ZOMBIE ASS: TOILET OF THE DEAD (ゾンビアス) de Iguchi Noboru (2011)

ZOMBIE ASS: TOILET OF THE DEAD

Titre original : ゾンビアス
2011 – Japon
Genre : Zombies de merde
Durée : 1h25
Réalisation : Iguchi Noboru
Musique : Fukuda Yasuhiko
Scénario : Murata Ao, Tsugita Jun et Iguchi Noboru
Avec Nakamura Arisa, Sugano Mayu, Mamoru Asana, Yûki, Asami, Demo Tanaka, Danny, Kentarô Kishi et Kentarô Shimazu

Synopsis : Un groupe de jeunes s’aventure en pleine campagne pour passer un peu de bon temps. Sexe, pêche, bon programme. Sauf que très rapidement, leur petit programme est saboté par l’apparition de zombies contrôlés par des parasites de formes phalliques.

Iguchi Noboru, on ne le présente plus. Loin d’être un réalisateur surdoué, disons qu’il s’avère bon technicien et sait gérer des projets aux budgets minuscules, en accompagnant ses projets d’un humour souvent très bon enfant. Malheureusement, de l’autre côté, il ne sait pas toujours bien gérer son rythme, et livre des produits trop long pour ce qu’il raconte. Se faisant connaître avec Sukeban Boy en 2006, comédie érotique avec Asami, il connaîtra un succès international avec The Machine Girl en 2008. Un film survendu, fantasme d’amateurs de films de genre, agréable mais loin d’être la bombe annoncé. Iguchi poursuivra son chemin en s’axant plus vers la comédie, comme pour son chapitre dans Mutant Girls Squad (le moins bon) et son pitoyable RoboGeisha, bourré d’idées, mais bien trop long et finalement bien trop sage. Le bonhomme retrouvera grâce à mes yeux avec son Tomie Unlimited, grotesque, mais plus sérieux, au rythme bien géré et aux effets gore bien présents. Son Zombie Ass, vendu comme un film de merde, faisant bien envie, dés sa bande annonce débile circulant partout sur le net.

Après quelques festivals et une sortie discrète au cinéma au Japon en Février, voilà enfin le film en DVD, toujours au Japon. De quoi permettre aux plus curieux et aux fans de se procurer le métrage et de laisser pendant 1h20 leur cerveau au repos. Car oui, pour apprécier Zombie Ass, il faut aimer le cul, les pets, la merde, le gore, les zombies. Iguchi ne fait pas que cela, rajoutant au programme des seins (petits et gros, il y en a pour tous les goûts), quelques monstres, des parasites, de l’humour (de merde), du karaté, et, bien entendu, Asami dans un petit rôle. Tout un programme. Malheureusement, il ne va pas pour autant corriger les défauts inhérents à son cinéma, loin de là. Mais au moins, son métrage ira au bout de ces idées (ouais, bien profond). Comme souvent donc, nous aurons droit à une petite scène d’introduction qui annonce la couleur (sombre) avant une fatalement longue présentation des personnages (Iguchi oblige).

Pendant une vingtaine de minutes, le métrage nous présente donc une bande de jeune tout ce qu’il y a de plus banale : la fille aux (très) gros seins, la fille en costume d’écolière qui fait du karaté, le cinglé (qui jouait d’ailleurs dans Helldriver de Nishimura), le gars avec une coupe de cheveux horrible. Bref, du bon monde. Et c’est parti pour un petit festival de vannes de merde et de pets, avec en bonus quelques plans fessiers. Iguchi se lâche totalement, et oui, il faut l’avouer, ça fonctionne bien, on rigole devant ses gags franchement débiles et bons enfants, et une petite diarrhée plus tard, nos vrais zombies sortant de la fausse sceptique débarquent, par dizaines, pour s’en prendre à nos personnages. L’humour bas de plafond, le gore, tout nous arrive d’un coup en pleine figure, à l’image de ces zombies qui balancent de la merde à nos personnages. Le film se transforme alors en huit clos plutôt bien rythmé, nos personnages trouvant refuge dans une maison isolée, où sévissent bien entendu un scientifique, accompagné de sa fille. Iguchi se fait plaisir, nous fait plaisir, d’autant plus que les effets spéciaux sont de bonnes factures, et que l’humour fonctionne et ne tombe pas à l’eau, comme dans RoboGeisha. Ça ne semble jamais forcé, tout sort naturellement, ce qui est le comble pour un film de zombies scato. Iguchi alterne comme au bon vieux temps d’un Machine Girl les effets comiques et les effets gores crades, auxquels il ajoute donc cette fois ci quelques plans scatos. Autant le dire, jamais autant de choses ne seront sortis et rentrées des fesses de ses personnages (bon, il y avait bien une tronçonneuse dans Mutant Girls Squad et des katana dans RoboGeisha). Quelques effets numériques moins convaincants viennent bien entendu s’ajouter au lot, mais bon, utilisés plutôt modérément, ça passe… la plupart du temps.

Bien malheureusement, comme on est dans un film de Iguchi, rien n’est parfait. Après donc les 40 premières minutes en fanfare (pour qui apprécie ce genre de spectacle), alternant humour et gore, le film se calme un peu pour nous fournir explications, blabla pas forcément toujours utile, comme si Iguchi lui même se perdait dans son propre film, comme à chaque fois. Pourtant, sur ce coup ci, ils étaient trois au scénario (dont Tsuguta Jun, déjà scénariste sur Mutant Girls Squad et réalisateur de Fashion Hell – Horny House of Horror). Le spectateur aura donc à affronter une vingtaine de minutes plutôt longuettes et pas toujours passionnantes, bien que le réalisateur en profitera pour dénuder certaines de ces actrices…bon ok, elles y passent toutes à un moment ou à un autre. Quelques trahisons et fuites plus tard (fuites, hors de la maison, je ne parlais pas d’autres fuites gastriques, quoi que…), le film se réveille enfin pour nous livrer 20 dernières minutes plus rythmées, mais pas toujours archi convaincantes. Iguchi part dans un délire plus axé comique et grotesque comme il avait pu le faire dans RoboGeisha ou dans la seconde série The Ancient Dogoo Girls (Dogoo V), et parfois, ça marche, parfois moins. Le numérique prend le dessus, et le film nous offre un festival d’affrontements, souvent sur fond vert. Ça reste dans un humour péteux et bon enfant, continuant de rendre l’ensemble attachant, surtout que Iguchi en profite pour multiplier le nombre de ses plans culottes sans jamais se répéter (ça, je le vénère pour sur ce point) et pour nous livrer quelques viols à base de tentacules semblant tout droit sorti d’un hentai animé. Chapeau. Son Zombie Ass, sans être parfait, loin de là, livre la marchandise attendue, et dans le fond, c’est déjà pas si mal, on ne voulait pas en espérer plus.

Les plus

On rigole bien
De nombreuses paires de fesses et de seins
Iguchi remet du gore
De bons effets spéciaux
Des actrices à croquer
La bande son électro géniale

Les moins

Rythme comme toujours mal géré
Trop de blabla parfois
Une avalanche d’effets numériques sur le final

 
En bref : Après un raté RoboGeisha et un très bon Tomie Unlimited, Iguchi revient à l’humour pipi caca dans un film de zombie scato bien marrant, parfois bien sanglant, contenant toutes les tares habituelles de son cinéma (longueurs, blabla) mais hautement divertissant.

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