisateur avoir enfin droit à la reconnaissance. Car je suis peut-être un peu fleur bleue par certains aspects, mais ces films me touchent. Je verse souvent ma petite larme devant. Ce fut le cas pour Your Name. Et ça tombe bien, car il n’aura mit que 3 années avant de revenir sur les écrans, avec Les Enfants du Temps. Weathering with You de son titre international, Tenki No Ko au Japon. Un film qui, si l’on regarde de loin, ou l’enrobage seulement, et bien, c’est simple, on a l’impression de revoir Your Name. Mais il faut savoir que Shinkai Makoto, de toute façon, comme beaucoup d’auteurs, réutilise encore et toujours les mêmes thèmes, à chaque fois. Et même s’il est vrai qu’au final, les Enfants du Temps est inférieur à Your Name si on le compare, et qu’il s’agît donc encore une fois d’une sorte de redite, et bien, repartir vers cet univers féérique (certains personnages de Your Name font d’ailleurs des apparitions, donc c’est vraiment le même univers) et être à deux doigts de verser encore sa petite larme, ça fait plaisir. Ici, nous suivons le parcours du jeune Hodaka, qui a fugué de chez lui pour rejoindre la grande ville durant un mois d’Août étonnement pluvieux. En effet, cela fait bien deux ou trois mois qu’il pleut sans arrêt. Tu parles d’un été, pire que la France ! Par plusieurs hasards, Hodaka va se retrouver à travailler à mi-temps en échange d’un endroit où dormir et bien entendu de quoi manger, et lors de ses pérégrinations à Tokyo, il va finir par rencontrer la jeune Hina. Une jeune fille de son âge tout ce qu’il a de plus normal, qui prend soin de son petit frère… et qui a la capacité de faire disparaître la pluie pour faire apparaître le soleil. Une fille soleil comme on les appelle.

Et comme Hina ne sait pas franchement quoi faire pour gagner sa vie, Hodaka a la bonne idée de vendre tout simplement ces services de fille soleil. Ce qui forcément, attire l’attention et les demandes vu le dérèglement climatique actuel. En tout cas, ce qu’il est difficile de ne pas dire, c’est qu’en effet, Les Enfants du Temps fait clairement penser à Your Name. On y retrouve la même structure narrative, le style graphique est forcément le même puisque le réalisateur à sa patte. Seulement le métrage qui nous intéresse aujourd’hui ne parvient pas à atteindre la même puissance émotionnelle lors de son final. Pas loin hein, car malgré tout, je me fais toujours avoir et me laisse entrainer, mais avouons le, son final est un peu trop rapide. Peu importe, car son métrage parvient à séduire. Techniquement d’abord, si l’on peut toujours trouver un ou deux petits défauts, et bien Makoto est au top. Il travaille chaque plan, les traits sont fins, la reconstitution d’un Tokyo sous la pluie, voir par moment submergée est sublime, le rendu de l’eau impressionnant, les personnages sont aussi simples et passe partout qu’attachants. C’est déjà de toute façon la première force du métrage qui veut jouer sur l’émotion, même si l’on peut au départ rester quelque peu perplexe lors de l’ouverture. Il faut que les personnages soient attachants. De quoi nous emmener dans les nuages ? Sans doute oui. Sans oublier la musique de Radwimps, sans doute moins diversifiée que d’autres bande son du genre, mais qui fait complètement le boulot, avec un sublime thème principal.

Les Enfants du Temps a en effet de grands moments pour lui, de poésie, de simplicité parfois, d’humour également. Des images qui parfois marquent la rétine, et même le final, malgré une morale sans doute un peu simpliste ou pouvant elle aussi laisser perplexe, en faisant passer les personnages pour des gros égoïstes faisant passer les sentiments et l’amour avant tout le reste, et bien tant pis, en soit il fonctionne malgré tout et délivre l’émotion voulue. Même si l’amour, là aussi nous pourrons débattre dessus, tant le thème semble souvent en retrait pendant tout le film. Présent oui, mais en filigrane. C’est sans doute là la force du film, de ne pas toujours exploiter pleinement divers éléments, mais de malgré tout retomber sur ses pattes lors du final pour délivrer les bons sentiments et les faire fonctionner. La relation entre Hina et Kodaka est plutôt touchante, l’animation est top et sublime les moments de poésie, et on peut même noter un discours écologique sympathique car pas si lourd que ça. Ça manque sans doute surtout de complexité dans le développement de ses péripéties ou de ses personnages, mais ce n’est pas bien grave. Toujours est-il que Makoto devrait s’éloigner un peu de la recette qu’il nous ressort ici à l’avenir pour se renouveler pleinement. Et comme j’aime conclure par un peu d’humour, soulignons également le placement de produit le moins subtil du monde avec la scène du Big mac, qui m’aura bien fait rire je dois bien l’avouer. Rien de bien méchant hein, mais ça surprend. On en aura d’autres, mais jamais aussi frontalement.

Les plus

Deux personnages attachants
Des thèmes intéressants et jamais lourds
Des moments de poésie qui fonctionnent
Magnifique visuellement
Jolie OST bien que peu variée
On peut verser sa petite larme

Les moins

Un final assez facile et trop rapide
Ah le placement de produit
Petite redite après Your Name ?

En bref : Alors certes, seulement 3 ans après Your Name, la redite dans les thèmes et la narration se ressent, mais si l’on est réceptif, Les Enfants du Temps fait encore très bien le boulot. C’est beau, féérique, on verse sa petite larme, et le pari est réussi.

2 réflexions sur « LES ENFANTS DU TEMPS (天気の子) de Shinkai Makoto (2019) »

  1. J’avais aimé « Your Name », peut-être que celui me plaira aussi. Pourtant, tous les articles que je lis à son sujet évoquent un film nettement inférieur, élaboré dans la foulée du précédent pour surfer sur la vague du succès. Malgré ta bienveillance et ton cœur de midinette, on sent dans ton texte que « Les enfants du temps » a pas mal de défauts.

    1. Dans cette histoire, tout le monde a raison. Oui, il est inférieur à Your Name, oui il a des défauts (certains dont je parle me font plus rire qu’autre chose, même si j’insiste sur le placement de produit, c’est pas non plus une tare en soit), mais pour peu que l’on soit sensible à l’univers du réalisateur, ça marche malgré tout.

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