KILLER INSTINCT (Split Second) de Tony Maylam (1992)

KILLER INSTINCT

Titre original : Split Second
1992 – Angleterre
Genre: Science Fiction / Horreur
Réalisation : Tony Maylam (et Ian Sharp)
Musique: Francis Haines et Stephen Parsons
Scénario :  Gary Scott Thompson

Avec Rutger Hauer, Kim Cattrall, Neil Duncan, Michael J. Pollard, Alun Armstrong, Pete Postlethwaite et Ian Dury

Synopsis : En 2008, Londres est à présent à moitié engloutie par les eaux. La pollution fait rage, les rues sont mal famées et les rats sont partout. Harley, flic mit à pied depuis la mort de son coéquipier, reprend du service avec une nouvelle recrue, Dick, afin de coincer le meurtrier qui reprend du service, en arrachant le cœur de ses victimes.

Le mix entre le polar et le film d’horreur n’est pas rare au cinéma. Tout comme celui de mixer la science fiction et le film d’horreur plus classique. En Angleterre, au début des années 90, beaucoup de petites productions se lancent dans le genre. En 1990, Richard Stanley nous offre son génial Hardware, huit clos futuristique avec un robot tueur, devenu culte depuis. Et deux ans plus tard, c’est ce Killer Instinct (titre stupide français) qui débarque. Réalisé par le méconnu Tony Maylam (coréalisé en fait, si l’on en croit le générique de fin), le film n’eut pas le droit au même accueil. Situant son action dans le Londres de 2008 (bon depuis, on est en 2013 et Londres n’est toujours pas engloutie par les eaux, film mensonger va !), le métrage nous invite à suivre les péripéties de Harley, un flic qui va reprendre du service pour traquer le tueur de son ancien équipier. Pour le jouer, on retrouve le grand Rutger Hauer (Blade Runner, Hitcher), depuis plus habitué aux séries B sans importance ou aux séries Z, qui fait ce qu’on lui demande. Il a un blouson en cuir, des lunettes de soleil, souvent un flingue dans les mains, il balance des punchlines parfois réussies et parfois ratées, bref, tout du héros cool de série B comme on les aime. Bien entendu, à ses côtés, on lui file un sidekick pas très doué, assez énervant au départ, qui s’en prend plein la gueule avant que l’équipe ne fonctionne vraiment plus tardivement. Le procédé classique des Buddy Movies des années précédentes. Et à côté de ça, on nous offre une intrigue policière plutôt classique, mais bien menée, sans vrais temps morts. Ajoutez à tout ça des flingues, un monstre à la Alien peu montré mais habillement montré (mais avec un suspense totalement gâché par les jaquettes VHS ou du DVD Zone 1), une réalisation et un montage de très honnête facture, un peu de gore, et bien entendu, une femme qui se montrera nue sous la douche. Que demander de plus ?

Car bien entendu, il faut bien ajouter une touche féminine à ce mix de genre entre le polar, la science fiction et l’horreur pure, et c’est donc Kim Cattrall qui s’y colle. Connue des cinéphiles pour son rôle dans Les Aventures de Jack Burton du grand Carpenter, plus connue des autres pour avoir tenu un des rôles principaux dans la série Sex and the City, elle joue la petite amie de Harley, qui techniquement, ne sert pas franchement à grand chose, si ce n’est apporter une touche féminine, et montrer sa (fort jolie) poitrine. Car Killer Instinct est un film d’homme, un film musclé. Oui, Harley se trimballe toujours avec son flingue, traquant un tueur invisible et invincible dans les quartiers dépravés de Londres, son équipier, faisant au départ l’intello, ne va pas tarder également à prendre les armes. Musclé, le métrage l’est, mais pas toujours en allant dans la direction attendue aux premiers abords. On pourrait croire que ceci est une grande qualité, mais finalement, quand on comprend (et ce assez rapidement) les différents mécanismes, on comprend que le métrage ne propose rien de neuf, et l’on se met à tout deviner avec une petite longueur d’avance. Heureusement, le reste fait son boulot. La mise en scène est de très honnête facture pour ce genre de produit à petit budget, et si certains décors sont assez « vides », la caméra ne s’attarde jamais trop longtemps dessus, donnant un rythme prenant à l’ensemble.

Car oui, malgré le petit budget, on ne s’ennuie pas une seule seconde devant le métrage qui est plutôt généreux dans tout ce qu’il entreprend. Le tout débute au bout de quelques minutes avec un meurtre dans un club privé, Rutger Hauer cogne un peu tout le monde et tire avant de poser les questions, les meurtres s’enchaînent et sont plutôt fréquents. Et si le métrage ne parvient jamais à faire peur ou à vraiment instaurer une tension, il se révèle bourrin et bien mené. Le monstre lui ne sera quasiment jamais montré sauf dans son final, un peu comme le faisait Alien en son temps (mais avec virtuosité), mais chacune de ses courtes apparitions sont plutôt réussies pour garder le suspense sur son design final. On ne verra que des ombres, des silhouettes, des bouts de corps furtivement, et le montage fait du très bon boulot à ce niveau. Un tellement bon boulot que l’on en arrivera à regretter quelque peu le final, expéditif et un peu trop simpliste lorsque finalement les personnages en viennent à affronter la créature. On aurait espéré plus d’action peut être, ou que la créature se montre plus vivace. Mais Killer Instinct est une série B correctement emballée et qui tient ses promesses, à défaut de proposer quelque chose de novateur. Divertissant, et c’est pas mal.

Les plus

Rutger Hauer dans un rôle parfait pour lui

Rythmé d’un bout à l’autre

Un beau travail de montage

La créature, même si peu montrée

Les moins

Classique et prévisible

Tout ne fonctionne pas

Le final expéditif

En bref : Killer Instinct est une série B comme on en faisait encore au début des années 90. Ça n’invente rien, ça prend tout un peu partout, mais ça le fait assez bien pour être divertissant pendant 1h30.

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